Société

Comment devenir jeune bénévole ?

Bien des adolescents – et des jeunes adultes – ont du temps devant eux, avec la fermeture des camps de vacances et la rareté des emplois d’été. Pourquoi ne pas faire de bénévolat ? Pour 57 % des 18 à 34 ans qui ne sont pas impliqués bénévolement, c’est parce qu’ils n’ont pas été invités à le faire (23 %), par manque d’occasions (22 %) ou parce qu’ils ne savent pas comment participer (12 %), selon un sondage en ligne Léger réalisé pour le Réseau de l’action bénévole du Québec (RABQ) en 2018. Voici cinq questions et réponses pour mieux les orienter.

À QUI S’ADRESSER ?

Le plus simple est de s’inscrire comme bénévole sur Jebenevole.ca. Depuis le 26 mars, « près de 300 jeunes de moins de 18 ans ont soumis leur candidature sur jebenevole.ca », indique Marilyne Fournier, directrice générale du RABQ. Chez les 18 à 35 ans, ce nombre grimpe à 2200.

Il y a deux possibilités pour offrir gracieusement ses services : répondre à l’une des annonces ou remplir un formulaire plus général. L’un n’empêche pas l’autre. « Plusieurs organismes communautaires qui sont au front actuellement consultent la banque de candidats », sans nécessairement mettre d’annonce, explique Marilyne Fournier. Attention : il faut prévoir un délai avant d’obtenir des réponses. Jebenevole.ca est une plateforme provinciale de jumelage administrée par la Fédération des centres d’action bénévole.

Autre option : consulter Simplyk.io, plateforme créée par Thibaut Jaurou et François de Kerret, deux diplômés de Polytechnique Montréal.

COMMENT CHOISIR ?

« Si j’étais un jeune qui a le goût de s’impliquer, je ciblerais aussi en fonction de mes intérêts, conseille Julie Fortier, professeure au département d’études en loisir, culture et tourisme de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). On peut contacter les organismes directement par courriel, Facebook, etc. ».

L’environnement vous tient à cœur ? L’épicerie zéro déchet BocoBoco de Montréal cherche des bénévoles de 15 ans et plus pour passer des contenants au lave-vaisselle. Vous aimez le sport et les enfants ? « Bientôt, il va y avoir la réouverture des clubs sportifs, qui ont souvent besoin de bénévoles », rappelle Julie Fortier. Le Centre d’action bénévole de Montréal suggère aussi « de proposer votre aide à votre famille, vos amis, vos voisins ».

À PARTIR DE QUEL ÂGE ?

« Plusieurs organismes acceptent les jeunes à partir de 12 ans », dit Antonella Campa, coordonnatrice du recrutement et de l’orientation des bénévoles au Centre d’action bénévole de Montréal (CABM). Dans son site, une section « Bénévolat jeunesse » propose des listes d’organismes accueillant les adolescents à partir de 12 ans, 14 ans et 16 ans. Tout n’est toutefois pas ouvert pendant la pandémie.

À la banque alimentaire Moisson Montréal, les bénévoles sont bienvenus seuls dès 16 ans, ou dès 12 ans s’ils sont accompagnés d’un adulte. Quand les bénévoles sont mineurs, « on suggère aux organismes de faire signer une autorisation par les parents », indique Marilyne Fournier, directrice générale du Réseau de l’action bénévole du Québec (RABQ).

FAUT-IL ÊTRE DISPONIBLE À TEMPS PLEIN ?

La réponse en un mot : non. « Il faut arrêter de penser que le bénévolat demande 25 heures par semaine, dit Marilyne Fournier. Les gens donnent en moyenne 10 heures par mois à leur activité bénévole, en temps régulier. » Cela équivaut à environ deux heures par semaine.

Moisson Montréal ouvre ses portes aux bénévoles qui ne viennent qu’une demi-journée ou une journée, sur rendez-vous. Généralement, les organismes préfèrent toutefois « des bénévoles qui peuvent donner plusieurs jours au lieu de juste quelques heures, parce qu’il faut quand même former les personnes », fait valoir Marilyne Fournier.

C’est un mythe de croire que recevoir des jeunes est plus de travail. « Pour en avoir vu plusieurs sur le terrain, ils n’ont pas nécessairement besoin de plus d’encadrement qu’un autre bénévole, nuance Marilyne Fournier. Ils ont besoin d’un encadrement différent. »

POURQUOI S’IMPLIQUER ?

« Ce que le bénévolat apporte aux jeunes, c’est un apprentissage, répond Julie Fortier, de l’UQTR. C’est quelque chose qu’ils apprécient beaucoup. Ils apprennent une tâche concrète ou encore comment fonctionne une organisation. Ils rencontrent des amis, développent un sentiment d’appartenance et se sentent utiles. C’est aussi un plus dans leur CV ».

Les enfants de 16 et 19 ans d’Emmanuelle Giraud, gestionnaire des communications et du marketing à Moisson Montréal, ont fait du bénévolat dans cette banque alimentaire. « C’est une belle expérience de vie, assure-t-elle. Ça fait prendre conscience aux jeunes que beaucoup de monde a besoin d’aide alimentaire. »

C’est aussi positif pour les milieux qui accueillent les adolescents et les jeunes adultes. « Ça apporte un dynamisme aux organismes, relève Julie Fortier. Les jeunes arrivent avec un œil extérieur ; c’est un vent de fraîcheur. »

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