COMMANDITÉ
Santé mentale

L’anxiété de performance sur les bancs d’école

Éprouver du stress pendant un examen, sentir le trac monter à l’approche d’une présentation orale, appréhender les notes d’un bulletin… Voilà toutes des situations normales et familières à la plupart des enfants. Mais quand la peur de l’échec prend une dimension démesurée, on parle alors d’anxiété de performance.

Dès le primaire

À sept ans, le sac d’école est encore rempli de bricolages. Paradoxalement, c’est aussi l’âge où les premiers signes d’anxiété de performance peuvent apparaître. Sournois et insidieux, ce trouble nuit à la capacité de concentration et d’attention de l’enfant, allant parfois jusqu’à avoir un effet sur son rendement scolaire. Toute situation d’évaluation déclenche chez celui qui en souffre une impression de profonde menace.

« L’enfant qui souffre d’anxiété de performance voit les épreuves plus grandes qu’elles le sont réellement. Sa peur de l’échec devient omniprésente. Craignant de décevoir ou d’être rejeté, il se sent incapable de faire face à ces situations. »

– Marie-Christine Larocque, psychoéducatrice

Les mille visages de l’anxiété de performance

Nombreuses, les manifestations de l’anxiété de performance varient d’une personne à l’autre et peuvent s’aggraver de façon exponentielle. Elles oscillent entre les pensées négatives parfois démesurées – « je vais couler », « je suis nul », « mes amis vont rire de moi » – et les manifestations physiologiques ou comportementales. Parmi celles-ci, les spécialistes évoquent la présence de maux de ventre, de cauchemars, de pertes de mémoire lors des situations d’évaluation et de perfectionnisme exagéré.

Manifestations physiologiques

-Tremblements

-Maux de tête

-Maux de ventre ou diarrhée

-Nausées ou vomissements

-Insomnie ou cauchemars

Manifestations affectives

-Irritabilité

-Perception négative de soi

-Pensées déformées et craintes démesurées

-Sentiment d’inefficacité 

-Crise d’angoisse ou de panique

Manifestions comportementales

-Agressivité

-Évitement ou fuite des situations d’évaluation

-Recherche constante de commentaires positifs

-Perfectionnisme exagéré

-Évitement ou fuite des critiques

Comment bien accompagner son enfant

Place au dialogue

Comme dans tout, la communication parent-enfant est la clé. L’empathie et l’ouverture sont de mise pour favoriser le dialogue. Qu’est-ce qui te stresse ? Pourquoi ça te tracasse ? Selon toi, que va-t-il arriver si tu vis un échec ? On invite l’enfant à exprimer ses craintes en lui démontrant son soutien.

Mieux faire face à l’anxiété

Un enfant qui vit un épisode d’anxiété de performance n’a pas toujours un parent à ses côtés pour le rassurer. Voilà pourquoi il peut être utile de lui apprendre à en reconnaître les signes et à déployer ses propres stratégies. « Les parents peuvent guider leur enfant à développer des stratégies d’adaptation », souligne la psychoéducatrice Marie-Christine Larocque. Respiration profonde, pleine conscience, balle antistress, visualisation : de nombreuses méthodes existent pour aider à réduire l’anxiété. Il suffit de trouver celles qui conviennent le mieux.

De défaite à défi

Et si on amenait l’enfant à changer sa perception de l’échec ? Pour l’aider à déconstruire sa pensée et à relativiser les conséquences de l’échec, on valorise davantage le droit à l’erreur. Ainsi, l’enfant devient plus outillé pour percevoir les évaluations comme des défis, et les défaites comme de précieuses occasions d’apprendre. « Il est important de mettre l’accent sur les stratégies utilisées plutôt que sur les résultats, parce que l’enfant a du pouvoir sur les stratégies », note la psychoéducatrice.

Moi aussi, ça m’est arrivé

Tout le monde vit des échecs par moments, même les parents. Si ceux-ci parlent ouvertement de leurs propres défaites, l’enfant se sentira moins seul et sera plus enclin à se confier à son tour. On peut aussi évoquer les échecs vécus par une personne qu’il admire.

Je t’aime toujours à 100 %

L’amour d’un parent pour son enfant n’est pas conditionnel à sa réussite. Voilà une vérité qui mérite d’être dite haut et fort ! Pour aider son enfant à retrouver sa confiance en lui, on lui rappelle ses forces et ses bons coups antérieurs.

Suggestion de lecture

Extraordinaire Moi calme son anxiété de performance

Éditions Midi trente, 2014

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