Vote sur l’entente de principe

Suspense prolongé à la FAE

Le suspense durera plus longtemps que prévu au Syndicat des enseignants de la Haute-Yamaska (SEHY), dont le vote est déterminant pour l’acceptation ou le rejet de l’entente de principe du gouvernement avec la Fédération autonome de l’enseignement (FAE).

Comme prévu, les 2000 membres du SEHY (dans la région de Granby) affiliés à la FAE étaient attendus mercredi en début de soirée en assemblée générale. Mais l’assemblée se prolongera finalement ce jeudi « pour les membres qui enseignent de soir », a annoncé le syndicat par communiqué.

« Lors de l’instance, il sera proposé aux membres de tenir une période prolongée de vote. Le jeudi 1er février en après-midi, le SEHY sera en mesure de préciser le moment où le résultat du vote sera dévoilé. »

Le vote du SEHY sera décisif pour la FAE, alors que les différents votes sont serrés jusqu’ici. Avant le vote au SEHY, c’était en effet l’égalité à la FAE : quatre syndicats de l’organisation ont voté en faveur de l’entente, quatre ont voté contre.

La FAE, sur le plan national, a recommandé l’acceptation de l’entente de principe. Le SEHY, lui, recommandera à ses membres de la rejeter.

À la FAE, la mécanique du vote fait en sorte qu’une double majorité est nécessaire. Il y a celle par laquelle on tranchera ce jeudi le compte qui est égal jusqu’ici, à laquelle s’ajoute un mécanisme semblable à celui des grands électeurs des États-Unis visant à s’assurer que le vote de chaque syndiqué ait le même poids, qu’on fasse partie d’un petit ou d’un grand syndicat. Cette majorité-là est atteinte, a indiqué la FAE à La Presse en début de semaine, c’est donc dire que c’est le vote global des membres de la Haute-Yamaska qui fera foi de tout.

Vers un oui des enseignants du Front commun

Du côté des enseignants représentés par le Front commun (ceux de la Fédération des syndicats de l’enseignement), une tendance assez nette semble se dégager en faveur de l’acceptation de l’entente de principe.

Les enseignants de la région de Québec – de la FSE-CSQ – ont approuvé à 69 % l’entente sectorielle lors d’une assemblée qui s’est tenue sur deux jours cette semaine. L’entente a aussi été entérinée au Syndicat de Champlain (sur la Rive-Sud de Montréal).

Comme ce sont là deux gros syndicats, ils pèsent lourd dans le compte qui, à la FSE, fonctionne par mandats, avec un poids accordé à chaque unité suivant la logique de la proportionnelle.

La tendance qui se dessine est favorable à l’entente, si bien que sur les réseaux sociaux, des décomptes commencent à être faits par des enseignants qui suivent les votes de très près.

Mais officiellement, la FSE ne transmet pas son propre compte officiel, « par respect pour les assemblées encore à venir », indique Sylvie Lemieux, conseillère aux communications à la FSE.

Plusieurs assemblées n’ont pas été encore tenues, la dernière ayant lieu le 7 février.

À partir de cette date, il n’y aura donc plus aucun mystère quant à l’acceptation ou au refus de l’entente, d’autant que c’est nettement moins serré du côté des enseignants du Front commun que du côté de la Fédération autonome de l’enseignement (qui ont négocié seuls de leur côté).

N’empêche, à l’heure actuelle, Mme Lemieux indique que les résultats précis du vote seront transmis « en instances » lors du conseil fédéral du 14 février.

Tout comme le Conseil du trésor, les présidentes de la FSE et de la FAE ne font plus de commentaires pendant cette période de vote.

Des attentes très distinctes

Les derniers mois ont été vécus de façon très différente pour les enseignants, selon qu’ils sont représentés par la FAE ou par la FSE.

D’emblée, la FAE (qui représente notamment les enseignants de Montréal, de Laval et de l’Outaouais) a opté pour la grève générale illimitée, qui a duré 22 jours. La FSE, comme les autres organisations du Front commun, a fait 11 jours de grève, répartis en trois séquences distinctes.

C’est dire combien c’est autrement « émotif » du côté de la FAE en raison de la longueur de la grève et non pas en raison du contenu des ententes, exlique Diane Gagné, professeure de relations de travail à l’Université du Québec à Trois-Rivières.

« Je serais très surprise que les ententes consenties à la FSE ou à la FAE ne soient pas équivalentes, estime-t-elle. Le gouvernement n’aurait pas fait cela. Il peut y avoir des différences liées aux réalités régionales, par exemple. »

Chose certaine, selon Mme Gagné, il n’est question d’un retour en grève ni pour la FAE ni pour la FSE, et sans doute pas avant plusieurs années, selon elle.

« Pour les enseignants, qui travaillent avec des enfants, faire la grève, c’est déjà contre nature. Mais en plus, les syndicats savent qu’ils n’auraient plus l’appui du public », comme ils l’ont eu avant les Fêtes, conclut Mme Gagné.

Autre jour de grève à Regina Assumpta

Pour la septième fois depuis le début de l’année scolaire, une grève a perturbé la journée de mercredi au collège Regina Assumpta, une école secondaire privée de Montréal. Les élèves devaient partir en sortie – une activité de glissade. Or, la direction de l’établissement a écrit aux parents mercredi matin, leur disant déplorer « la décision irresponsable du syndicat des professeurs de déclencher une autre période de grève surprise à 7 h 47, sans préavis ». Le Syndicat des enseignantes et enseignants du collège Regina Assumpta, affilié à la CSN, a indiqué à La Presse qu’« alors que les négociations semblaient bien avancées lors d’une conversation avec la direction lundi, et qu’une trêve de moyens de pression était envisagée, la direction n’a pas donné suite aux demandes syndicales, ce qui cause un changement de dernière minute dans la date de grève prévue initialement ». Les salaires ne sont pas en cause, puisque comme dans la majorité des collèges privés, les échelles sont harmonisées à ce qui est offert dans le secteur public. Pour le syndicat, les balises à mettre autour du recours à la technologie sont au cœur de ce conflit.

23 novembre

La Fédération autonome de l’enseignement (FAE) a déclenché une grève générale illimitée, qui a duré 22 jours, le double de la grève du Front commun.

22 décembre

La Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE) – qui fait partie du Front commun – a entériné la proposition de règlement.

28 décembre

La FAE a recommandé à ses membres d’accepter l’entente de principe.

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