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C’est le nombre de pages du plus long livre au monde : le manga ONEPIECE, en édition limitée (50 exemplaires) au prix de 1900 euros (environ 2500 $), selon le Guardian. Un seul problème : l’épaisseur de cette œuvre de 17 kg signée Ilan Manouach fait qu’il est impossible de l’ouvrir pour la lire !

La Presse

Échos de scène

Une erreur de lieu s’est glissée dans la rubrique Échos de scène de mardi. Il aurait fallu lire que la saison de Danse-Cité 2022-2023 s’ouvre avec l’artiste Winnie Ho, qui présentera sa pièce aWokening, à l’Agora du Cœur des sciences, du 21 au 25 septembre. Nos excuses.

Festival du nouveau cinéma

Une programmation riche pour favoriser les rencontres

C’est une programmation festive et 100 % en présentiel qu’a dévoilée mardi le Festival du nouveau cinéma (FNC). En tout, 291 films de 49 pays seront projetés dans le cadre de cette 51e édition qui se déroulera du 5 au 16 octobre.

« On a décidé de ne rien faire en virtuel », explique en entrevue son directeur général, Nicolas Girard Deltruc. « Ça doublait le travail et ce n’était pas évident en matière de ressources humaines… On regarde les statistiques de la Santé publique, les annonces de l’Organisation mondiale de la santé et on est dans la prévention avec les tests rapides que l’on remettra à nos invités étrangers. »

Les deux dernières éditions isolées en partie ou en totalité ont poussé le festival à mettre encore davantage de l’avant l’expérience collective.

« On se rend compte avec la pandémie que ce qui nous a particulièrement manqué lors des précédentes éditions, c’est de voir le public, de partager, confie celui qui dirige le festival depuis 2006. Ce sont ces échanges qui nous nourrissent vraiment. »

Les films présentés sont toujours aussi importants, que ce soit Falcon Lake de Charlotte Le Bon qui ouvrira les festivités le 5 octobre, le court métrage III de Salomé Villeneuve qui vient d’être diffusé à Venise ou la version restaurée du chef-d’œuvre La Maman et la Putain de Jean Eustache qui fera la joie des cinéphiles.

Mais une attention particulière a été apportée afin de favoriser les rencontres. Autant en développant un marché de coproduction internationale qu’en multipliant les évènements rassembleurs, dont cette nuit « des chauffeurs de feu » au Cinéma Impérial où l’on pourra revoir Drive de Nicolas Winding Refn et Baby Driver d’Edgar Wright.

« Il y a quelque chose de magique dans les salles, une énergie incroyable que l’on ne retrouve pas en regardant un film à la maison sur Netflix », assure Nicolas Girard Deltruc.

Offrir une vision du monde

La programmation est cette année aussi très riche. Entre la présence des derniers opus des grands maîtres du septième art (Park Chan-wook, les frères Dardenne, Jafar Panahi, Hong Sang-soo, etc.), une Louve d’or décernée au cinéaste Walter Hill (The Warriors) qui sera à Montréal pour donner une classe de maître et la rétrospective accordée à l’enfant terrible Bruce LaBruce, il n’y aura pas de quoi s’ennuyer.

Le cinéma national est bien représenté, notamment avec 2012/Dans le cœur de Rodrigue Jean et Arnaud Valade qui célèbre le 10e anniversaire des manifestations étudiantes, Phi 1618, qui est le premier long métrage en prise de vues réelle de Theodore Ushev, et deux épisodes de Motel Paradis, première série de Sophie Deraspe.

« C’est très difficile de trouver des thèmes ou des points communs entre les films, admet le directeur général. Ce qu’on présente, c’est un résumé de tout ce qui s’est passé dans les deux, trois dernières années… »

« Notre philosophie est de présenter des œuvres singulières et de montrer un état actuel de la production et de la création. D’offrir au public une vision du monde et d’avoir des nouveaux titres qui sont ancrés avec l’évolution de la société. »

— Nicolas Girard Deltruc, directeur général du FNC

Même s’il en est à sa 51e édition et qu’il demeure le doyen des festivals de cinéma au Canada, le FNC tente toujours de se réinventer, contre vents et marées.

« C’est un work in progress continuel, avoue Nicolas Girard Deltruc. On essaie d’avancer avec l’air du temps, de s’adapter à l’industrie qui change continuellement. Tout en gardant notre ligne éditoriale de départ : d’être dans la découverte, de ne pas avoir peur de ce qu’on programme, de ne pas nous censurer, de programmer des films qui ne sont pas forcément des coups de cœur, mais qui sont importants à présenter. »

Cela peut expliquer la présence du film Sparta de l’Autrichien Ulrich Seidl, qui traite de pédophilie, et qui devait être présenté au Festival international du film de Toronto. Il a finalement été déprogrammé après des critiques de mauvais traitements lors du tournage.

« Pour l’instant, on le présente, maintient son directeur général. […] Il n’y a pas d’accusation ou de condamnation. On part du principe de la présomption d’innocence. Aujourd’hui, on va très, très vite. Comment doit-on dissocier l’œuvre de l’artiste ? C’est tout un débat. »

« Je crois que c’est important, pour débattre, d’avoir tous les éléments en main, conclut Nicolas Girard Deltruc. C’est important, plutôt que de censurer, de présenter l’œuvre pour qu’on puisse juger, en parler. Je pense qu’un festival doit être fait pour ça. On peut se permettre de présenter des œuvres un peu plus difficiles. Ce sont des choses qui font avancer la société. »

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