Le variant anglais s’étend rapidement

Soixante pays sont maintenant touchés, contre cinquante il y a moins de dix jours

Le variant anglais du coronavirus continue d’essaimer dans le monde, atteignant au moins 60 pays et territoires, dont la Chine, une sombre perspective au moment où le nouveau président américain Joe Biden prévenait que son pays allait entrer dans « la phase la plus mortelle du virus ».

Le variant britannique – beaucoup plus contagieux que ne l’était le virus SARS-CoV-2 à l’origine – n’était présent que dans 50 pays au 12 janvier. Ce variant qui inquiète nombre d’États est désormais identifié dans 60 pays et territoires, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Les autorités chinoises ont fait état mercredi de premiers cas à Pékin liés à ce variant. Le signal est particulièrement fort : la COVID-19 était apparue fin 2019 en Chine, à Wuhan.

À coups de quarantaines forcées et de verrouillages de provinces entières, la Chine était parvenue dans les mois suivants à juguler l’épidémie sur son territoire, alors que le virus se répandait sur toute la planète.

Pékin a par ailleurs annoncé mercredi le confinement strict de cinq secteurs de Daxing, en banlieue sud de la capitale, après la découverte de nouveaux cas localement. Ce confinement concerne quelques dizaines de milliers de personnes, soit une petite fraction des 21 millions d’habitants de la capitale.

Plusieurs centaines de malades ont été comptabilisés ces dernières semaines dans le nord et le nord-est du pays, où des millions de personnes ont été confinées ou doivent restreindre leurs mouvements.

Les autres variants

Le variant sud-africain du coronavirus diffuse lui plus lentement et est présent dans 23 pays et territoires, soit 3 de plus qu’au 12 janvier, a précisé l’OMS.

Mais il risque de poser un autre problème : plusieurs nouvelles études semblent confirmer que, contrairement au variant anglais, il risque d’échapper au moins partiellement à la protection espérée des vaccins contre la COVID-19.

L’OMS a aussi indiqué suivre la diffusion de deux autres variants apparus au Brésil, le P1, signalé dans l’État de l’Amazonas et détecté aussi au Japon sur quatre personnes venues du Brésil, ainsi qu’un autre variant.

À Manaus, dans l’État de l’Amazonas, les médecins sont frappés par la virulence de la deuxième vague, qui a débordé les hôpitaux, aux prises avec une pénurie dramatique d’oxygène, et s’interrogent sur le lien avec ce nouveau variant.

La rapidité de la dégradation de l’état de santé des malades, notamment, surprend.

« Quand l’ambulance arrive au domicile, le malade est déjà décédé. »

— Le Dr Ruy Abrahim, médecin qui coordonne les services d’urgence à Manaus, au Brésil

« La phase la plus mortelle du virus »

La pandémie a fait au total au moins 2 058 226 morts dans le monde, selon un bilan établi par l’AFP mercredi.

Les États-Unis sont le pays ayant recensé le plus grand nombre de cas (plus de 24 millions) et de morts (plus de 400 000), selon le dernier comptage de l’Université Johns Hopkins.

Investi mercredi à Washington, le nouveau président américain Joe Biden a réaffirmé que la lutte contre la pandémie serait l’une de ses priorités, prévenant que les États-Unis allaient entrer dans « la phase la plus mortelle du virus ».

« Nous devons laisser de côté la politique et affronter enfin cette pandémie en tant que nation. »

— Le président des États-Unis, Joe Biden

Parmi les premières mesures, M. Biden a ordonné le retour des États-Unis au sein de l’OMS, après le retrait décidé par son prédécesseur Donald Trump en 2020.

Pas de ski en France

En Europe, les Pays-Bas ont annoncé l’instauration d’un couvre-feu à partir de vendredi et jusqu’au 10 février, qui s’étendra de 20 h 30 à 4 h 30.

Le Royaume-Uni et le Portugal ont atteint de nouveaux records de mortalité quotidienne de la COVID-19, avec respectivement 1820 et 219 morts.

En Allemagne, où près d’un millier de décès du coronavirus ont été enregistrés mardi, la chancelière Angela Merkel a annoncé qu’elle durcissait les restrictions et les prolongeait jusqu’au 14 février.

Elle a aussi prévenu qu’un rétablissement des contrôles entre pays de l’UE n’était pas exclu. Le gouvernement français s’est dit aussi mercredi favorable à une telle option.

Le Royaume-Uni a annoncé fermer à compter de mercredi ses frontières aux arrivées de tous les pays d’Amérique du Sud et du Portugal en raison du nouveau variant brésilien.

En Irlande, le célèbre défilé de la Saint-Patrick prévu le 17 mars à Dublin a été annulé pour la deuxième année de suite.

Et en France, il ne sera toujours pas possible de faire du ski alpin dans le pays, où la situation sanitaire est toujours dégradée, les autorités ayant décidé mercredi de ne pas rouvrir les remontées mécaniques le 1er février.

Malgré la situation sanitaire mondiale, les responsables des Jeux olympiques de Tokyo, prévus l’été prochain après avoir été reportés l’an dernier, se sont dits « inflexibles » sur ce nouveau calendrier, n’excluant cependant pas que les compétitions se tiennent sans spectateurs.

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