Trouble du Spectre de l’autisme

Sept choses à savoir

On entend de plus en plus parler du trouble du spectre de l’autisme (TSA). Mais que savez-vous réellement au sujet de cette condition ? Voici quelques informations utiles à connaître.

Qu’est-ce qu’un TSA ?

Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) est un trouble neurodéveloppemental qui affecte plusieurs aspects du développement d’une personne. « Il se caractérise par des difficultés importantes dans deux domaines, soit la communication et les interactions sociales ; et les comportements, les activités et les intérêts restreints ou répétitifs », explique la Dre Nathalie Garcin, psychologue clinicienne à la clinique Spectrum, à Montréal. Les personnes qui ont un TSA peuvent donc éprouver des difficultés à comprendre les autres et à développer des relations sociales qui impliquent la réciprocité. Elles ont également tendance à utiliser des modèles de pensée et de comportement répétitifs ou stéréotypés. Leurs intérêts et activités peuvent être restreints, inhabituels et/ou plus intenses que chez d’autres personnes.

TSA, TED, autisme… quelle est la différence ?

Trouble du spectre de l’autisme (TSA), trouble envahissant du développement (TED), autisme… tous ces termes peuvent prêter à confusion. Pourtant, ils désignent la même chose. Cela dit, le TSA est aujourd’hui le terme officiel utilisé pour remplacer l’ancienne appellation TED. Dans le DSM-5, toutes les formes d’autisme, comme le syndrome d’Asperger, sont désormais réunies sous la même appellation de « trouble du spectre de l’autisme ». La distinction entre les différentes présentations se fait maintenant en précisant l’intensité du soutien qui doit être apporté à la personne en fonction de la gravité de ses difficultés.

Y a-t-il différents niveaux de sévérité ?

Les personnes ayant un TSA forment un groupe hétérogène et présentent chacune leurs propres caractéristiques. L’éventail et la gravité des symptômes varient grandement d’une personne à l’autre. Dans le DSM-5, on parle de trois niveaux de sévérité. Par exemple, les personnes ayant un TSA de niveau 1 sont moins affectés : elles communiquent verbalement et une bonne proportion d’entre elles font des études, ont un emploi, parfois même un conjoint et des enfants. Les personnes présentant un TSA de niveau 3 ont de la difficulté à communiquer et ne sont généralement pas autonomes dans les activités de la vie quotidienne.

Quel est le taux de prévalence des TSA ?

Selon les études, les cas de TSA sont en augmentation constante partout dans le monde et le Québec n’y fait pas exception. « Au Québec, en 2015-2016, il y avait plus de 14 400 enfants de 4 à 17 ans avec un TSA, soit une prévalence de 142 pour 10 000 ou 1 enfant sur 70 », explique Manon Noiseux, épidémiologiste à la Direction de santé publique de la Montérégie. C’est le diagnostic ayant la plus forte hausse en milieu scolaire. « Depuis 2000-2001, la prévalence des TSA augmente, en moyenne de 17 % par année au Québec, et peut même atteindre 22 % dans certaines régions comme la Montérégie », souligne Mme Noiseux.

À quel âge apparaît le TSA ?

Les symptômes du TSA sont présents dans la petite enfance et le TSA est généralement détecté avant l’âge de deux ou trois ans. « Les symptômes peuvent toutefois apparaître de façon plus évidente au moment de l’entrée à l’école, lorsque les attentes de l’environnement dépassent les capacités innées de l’enfant », indique la Dre Garcin. C’est, lorsque les différences par rapport aux autres enfants deviennent de plus en plus évidentes, que les professionnels de l’école et/ou les parents s’interrogent sur le fonctionnement de l’enfant. Rappelons toutefois qu’un diagnostic précoce est primordial pour les enfants présentant un TSA, car plus on commence tôt les interventions adaptées aux besoins de l’enfant, plus on peut améliorer significativement leur fonctionnement.

Quels sont les signes à surveiller ?

Bien que les enfants ayant un TSA puissent avoir des caractéristiques variées, certains signes peuvent alerter les parents. « Un enfant qui ne babille pas, qui ne répond pas à l’appel de son nom, qui semble parfois être sourd, qui ne cherche pas à imiter, qui établit rarement un contact visuel, qui ne pointe pas du doigt, qui ne sourit pas… ce sont tous des signes qui devraient inciter les parents à consulter pour une évaluation », mentionne la Dre Garcin. Parmi les autres indices, mentionnons un enfant qui résiste aux changements de routine, qui s’adonne à des jeux obsessifs (aligner des objets, par exemple) ou répétitifs et/ou ne semble pas savoir comment jouer avec des jouets de manière fonctionnelle.

Qu’entend-on par « profil féminin » ?

Auparavant, la prévalence était de quatre à cinq garçons pour une fille. « Les filles se retrouvaient souvent sous-diagnostiquées, parce que les critères diagnostics étaient basés sur les manifestations que l’on retrouve chez les garçons, alors que chez les filles, les caractéristiques se présentent différemment », explique la Dre Isabelle Hénault, sexologue et psychologue, et directrice de la Clinique Autisme et Asperger de Montréal. Aussi, pour gérer leur différence, ces filles mettent souvent en place des stratégies de compensation, ce qui fait qu’elles sont plus difficiles à détecter. « Depuis que nous reconnaissons le profil féminin et que nous utilisons des tests adaptés, le ratio se situe environ à deux garçons pour une fille », souligne la Dre Hénault.

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