Études postsecondaires

Québec bonifie l’aide aux étudiants de 375 millions

Afin d’aider les étudiants du cégep et de l’université à poursuivre leurs études durant la pandémie, Québec injectera 300 millions dans le programme de prêts et bourses, dont 100 millions de façon récurrente. Plus de 20 000 étudiants de plus pourront ainsi avoir accès au programme, une aide saluée par les associations étudiantes.

Lors de son premier point de presse depuis sa nomination à titre de ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann a aussi annoncé une enveloppe de 75 millions pour aider les établissements à fournir du soutien psychologique, pédagogique et matériel à leurs étudiants.

« Je pense que ces mesures-là vont faire la différence », a-t-elle déclaré lors de ce point de presse, qui a eu lieu vendredi à l’École de technologie supérieure (ETS), à Montréal.

Pour l’année scolaire 2020-2021, la somme de 200 millions sera exceptionnellement investie pour répondre aux besoins financiers qui découlent de la crise de la COVID-19.

Concrètement, un étudiant bénéficiaire du programme de prêts et bourses recevra 96 $ de plus par mois s’il vit chez ses parents et 205 $ de plus s’il ne vit pas chez ses parents.

La bonification permanente de 100 millions servira à augmenter la somme versée pour les frais de subsistance et à diminuer le seuil de la contribution attendue des parents et des étudiants. Cette dernière modification permettra d’augmenter le bassin des étudiants admissibles de 20 000 et fournira environ 700 $ en liquidités de plus par année aux étudiants.

Enseignement à distance

À l’ère des cours en ligne, Québec augmente aussi l’aide offerte pour l’achat de matériel informatique ou l’accès à l’internet. La somme d’un prêt optionnel pour l’achat de matériel d’appui à la formation passe ainsi de 150 $ à 500 $ par période de quatre mois d’études.

« La Fédération accueille favorablement la somme investie dans l’aide aux études. On convient que ces sommes-là vont aider le taux de poursuite des études », a déclaré Noémie Veilleux, présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec, à la suite de l’annonce.

Craint-elle le décrochage scolaire dans le contexte de l’enseignement à distance ? « Les risques sont là, les inquiétudes sont fortes, le moral est bas. On ose espérer que les sommes qui sont annoncées aujourd’hui pourront motiver les étudiants à continuer leurs études », a-t-elle ajouté.

Aide psychologique

Dans un deuxième temps, Mme McCann a annoncé l’attribution d’une somme de 75 millions aux établissements pour les aider à améliorer l’encadrement de leurs étudiants : 35 millions pour le soutien matériel, 30 millions pour le soutien pédagogique et 10 millions pour le soutien psychosocial.

« La portion qui est donnée en soutien psychosocial, selon nous, elle est insuffisante. C’est un bon premier pas parce que l’on sait que les étudiants et les étudiantes ont des conditions de santé psychologique qui étaient déjà très précaires avant la pandémie et qui le sont encore plus pendant la pandémie, donc on pense qu’il va en manquer. »

— Jade Marcil, présidente de l’Union étudiante du Québec, association qui représente 91 000 étudiants universitaires

Pas de baisse des droits de scolarité

La ministre Danielle McCann écarte toutefois la possibilité de demander aux établissements de réduire les droits de scolarité pour les étudiants qui suivront leur formation principalement en ligne.

« Il faut dire que les frais de scolarité au Québec sont très avantageux par rapport aux frais de scolarité dans les autres provinces, même que notre programme de prêts et bourses se compare très avantageusement avec les programmes des autres provinces, alors, déjà, je pense qu’on est en très bonne position », a-t-elle déclaré.

Elle demande cependant aux établissements de dialoguer avec les associations étudiantes afin de réduire ou de modifier les frais afférents facturés aux étudiants pour les services qui ne sont plus offerts en raison de la crise sanitaire.

Rentrée à géométrie variable

Jeudi, le Regroupement des cégeps de Montréal a évalué qu’environ 30 % des 55 000 cégépiens se rendraient physiquement sur leur campus « à un moment ou un autre » durant leur semaine de cours, surtout ceux des programmes de formation technique ou scientifique.

La ministre juge ce taux satisfaisant, mais encourage les établissements à favoriser les occasions de contacts en personne pour les étudiants inscrits à des programmes où l’enseignement en ligne est plus facilement réalisable.

« Je vous dirais que la transmission actuelle, c’est beaucoup autour des jeunes âgés de 15 à 30 ans. C’est notre population étudiante, il faut d’autant plus être prudents et bien équilibrer le présentiel, la formation à distance et le suivi systématique de ces étudiants. C’est ce qu’on a demandé. »

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