CUISINE

Du congélo à la mijoteuse… ou presque

Il est possible de préparer des dizaines de sacs-repas qui passeront directement du congélateur à la mijoteuse. Une économie de temps et d’argent… mais attention aux bactéries.

Tendance lourde sur les sites de recettes aux États-Unis, la préparation de repas de type « du congélateur à la mijoteuse » séduit aussi beaucoup de familles d’ici. Le concept : acheter de grandes quantités de viande et de légumes, puis congeler dans des sacs de type Ziploc tous les ingrédients du repas à cuire plus tard à la mijoteuse.

La plupart des recettes incluent un temps de décongélation au réfrigérateur, mais les experts en sécurité alimentaire précisent qu’il faut s’assurer que le contenu du sac est totalement dégelé avant de le verser dans la mijoteuse.

Il peut être tentant de placer les aliments congelés dans l’appareil (plusieurs recettes en ligne ne suggèrent d’ailleurs qu’une décongélation partielle) pour gagner du temps, mais dans ces conditions, la température de la viande se trouve plus longtemps dans « la zone de danger ».

« La décongélation totale au réfrigérateur garde les aliments à l’extérieur de cette zone de danger. Dans ces conditions, elle atteindra rapidement un niveau sécuritaire de chaleur dans la mijoteuse. Congelée, elle demeure longtemps à une température où les bactéries se multiplient », explique Brenda Watson, directrice au Partenariat canadien pour la salubrité des aliments.

Même son de cloche au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, qui suggère même une vérification ponctuelle de la température de la viande à l’intérieur de la mijoteuse.

Une fois ces considérations suivies scrupuleusement, il reste que le concept plaît aux parents. Sur des sites de partage comme Pinterest.com, les recettes abondent. Et avec l’hiver rude qui sévit cette année, il nous reste encore plusieurs semaines à apprécier la chaleur d’un bon plat mijoté.

DE LA MIJOTEUSE… AU CONGÉLATEUR !

La mijoteuse a beau cuire « toute seule » un repas qui sera prêt au retour du travail, les étapes qui précèdent la cuisson sont souvent aussi complexes qu’un repas mitonné sur la cuisinière. Faire revenir des cubes de viande à l’aube… très peu pour plusieurs cuistots. D’où l’intérêt marqué pour ces repas tout prêts sortis du congélateur.

Mais il y a tout de même moyen de préparer des repas simples dans la mijoteuse, sans congeler le tout avant. « Généralement, on n’aime pas trop ça, jouer avec de la viande le matin. Moi, je mets tout ce qui est nécessaire dans le caquelon, la veille, et je le dépose au frigo. Le lendemain, ça ne prend qu’une minute pour le déposer dans la mijoteuse », explique pour sa part Geneviève O’Gleman, nutritionniste. Elle a d’ailleurs conçu des recettes de repas à la mijoteuse pour l’émission Cuisine futée, parents pressés, qu’elle coanime avec Alexandra Diaz.

Son mot d’ordre ? Le moins d’étapes possible.

«  J’aime passer par-dessus l’étape de faire revenir la viande, dit-elle d’emblée. C’est souvent ce qui nous décourage d’utiliser la mijoteuse. J’ai testé des recettes qui réussissent sans ces préliminaires fastidieux. »

— Geneviève O’gleman, nutirtionniste

Elle procède ensuite différemment : de la mijoteuse au congélateur. « Pour gagner du temps, on peut cuire très simplement deux bons rôtis de palette, et congeler la viande dans des sacs, suggère-t-elle. Un soir, on peut s’en servir pour faire des pâtes, avec des champignons, mais aussi de bons sandwichs au fromage grillés, avec des pommes, ou encore des hamburgers avec un peu de salade de chou. En cuisinant un gros repas à la mijoteuse chaque semaine, on peut se faire des réserves intéressantes. »

D’accord, la mijoteuse n’a plus à faire ses preuves quand il est question des soupers pressés, mais l’apparence de la nourriture laisse parfois à désirer. Du brun, encore du brun ? Mieux vaut garder la couleur pour les à-côtés, ou encore déposer les légumes dans le plat de cuisson à la toute fin, une heure maximum. « J’aime beaucoup la mijoteuse, mais pour les viandes comme le porc, le bœuf ou le veau, ou encore pour les plats en sauce avec de la viande hachée, ajoute Mme O’Gleman. Par contre, le poulet est une viande plus fragile, moins facile à réussir. »

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