Le cinéaste suisse Alain Tanner meurt à 92 ans

Le prolifique réalisateur suisse Alain Tanner, considéré comme un pionnier du mouvement cinématographique de la Nouvelle Vague dans son pays, est mort dimanche à l’âge de 92 ans, a annoncé l’association qui porte son nom. « Reconnu internationalement, Alain Tanner [...] est à l’origine du nouveau cinéma suisse dans les années 1970 », a-t-elle écrit. Parmi ses œuvres les plus connues figurent La Salamandre, Jonas, Les années lumière, qui a obtenu le Grand Prix spécial du jury au Festival de Cannes en 1981, ou encore Dans la ville blanche. — Agence France-Presse

La fabuleuse histoire des sciences au Québec

Le Québec par sa science

Devenir « maîtres chez nous » dans le domaine des sciences était un pas nécessaire au frère Marie-Victorin, auteur de la Flore laurentienne. La série La fabuleuse histoire des sciences au Québec propose un survol de 100 ans de recherches scientifiques au Québec et rappelle notamment l’histoire d’un laboratoire secret de recherche nucléaire dans les années 1940 à l’Université de Montréal.

Il y a 100 ans, les Canadiens français étaient absents des domaines scientifiques. Ils étaient peu nombreux à pousser leurs études au-delà des enseignements de base offerts à l’époque. Un non-sens pour le frère Marie-Victorin, botaniste autodidacte reconnu pour ses qualités de leader. Il fallait, de son point de vue, « développer la nation par la science ».

Il a joint la parole aux gestes et contribué à la mise sur pied de l’Association canadienne-française pour l’avancement des sciences, connue aujourd’hui sous le nom Acfas. La série La fabuleuse histoire des sciences au Québec, faite de 10 courts métrages documentaires d’environ 15 minutes, souligne d’ailleurs la venue prochaine des 100 ans de cette association fondée en 1923.

L’objectif de la série, divisée en décennies, est d’offrir un vaste panorama de la recherche et des découvertes faites ici et d’évoquer le développement d’institutions.

Un épisode, celui consacré aux années 1990, est d’ailleurs consacré à la Cité d’archéologie et d’histoire de Montréal à Pointe-à-Callière, rendu possible grâce à la collaboration d’équipes d’horizons divers : archéologues, historiens, architectes, muséologues, etc.

L’un des thèmes récurrents de la série est la transmission du savoir, chère au frère Marie-Victorin, mais aussi à plusieurs autres figures scientifiques marquantes comme le microbiologiste Armand Frappier, l’écologiste Pierre Dansereau et le biochimiste Fernand Seguin, qui a marqué la télévision avec son émission de vulgarisation Le sel de la semaine de 1965 à 1970.

Bombe atomique

L’un des épisodes les plus intrigants porte sur l’existence d’un laboratoire nucléaire secret associé au Projet Manhattan, qui a développé la première bombe atomique durant les années 1940, à l’Université de Montréal. Le lieu n’a pas été choisi au hasard : le quartier Côte-des-Neiges est déjà multiethnique et laissait penser que la présence de chercheurs étrangers (ils provenaient d’une quarantaine de pays) y passerait inaperçue.

Le laboratoire, auquel était associé le physicien Pierre Demers, n’a pas donné la bombe, même si c’était l’objectif du projet britannique Tube Alloys qui était à la source des recherches faites à Montréal. Les travaux menés ont notamment porté sur une méthode de séparation du plutonium et de l’uranium.

L’épisode suivant, consacré aux années 1950, s’attarde au botaniste Pierre Dansereau qui fut l’un des pères de l’écologie et qui s’est penché sur le rôle des êtres humains dans les dynamiques des écosystèmes naturels. Sommité mondiale, il est le seul Québécois dont le nom apparaît dans l’Encyclopedia Britannica et l’auteur de Biogeography : An Ecological Perspective (1957), un ouvrage important qui demeure une référence aujourd’hui.

La fabuleuse histoire des sciences au Québec n’est pas un festin sur le plan visuel : elle présente d’intéressantes archives visuelles, mais elle s’appuie surtout sur des entrevues avec des spécialistes, dont l’historien et sociologue des sciences Yves Gingras.

La série réalisée par Michel Barbeau fait toutefois honneur à la mission de transmission de l’Acfas : les documentaires ont le souci de présenter l’information de manière stimulante et claire. Sa façon de tisser des liens avec l’évolution de la société ancre ce panorama historique dans une perspective plus large.

La fabuleuse histoire des sciences au Québec sera présentée sur Savoir média dès le 14 septembre. Elle sera aussi offerte sur le site de Savoir média.

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