COVID-19

Le Cirque du Soleil n’a pas les « moyens » d’accepter l’aide d’Ottawa

Le Cirque du Soleil est dans une position financière à ce point précaire que l’organisation dit ne pas avoir les moyens de payer ses employés même si le fédéral lui rembourse une partie de la somme. Voici comment le Cirque explique le fait qu’il ne se prévaut pas du programme de subvention salariale d’urgence du Canada pour réembaucher ses employés mis à pied.

« Le programme nous aidera à maintenir en place une petite équipe active [l’équipe « core »], qui travaille au maintien de nos activités minimales pendant la période d’arrêt et à la planification du redémarrage de nos spectacles. Il nous aidera à mieux positionner notre entreprise pour qu’elle reprenne plus facilement ses activités normales après la crise », indique le Cirque dans une note interne acheminée aux employés et obtenue par La Presse.

La direction ajoute toutefois que le programme de subvention salariale d’urgence du Canada exige qu’une preuve de versement pour la portion de 75 % du salaire des employés soit donnée par l’entreprise avant qu’elle puisse recevoir des fonds du fédéral.

« Bien que nous aimerions beaucoup que tous nos employés bénéficient de ce programme, notre situation actuelle de liquidités nous place dans une position où nous n’avons pas la capacité d’effectuer de tels paiements à l’avance », est-il indiqué.

Les liquidités sont limitées à ce point parce que l’organisation ne touche plus de revenu à l’heure actuelle. « Toutes nos activités ont été temporairement interrompues. En outre, pendant cette période sans revenu, nous devons continuer à payer divers frais, tels que les salaires de notre équipe “core”, les espaces de bureau, l’entreposage de notre matériel, etc. ».

Le Cirque précise que son équipe « core » est en place pour soutenir les efforts de stabilisation de l’entreprise pour l’avenir et pour relancer les spectacles le plus rapidement possible, une fois la pandémie maîtrisée. Cette équipe serait composée d’un nombre « limité » d’employés dans les différents services.

Les membres de cette équipe ont été sélectionnés en fonction de divers facteurs, tels que la nature du travail et les qualifications requises, peut-on lire.

« Les mises à pied temporaires ont été très difficiles et déchirantes pour nous tous, mais dès que nous le pourrons, les employés seront progressivement rappelés, en fonction des besoins. »

— Le Cirque du Soleil

La note souligne en terminant que la Prestation canadienne d’urgence (PCU) est un programme destiné aux employés alors que le programme de Subvention salariale d’urgence du Canada est destiné aux employeurs. « Contrairement à la Prestation canadienne d’urgence, un employé ne peut pas appliquer personnellement sur le programme de Subvention salariale d’urgence du Canada. Seul l’employeur y a droit. »

Le Cirque traîne une dette d’environ 1 milliard de dollars. Le mois dernier, l’entreprise a annoncé la mise à pied de 95 % de son effectif, soit 4679 employés.

Les principaux actionnaires du Cirque sont le fonds américain TPG, le groupe chinois Fosun et la Caisse de dépôt et placement du Québec.

Compte tenu de la situation dans laquelle se trouve le Cirque, placer l’organisation à l’abri de ses créanciers est une des options envisagées par la direction, ont indiqué des sources à La Presse ce printemps.

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