Alaska

Biden approuve un projet pétrolier controversé

Washington — Le gouvernement américain a approuvé lundi un grand projet pétrolier en Alaska, le projet Willow du géant américain ConocoPhillips, déclenchant la colère des défenseurs de l’environnement aux États-Unis, qui avaient lancé une vaste campagne pour alerter sur ses conséquences néfastes pour le climat.

Le projet a été réduit à trois zones de forage comparativement aux cinq initialement demandées par l’entreprise, a toutefois fait valoir le ministère de l’Intérieur, responsable des terres fédérales aux États-Unis.

L’exploitation pétrolière sera située dans une zone appelée « réserve nationale de pétrole », dans le nord-ouest de l’Alaska. Il s’agit de terres appartenant à l’État américain, alors que le président démocrate Joe Biden était arrivé au pouvoir en promettant de ne pas autoriser de nouveaux forages pétroliers et gaziers sur les terres fédérales.

Le projet approuvé permettra la production de 576 millions de barils de pétrole sur environ 30 ans, selon le document du Ministère. Il entraînera au total l’émission indirecte de l’équivalent de 239 millions de tonnes de CO2.

Cela représente l’équivalent des émissions de 64 centrales au charbon durant un an, selon un outil de calcul de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA). Pour donner un ordre de grandeur : les États-Unis ont relâché en 2020 l’équivalent de 5,9 milliards de tonnes de CO2, selon l’EPA.

Soucieux tout de même de donner des gages aux défenseurs de l’environnement, le gouvernement américain a annoncé travailler sur des protections supplémentaires pour une vaste zone de la réserve nationale de pétrole. Il a également annoncé vouloir interdire de façon permanente les forages sur une grande zone de l’océan Arctique, qui borde cette réserve.

Les défenseurs du projet Willow y voient une source d’emplois, et une contribution à l’indépendance énergétique des États-Unis.

ConocoPhillips, qui a acquis ces concessions à la fin des années 1990, s’est félicitée de la décision du gouvernement et a dit être prête à « commencer immédiatement les activités de construction des routes ».

L’exploitation sera construite avec « des matériaux essentiellement fabriqués aux États-Unis et provenant des États-Unis, et a le potentiel de créer plus de 2500 emplois dans le bâtiment, et environ 300 emplois de long terme », a ajouté l’entreprise.

« Effets dévastateurs »

Mais les associations environnementales dénoncent une catastrophe pour le climat.

« Willow va être l’une des exploitations de pétrole et de gaz les plus grandes sur des terres fédérales publiques dans le pays », a réagi lundi l’organisation environnementale Sierra Club.

« La pollution carbone qu’il va relâcher dans l’air aura des effets dévastateurs pour nos populations, la vie sauvage et le climat. Nous allons en subir les conséquences pour les décennies à venir. »

— L’organisation environnementale Sierra Club

Depuis des jours, une vague de vidéos d’opposition au projet avait notamment déferlé sur le réseau social TikTok, et une pétition en ligne avait recueilli plus de 3,2 millions de signatures.

Au contraire, les élus de l’Alaska au Congrès américain se sont félicités de la nouvelle. « On peut presque littéralement sentir l’avenir de l’Alaska s’éclaircir », a déclaré dans un communiqué la sénatrice républicaine Lisa Murkowski. « Nous sommes maintenant sur le point de créer des milliers de nouveaux emplois, et de générer des milliards de dollars en nouveaux revenus », a-t-elle ajouté.

La bataille autour du projet Willow dure depuis des années. Il avait initialement été approuvé par l’administration Trump, avant d’être temporairement stoppé en 2021 par un juge, qui l’avait renvoyé à un nouvel examen du gouvernement.

Début février, le Bureau de gestion du territoire avait publié son analyse environnementale du projet, dans laquelle il avait détaillé une « alternative privilégiée » – celle finalement retenue – avec trois sites de forage.

Cette solution permet notamment de réduire l’impact sur la migration des caribous, a fait valoir le Ministère. Et de mieux tendre vers les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre de Joe Biden, a-t-il assuré.

Le président démocrate a promis de réduire les émissions de gaz à effet de serre des États-Unis de 50 à 52 % d’ici 2030, par rapport à 2005. Un objectif pris dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat, pour permettre à la première économie mondiale d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

Dans un communiqué, la présidente de l’organisation Earthjustice, Abigail Dillen, a montré du doigt une apparente contradiction : « Nous savons que le président Biden comprend la menace existentielle du climat, mais il approuve un projet qui fait dérailler ses propres engagements climatiques. »

Académies militaires américaines

Hausse « sans précédent » des agressions sexuelles

Une hausse qualifiée de « sans précédent » des contacts sexuels non consentis a été enregistrée au cours de l’année fiscale 2021 (1er octobre 2020 au 30 septembre 2021) dans les académies militaires américaines. Le constat, dévoilé dans le rapport annuel du département américain de la Défense consacré aux agressions sexuelles, a entraîné l’expression d’une grande déception chez les responsables et l’annonce de nouvelles mesures prises par le secrétaire d’État à la Défense, Lloyd Austin. Des hausses de 22 et de 23 % quant au nombre d’évènements rapportés ont été enregistrées chez les femmes cadettes et aspirantes des académies de l’Air et de la Marine. À West Point, la hausse des agressions envers les femmes a bondi de 18 %. Les cas de contacts non désirés rapportés par les hommes sont également à la hausse, quoique de façon moins marquée. Le nombre d’agressions rapportées dans l’ensemble de l’armée est aussi en hausse ; 8,4 % des femmes et 1,5 % des hommes disent avoir subi des contacts sexuels non sollicités en 2021 comparativement à 6,2 % et 0,7 % en 2018. — André Duchesne, La Presse, d’après Defence News

New York

Prison à vie pour l’auteur d’une attaque au nom de l’EI

Sayfullo Saipov, un Ouzbek de 35 ans qui a tué huit personnes en 2017 à New York en se réclamant du groupe État islamique (EI), a été condamné lundi à la prison à vie, échappant ainsi à la peine de mort que réclamait le ministère de la Justice. Après des jours de délibérations, le jury de douze personnes a fait savoir à la cour fédérale de Manhattan qu’il n’était pas parvenu à une décision unanime sur la peine de mort, comme l’exige la loi, a indiqué le parquet à l’AFP. En conséquence, l’accusé a été condamné à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle, ce qui était la seule autre option pour le jury. Le 31 octobre 2017, Sayfullo Saipov avait foncé à bord d’un pick-up sur des passants sur une piste cyclable près du fleuve Hudson, à Manhattan. L’attaque avait fait huit morts, soit le bilan le plus lourd pour un attentat dans la ville depuis les attaques du 11 septembre 2001.

— Agence France-Presse

Texas

Une fillette de 3 ans tue accidentellement par balle sa sœur

Une fillette de 3 ans a accidentellement tué dimanche au Texas, avec un pistolet semi-automatique, sa sœur âgée d’un an de plus, a indiqué la police américaine, dernier exemple en date des conséquences tragiques de la dissémination des armes à feu aux États-Unis. L’enfant de 3 ans a échappé au contrôle des adultes et « a eu accès à un pistolet semi-automatique, chargé. Les membres de la famille ont entendu un coup de feu. Ils se sont précipités dans la pièce et ont trouvé la fillette de 4 ans, sur le sol, inerte », a indiqué à la presse le shérif du comté de Harris, dans la banlieue de Houston. Le décès de la jeune victime a été constaté sur place.

— Agence France-Presse

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