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L’Ouest prépare son déconfinement, l'Est frappé de plein fouet

Alors que la COVID-19 frappe durement le Québec et l’Ontario, l’ouest du pays reste largement épargné et pense déjà au déconfinement. Mais d’un océan à l’autre, les autorités sanitaires insistent pour maintenir des mesures de distanciation physique afin d’éviter une seconde vague de contamination. Tour d’horizon.

Manitoba et Saskatchewan

Ces deux provinces des Prairies sont relativement peu touchées par la pandémie avec environ 600 cas à elles deux et seulement 10 décès. Optimiste, le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, a annoncé cette semaine un plan en cinq étapes pour la réouverture des commerces non essentiels à partir du 4 mai, dont les cabinets de dentiste. Les terrains de golf et les commerces de détail rouvriront à la mi-mai, suivis des installations de loisirs. Il n’est cependant pas encore question de rouvrir les bars, les restaurants et les écoles. Le Manitoba pourrait s’inspirer du plan de son voisin si la situation continue de s’améliorer, ont indiqué les autorités publiques. Justin Trudeau a ainsi appelé la population vendredi à respecter les règles de leur province, même si une autre province assouplit les siennes.

Alberta

Troisième province touchée par le nombre de cas, soit 4017, l’Alberta a enregistré 72 décès liés au coronavirus. Grâce à des taux d’infection, d’hospitalisation et d’admission aux soins intensifs beaucoup plus bas que prévu, la province pétrolière a même pu envoyer 25 respirateurs au Québec. Le nombre de cas positifs a toutefois augmenté passablement dans les derniers jours depuis que le nombre de tests a doublé. Si Edmonton n’a environ que 450 cas, Calgary en compte cinq fois plus. Autre éclosion majeure : près de 500 travailleurs d’une usine de transformation de viande ont été déclarés positifs. Pas question donc de mettre bientôt fin aux mesures de protection, soutiennent les autorités. Le premier ministre Jason Kenney devrait présenter sa stratégie de réouverture de l’économie dans les prochains jours.

Colombie-Britannique

Même si la Colombie-Britannique a eu ses premiers cas positifs dès la fin janvier, la province du Pacifique a réussi à limiter la propagation du virus avec 1853 cas et 98 décès. Le taux d’hospitalisation par habitant y demeure environ sept fois moins élevé qu’au Québec. Une centaine de malades sont toujours à l’hôpital, dont la moitié aux soins intensifs, en baisse importante depuis deux semaines. On déplore toutefois de nouvelles éclosions dans des établissements de soins de longue durée pour personnes âgées, preuve que la situation n’est pas encore maîtrisée. Pourquoi la province a-t-elle été moins frappée que le Québec ? Une question de « chance » et de « préparation », selon la médecin hygiéniste en chef de la province, qui évoque également une semaine de relâche plus tardive.

Ontario

Même si la province la plus populeuse du pays compte moins de cas que le Québec, elle n’est pas tirée d’affaire avec 13 519 cas et 763 décès. L’Ontario enregistre plus de 500 nouveaux cas par jour et une cinquantaine de décès depuis la mi-avril, avec un sommet de 640 cas vendredi. Les autorités publiques croient toutefois avoir atteint le « sommet » de la courbe. Comme dans la province voisine, la COVID-19 frappe de plein fouet les résidences pour personnes âgées. Plus de 2000 résidants ont été infectés dans une centaine d’établissements. Dans ce contexte, le gouvernement Ford n’a pas l’intention de mettre fin aux mesures de confinement dans l’immédiat et a prolongé les mesures d’urgence jusqu’en mai.

Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick, Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador

La Nouvelle-Écosse compte plus de 800 cas de COVID-19 et 16 décès, principalement dans des établissements de soins de longue durée. C’est de loin le bilan le plus lourd des provinces atlantiques, alors que le Nouveau-Brunswick rapporte 118 cas, contre 26 à l’Île-du-Prince-Édouard. Ainsi, la Nouvelle-Écosse n’envisage pas de réduire les mesures de confinement avant plusieurs semaines encore. La petite île, par contre, vise à rouvrir son économie à la mi-mai, tout comme Terre-Neuve-et-Labrador, qui n’a plus que quelques dizaines de cas actifs, et pratiquement aucun nouveau cas depuis une semaine.

Les territoires

Malgré l’isolement des territoires nordiques, le coronavirus s’est frayé un chemin jusqu’au Yukon (11 cas) et aux Territoires du Nord-Ouest (5 cas). Seul le Nunavut est épargné par la pandémie. Même s’il y a très peu de cas, les autorités sanitaires prennent la situation au sérieux en limitant les rassemblements à 10 personnes et en imposant des mesures de distanciation physique. La plupart des commerces sont ainsi fermés dans les deux territoires touchés. Le Yukon a notamment fermé ses frontières la semaine dernière pour les voyages non essentiels.

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