Tout le monde en parle

Une première sans Dany

Absence remarquée dimanche soir sur le plateau de Tout le monde en parle : sans son fou du roi, Guy A. Lepage se sentait bien seul, mais ses invités ont su habiter ce studio, sans public depuis bientôt un an.

Les premiers mots de Guy A. Lepage ont donc été pour son ami Dany Turcotte. « Il a été très affecté par les commentaires haineux et homophobes qu’il a reçus à la pelle sur l’internet depuis trop longtemps », a expliqué l’animateur en commentant son départ, dont tout le monde a parlé depuis jeudi, précisant que Dany n’avait subi aucune pression du diffuseur et que c’était sa décision.

Encore sous le coup de l’émotion, Dany Turcotte a préféré attendre à dimanche prochain avant de se présenter sur son plateau des 17 dernières années. Cette fois comme invité, il s’expliquera sur les raisons d’une décision qu’il mûrissait depuis un certain temps. Une entrevue qui sera certainement suivie avec beaucoup d’intérêt.

Quelle dignité et quelle force tranquille chez Sandra Demontigny, atteinte d’alzheimer précoce à 41 ans. Cette mère de trois enfants a vu son propre père vivre une lente agonie, souffrant de la même maladie. Alors que son état s’est détérioré récemment – elle a atteint le stade modéré de la maladie –, Mme Demontigny réclame l’aide médicale à mourir pour les personnes comme elle, afin d’éviter de terminer ses jours dans la détresse et la souffrance.

Solide et souriante tout au cours de l’entrevue, même si elle peut poser quatre ou cinq fois la même question en quelques minutes dans sa vie de tous les jours, elle voit un horizon d’environ quatre ou cinq ans devant elle. Si jamais elle n’arrive pas à convaincre le gouvernement fédéral du bien-fondé de sa démarche, elle envisage de recevoir cette aide en Suisse, même si elle préférerait que ce soit chez elle.

La cinéaste Anaïs Barbeau-Lavalette a été très touchée d’entendre le premier ministre François Legault prononcer le titre de son film La déesse des mouches à feu en annonçant la réouverture des salles de cinéma. L’autrice du roman dont s’inspire le film, Geneviève Pettersen, a lancé ceci au sujet de la colère de Vincent Guzzo concernant la décision du gouvernement de tenir fermés les comptoirs à friandises : « Ce serait plate que la culture québécoise soit sacrifiée sur l’autel du popcorn ! »

Kelly Depeault, qui incarne le rôle principal, a raconté qu’elle avait quitté la salle en pleine audition parce que la situation se rapprochait trop de ce qu’elle avait vécu. « Je venais de trouver ma déesse », a lancé Anaïs Barbeau-Lavalette.

Questionnée au sujet de ses propos douteux en novembre dernier sur la femme d’affaires Élisabeth Rioux, victime de violence conjugale, Geneviève Pettersen a dignement fait amende honorable. « Quand je repense à ça, je ne suis pas fière pantoute. Je regrette ce que j’ai dit. […] J’ai fait exactement ce qu’il ne faut pas faire, c’est-à-dire une réaction de marde », a-t-elle dit, très émue.

Le gars un peu gnochon avec la fille germaine, Laurent Paquin n’en avait pas envie pour sa série de capsules humoristiques intitulée Je t’aime, sur ICI Tou.tv. « J’avais envie de présenter un couple qui va bien », une démarche rebelle, selon lui. Dans cette websérie où il partage la vedette avec Geneviève Alarie, il aime exploiter les dialogues de sourds, une influence qui lui vient des Monty Python.

Laurent Paquin ne sait pas si le gouvernement a bien fait de fermer les salles de spectacles.

« Ce que je trouve plate, c’est qu’à chaque fois qu’on resserre les règles, c’est tout le temps ceux qui les respectaient qui sont pénalisés. Les autres s’en câl… »

— Laurent Paquin

Soulignant que les gens ne donnent plus droit à l’erreur, Laurent Paquin s’est porté à la défense de Dany Turcotte, mais comprend qu’il soit parti. « À un moment donné, t’as plus le goût de te battre. Mais dans un monde idéal, Dany aurait été fait en béton ou en métal et aurait fait “F*** you !” » Puis, il a conclu sagement : « Les offusqués se croient tout permis. »

Il a été question du recul du français au pays avec la ministre du Développement économique et des Langues officielles, Mélanie Joly, qui mise notamment sur l’immigration pour lutter contre le déclin des communautés francophones à l’extérieur du Québec. La ministre reconnaît une érosion du français au sein de la fonction publique. « Il faut donner un coup de barre », dit-elle, désirant améliorer les réflexes de bilinguisme chez les fonctionnaires.

Au sujet d’Air Canada, qui traîne une mauvaise réputation en matière de bilinguisme, elle affirme vouloir renforcer les pouvoirs du commissaire aux langues officielles pour qu’il puisse émettre des ordonnances afin de faire respecter la loi. Étant « progressive » sur la question de l’aide médicale à mourir, Mme Joly se dit sensible au discours de Sandra Demontigny. « L’objectif est d’avoir un équilibre entre le libre choix et la protection des personnes vulnérables », a dit la ministre.

Aux commandes de l’astromobile Perseverance, qui s’est posée sur Mars, Farah Alibay est certainement la personnalité de la semaine et sa passion est contagieuse. La brillante et franchement sympathique ingénieure en aérospatiale à la NASA, qui a grandi à Joliette, nous a offert un bel exercice de vulgarisation, en direct de Los Angeles. « S’il y a de la vie ailleurs que sur la Terre, ça veut sûrement dire qu’il y a de la vie partout dans l’Univers », envisage l’ingénieure, en quête d’échantillons de la planète rouge qui pourraient nous le dire.

Sur ce plateau presque entièrement féminin dimanche, Mme Alibay a raconté comment des personnes comme Julie Payette – l’ex-astronaute, pas l’ex-gouverneure générale – lui ont permis de croire qu’il y avait de la place pour les femmes à la NASA, « pas juste pour des hommes blancs ». « Ça m’a permis de rêver ! »

Dans son nouveau rôle de présidente de Bravo musique, nouveau nom de la maison de disques Dare to Care Records, Cœur de pirate respire le bonheur, mêlé à un sentiment de fébrilité. « Je voyais mal laisser partir ça à la dérive », dit-elle au sujet de cette étiquette qui l’accompagne depuis si longtemps et qui a été ébranlée, l’été dernier, dans la foulée des dénonciations d’agressions sexuelles. « Ce serait dommage qu’on laisse ce qui est arrivé cet été définir notre entreprise », affirme l’artiste, qui a elle-même été victime de viol conjugal.

À son tour, elle souhaite permettre à de nouveaux artistes de se développer, comme Naomi, danseuse multidisciplinaire à qui elle a voulu donner confiance. L’émission de dimanche a marqué le retour des prestations musicales avec une toute nouvelle chanson de Cœur de pirate, Complainte dans le vent, elle qui prépare un album dans lequel elle revisitera ses ruptures amoureuses.

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