La 5G au Canada

Le PCC presse Justin Trudeau de rejeter Huawei avant la fin de l’année

Ottawa — Alors que les principaux alliés du Canada ont déjà exclu le géant des télécommunications chinois Huawei dans le déploiement de la technologie 5G sur leur territoire, le Parti conservateur veut forcer le gouvernement Trudeau à leur emboîter le pas d’ici la fin de l’année au motif que cette entreprise représente une menace à la sécurité nationale.

Le Parti conservateur du Canada (PCC), qui talonne les libéraux de Justin Trudeau dans ce dossier depuis près de deux ans, compte déposer une motion à la Chambre des communes imposant un échéancier ferme au gouvernement : 30 jours après l’adoption de la motion.

Alors qu’il ne reste plus que quatre semaines de travaux parlementaires avant la pause du congé des Fêtes, les troupes conservatrices d’Erin O’Toole veulent ainsi contraindre le gouvernement Trudeau à se mouiller avant la fin de 2020.

La motion, qui sera parrainée par le député conservateur Michael Chong, forcera la tenue d’un débat d’une journée mardi sur cette délicate question. Les députés pourraient avoir à se prononcer aussi tôt que mercredi.

La proposition dénonce sans ménagement le comportement de la Chine, notamment depuis l’arrestation de Meng Wanzhou par les autorités canadiennes, à Vancouver, en décembre 2018, à la demande des États-Unis. Dans la foulée de son arrestation, la Chine a arrêté l’ex-diplomate canadien Michael Kovrig et un consultant, Michael Spavor, en guise de représailles. Pékin a aussi imposé d’autres mesures de rétorsion en interdisant les exportations canadiennes de porc et de canola, entre autres. L’audience finale pour déterminer si Meng Wanzhou doit être extradée aux États-Unis est prévue en avril prochain.

La motion conservatrice souligne « que la République populaire de Chine, qui est dirigée par le Parti communiste chinois, menace les intérêts nationaux du Canada et les valeurs de la population canadienne, y compris les Canadiens d’origine chinoise en territoire canadien ».

Elle soutient aussi « qu’il est essentiel que le Canada se dote d’une politique étrangère rigoureuse et fondée sur des principes appuyés par des actions de concert avec ses alliés ».

Rappelons que les États-Unis, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ont exclu l’entreprise Huawei de son réseau 5G pour des raisons de sécurité nationale. Le Royaume-Uni a aussi annoncé il y a quelques mois le retrait progressif des équipements de Huawei de ses réseaux 5G d’ici 2023, également en raison d’inquiétudes entourant la sécurité nationale.

Au Canada, le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) a fait savoir au gouvernement Trudeau qu’il serait imprudent de confier le déploiement de la technologie 5G à cette entreprise en raison de ses liens avec le Parti communiste à Pékin et les risques d’espionnage.

« Un plan robuste » réclamé

En plus d’exiger une décision de la part du gouvernement Trudeau dans les 30 jours qui suivront l’adoption de la motion, le Parti conservateur réclame que l’on élabore « un plan robuste, comme l’a fait l’Australie, pour lutter contre l’ingérence de plus en plus forte de la Chine au Canada et l’intimidation sans cesse croissante des Canadiens vivant au Canada ». Ce plan doit aussi être présenté dans les 30 jours suivant l’adoption de la motion conservatrice.

Le gouvernement Trudeau avait indiqué quelques mois avant les élections d’octobre 2019 qu’une décision était imminente. Mais le ministre de la Sécurité publique de l’époque, Ralph Goodale, n’a jamais annoncé les couleurs du gouvernement dans ce dossier. Il a été défait aux dernières élections. Le successeur de M. Goodale, le ministre Bill Blair, n’a toujours pas dévoilé les intentions d’Ottawa.

Au cours des dernières semaines, ce dossier a donné lieu à plusieurs échanges musclés entre le chef conservateur Erin O’Toole et le premier ministre Justin Trudeau.

« Le premier ministre avait d’abord dit qu’il prendrait une décision à propos de Huawei avant les dernières élections, mais il ne l’a pas fait. Il a ensuite affirmé qu’il écouterait nos alliés avant de prendre une décision, mais il ne l’a pas fait. Nos alliés du Groupe des cinq ont tous décidé qu’on ne pouvait pas avoir recours à Huawei pour l’infrastructure 5G. Quand le premier ministre se décidera-t-il à dire la vérité aux Canadiens et à admettre qu’il souhaite voir Huawei participer au réseau 5G du Canada ? », a lancé M. O’Toole aux Communes le 21 octobre.

« Les technologies 5G émergentes offrent la possibilité de répondre à la demande exponentielle de réseaux plus rapides et plus performants de la part des consommateurs et de l’industrie. Nous tenons à ce que les Canadiens puissent profiter des dernières innovations dans le domaine de la 5G. Cela dit, la sécurité des Canadiens sera toujours notre priorité absolue. Nous ne ferons jamais de compromis à propos des questions de sécurité nationale. C’est pourquoi nous collaborons avec nos alliés et avec les experts des services canadiens du renseignement et de la sécurité afin de prendre la bonne décision dans l’intérêt des Canadiens », a répondu M. Trudeau.

Il agresse sexuellement sa belle-fille déficiente intellectuelle

Un homme qui a agressé sexuellement sa belle-fille atteinte de déficience intellectuelle à plusieurs reprises pourrait écoper d’une sévère peine de prison dans la foulée d’une décision importante de la Cour suprême durcissant les crimes sexuels contre les enfants. Son crime ignoble a marqué au fer rouge la victime et sa famille.

« C’est un sentiment de trahison totale et une énorme souffrance qui nous habite. Le beau-père de [la victime] se devait de la protéger comme le parent substitut qu’il s’était engagé à être. Il a plutôt trompé sa confiance et ma confiance en profitant d’une jeune fille qu’il savait vulnérable et facile à manipuler », a confié à la cour la mère de la victime dans une lettre lue par le procureur de la Couronne, Me Jérôme Laflamme.

L’homme de 55 ans a été reconnu coupable de contacts sexuels et d’incitation à des contacts sexuels en juin dernier au palais de justice de Montréal. Nous ne pouvons l’identifier pour protéger la victime. Maintenant âgée de 13 ans, elle est atteinte d’une légère déficience intellectuelle et d’un trouble du langage modérément grave.

Le pédophile a agressé sexuellement la fille de son ex-conjointe à au moins quatre reprises entre 2016 et 2018. Dans un langage simple, et malgré ses limites intellectuelles, la victime a décrit de nombreux sévices sexuels, dont une agression avec pénétration subie à l’âge de 10 ans. La sœur de la victime a également été témoin de plusieurs scènes choquantes impliquant son beau-père et sa sœur.

L’accusé vivait avec les enfants depuis leur jeune âge et les considérait comme ses filles. Pour sa défense, il a invoqué un « complot » orchestré par son ex-conjointe. Une version « illogique, déraisonnable [et] truffée d’incohérences », a tranché la juge Nathalie Duchesneau.

Conséquences dramatiques

Les crimes commis par le résidant de Terrebonne ont eu des conséquences dramatiques dans la vie de la victime. Envahie par la honte et la culpabilité, l’adolescente de 13 ans refuse de se confier à ses intervenants et entretient un dégoût de la sexualité.

« Elle fait des cauchemars, elle continue d’avoir peur pour sa vie et pour la mienne. [La victime] et sa sœur manifestent de l’hypervigilance. [Elles se demandent] si je me trouve en sécurité, elles ont peur d’aller au parc », soutient la mère de la victime dans une poignante lettre.

La mère est d’ailleurs « complètement anéantie » par la trahison de son ex-conjoint. Dépressive, elle s’est absentée de son travail de façon prolongée. « C’est une cicatrice que porte [la victime] et toute sa famille », conclut la mère.

Le « summum des facteurs aggravants »

Le ministère public réclame sept ans de pénitencier contre l’agresseur. Aux yeux du procureur de la Couronne, Me Jérôme Laflamme, l’agression d’une enfant qui souffre d’une déficience est le « summum des facteurs aggravants ». Le procureur a insisté dans sa plaidoirie sur l’importance de durcir les peines en matière de crimes sexuels visant les enfants.

Une décision importante de la Cour suprême rendue pendant la pandémie – l’arrêt Friesen – oblige les tribunaux à imposer des peines plus sévères pour les crimes sexuels contre les enfants en raison du « tort immense que cause la violence sexuelle aux enfants ».

« Cette violence est particulièrement répréhensible et particulièrement nocive au développement des enfants », a martelé MLaflamme, en invoquant le plus haut tribunal du pays.

L’avocat de la défense, MFernando Belton, demande une peine de trois ans de détention en raison d’une analyse divergente de l’arrêt Friesen. La juge rendra sa décision en janvier prochain.

Le pédophile doit avoir un procès en mars prochain dans une autre affaire d’agression sexuelle. Il est actuellement détenu.

Pédiatrie

L’Hôpital de Montréal pour enfants a mis en branle sa campagne la plus ambitieuse

L’Hôpital de Montréal pour enfants (HME) a lancé le 9 novembre la campagne philanthropique la plus importante de son histoire. L’objectif est de financer des recherches novatrices et d’aller ainsi recruter des chercheurs étrangers prometteurs et des sommités.

« Nous avions participé à la campagne pour la construction du site Glen, mais c’est notre première campagne solo en 28 ans », explique Renée Vézina, présidente de la Fondation du Children. « Nous avons un objectif de 200 millions, le plus ambitieux de l’histoire de la pédiatrie au Québec. »

En 2013-2018, la campagne « Plus mieux guérir » du CHU Sainte-Justine avait amassé 255 millions, mais l’objectif était de 150 millions, explique Mme Vézina.

La campagne « Longue vie aux tannants » de l’HME durera jusqu’en 2026. Une vingtaine de projets cliniques et de recherche ont déjà été ciblés comme prioritaires pour le financement provenant de la campagne. « On ne fait pas les annonces des projets maintenant parce qu’on ne peut pas inviter les médias en ce moment », explique Mme Vézina.

Les projets seront présentés quand le confinement sera moins sévère. Mais Mme Vézina en a tout de même décrit quelques-uns à La Presse. « On a par exemple un pyjama intelligent, avec des capteurs Fitbit, qui va permettre aux équipes médicales de surveiller les signes vitaux des patients qui ne sont pas alités. Ça va permettre aux patients de se promener dans l’hôpital et de renvoyer les enfants plus tôt chez eux. »

Un système de « biopsies liquides », à partir du sang plutôt qu’avec des prélèvements invasifs de tumeurs, est aussi au menu, avec un budget de 9 millions. « On veut aussi distinguer le Children de son voisin, le Royal Vic, dit Mme Vézina. On ne sent pas vraiment que c’est un hôpital pour enfants. Avec l’industrie du multimédia de Montréal et des artistes québécois, on va transformer l’accueil à l’hôpital sur un mode de divertissement. Par exemple, aux urgences, il y va y avoir un mur de jeux vidéo, les enfants vont pouvoir télécharger le jeu et continuer à jouer à la maison. »

Sainte-Justine aussi

L’excellence des chercheurs est aussi au cœur d’un programme de bourses de formation à Sainte-Justine, qui prend de plus en plus d’ampleur. Il s’agit d’un programme de bourses qui permettent à de jeunes médecins de faire des fellowships, des surspécialisations, à l’étranger. « La vaste majorité des fellowships de nos médecins sont financés de cette manière », explique Maud Cohen, PDG de la Fondation du CHU Sainte-Justine. « Pendant un fellowship, le médecin n’a pas de revenu. Certains hôpitaux dans le reste du Canada et aux États-Unis donnent à leurs médecins des bourses encore plus élevées que les nôtres. »

Le programme, financé entièrement par des dons de médecins de Sainte-Justine, existe depuis une vingtaine d’années. L’an dernier, 2,2 millions de bourses ont été accordées, le double de la somme de 2010. Environ 500 fellowships ont été financés de cette manière, au coût de 22 millions.

L’un des jeunes médecins qui a bénéficié de ces bourses est Sébastien Perreault, qui a fait un fellowship en neuro-oncologie à l’Université Stanford, en Californie, en 2011-2013. « J’ai travaillé à développer des approches plus personnalisées en termes de thérapie, pour maximiser l’efficacité et minimiser les effets secondaires, dit le DPerreault. On adapte la chimiothérapie à la génétique de la tumeur. »

Entre 300 et 400 petits patients sont suivis pour un cancer du cerveau à Sainte-Justine, avec une quarantaine de nouveaux patients chaque année.

TAXES PERÇUES EN TROP

Beaconsfield entame des procédures judiciaires contre Montréal

La Ville de Beaconsfield entend réclamer 2 millions de taxes perçues en trop par l’agglomération de Montréal chaque année et entreprend des procédures judiciaires contre la Ville à cet effet.

« Après une année complète de discussions avec le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal pour tenter de trouver une solution juste pour nos citoyennes et nos citoyens, nous sommes confrontés à une fin de non-recevoir qui nous oblige à faire respecter nos droits devant les tribunaux », a fait savoir le maire Georges Bourelle par communiqué.

Ce trop-perçu serait causé par un changement dans l’algorithme qui détermine des quotes-parts des 16 villes liées dans l’île de Montréal pour les services régionaux, indique-t-on dans le communiqué. Les villes à plus forte densité résidentielle auraient été pénalisées.

Malgré l’intervention de la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest, aucune mesure n’a été mise en place par le gouvernement québécois ou l’administration de Montréal pour corriger le tir, affirme-t-on.

« En gestionnaires publics responsables, quand on commet une erreur de bonne foi, on doit la corriger de la même manière. C’est ce que le gouvernement et l’administration de Montréal auraient dû faire », soutient M. Bourelle.

Stoneham

Une mort dans l’incendie d’un chalet

Une personne a perdu la vie dans l’incendie d’un chalet qui a été complètement détruit par les flammes dimanche à Stoneham-et-Tewkesbury, près de Québec. Les services d’urgence ont été avisés vers 0 h 45 de l’incendie en cours sur la rue Jacques-Cartier Nord. « On parle ici d’un embrasement complet du chalet et la structure s’est effondrée », a souligné le sergent Louis-Philippe Bibeau, porte-parole de la Sûreté du Québec (SQ). « Après l’extinction des flammes, il y a un corps qui a malheureusement été retrouvé dans les décombres. Un travail d’identification reste à venir sur le corps de la victime afin de connaître son identité et la cause de son décès », a précisé le porte-parole de la SQ. Des enquêteurs du Service des crimes majeurs de la SQ ainsi que des techniciens en scène d’incendie de la SQ ont été appelés sur les lieux. L’enquête se poursuit afin d’établir les causes et circonstances exactes de cet incendie mortel. Tout indique jusqu’à présent que personne d’autre ne se trouvait à l’intérieur du chalet. — La Presse Canadienne

Éducation

Québec allège les examens du Ministère

En raison de la pandémie, les examens du Ministère seront allégés cette année pour les élèves du primaire et du premier cycle du secondaire, a annoncé dimanche le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge. Le temps consacré à ces examens obligatoires sera d’une journée de classe tout au plus. Le Ministère retire par ailleurs l’évaluation de la compétence « résoudre une situation-problème mathématique » pour les élèves de 6e année et prévoit des dates de dérogation pour les élèves qui seraient absents ou en isolement préventif en raison de la COVID-19. Jean-François Roberge dit avoir « reçu des demandes du réseau scolaire allant en ce sens ». Il s’agissait notamment d’une demande de la Fédération des syndicats de l’enseignement, qui représente des enseignants. Rappelons que les examens ministériels ont été annulés l’an dernier en raison de la pandémie.

— Marie-Eve Morasse, La Presse

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