Rafah

Raids meurtriers et deux otages libérés

Malgré la pression internationale, Israël a intensifié ses frappes sur Rafah et maintenu sa menace d’invasion terrestre de cette ville du sud de la bande de Gaza, où sont réfugiés plus d’un million de civils. Dans la nuit de dimanche à lundi, au moins une centaine de Palestiniens y auraient péri. Et deux otages ont été libérés.

— D’après l’Agence France-Presse et l’Associated Press

Nouveaux raids et otages libérés

Une série de nouvelles frappes nocturnes se sont abattues sur Rafah, faisant une centaine de morts, selon le ministère de la Santé du Hamas Ces raids, d’après l’État hébreu, ne s’inscrivent pas dans le lancement d’une attaque terrestre : ils ont permis de libérer deux otages enlevés le 7 octobre dernier. « Fernando Simon Marman, 60 ans, et Louis Har, 70 ans, ont été récupérés lors d’une opération nocturne à Rafah menée conjointement par l’armée, le Shin Beth (Sécurité intérieure) et la police israéliennes », selon un communiqué. Enlevés au kibboutz Nir Yitzhak, les deux hommes « sont dans un état stable », a indiqué Arnon Afek, directeur du centre médical Sheba, à Ramat Gan, où ils ont été conduits pour de premiers examens médicaux.

Biden veut un « plan crédible »

Le premier ministre Benyamin Nétanyahou, qui voit « une victoire à portée de main », a réitéré dimanche que son armée irait de l’avant avec une offensive terrestre sur Rafah, devenue le dernier refuge pour 1,4 million de Palestiniens. M. Nétanyahou a affirmé qu’Israël dirigerait les évacués avec « des dépliants, des téléphones portables et des couloirs sûrs » et qu’il y avait « beaucoup de place au nord ». Le président américain, Joe Biden, dont le pays est le principal allié d’Israël, l’a exhorté à ne pas y entreprendre d’opération militaire « sans plan crédible et réalisable » et à « garantir la sécurité » de la population. Plusieurs organismes préviennent que les réfugiés de Rafah n’auraient « nulle part où aller » si Israël y menait un assaut.

« La mort est partout »

Plus de la moitié des 2,3 millions d’habitants de Gaza ont fui vers Rafah pour échapper aux combats dans d’autres régions. Ils sont entassés dans des camps et des abris gérés par l’ONU près de la frontière fermée avec l’Égypte. « Je ne sais pas où nous irions » en cas d’offensive, a témoigné Farah Muhammad, qui a fui la ville de Gaza, dans le nord du territoire. « Il n’y a plus d’endroit pour s’échapper. Je n’ai pas d’argent pour aller dans le centre, les routes sont dangereuses et la mort est partout », dit une mère de famille de 39 ans, qui a perdu tout contact avec son mari depuis un mois. Rafah est le principal point d’entrée de l’aide humanitaire, insuffisante pour répondre aux besoins de la population menacée en plein hiver par la famine et les épidémies.

L’Égypte pourrait briser la paix

L’Égypte menace de suspendre son traité de paix avec Israël si des troupes israéliennes sont envoyées à Rafah, où elle craint que les combats n’obligent à fermer la principale route d’approvisionnement en aide humanitaire à Gaza, ont déclaré deux responsables égyptiens. Un tel geste suspendrait les accords de Camp David, pierre angulaire de la stabilité régionale depuis près d’un demi-siècle. Les Émirats arabes unis ont quant à eux exprimé « leur profonde inquiétude » face aux « sérieuses conséquences humanitaires » d’un assaut, le Qatar a « fermement condamné » les menaces d’Israël, et l’Arabie saoudite a mis Israël en garde contre des « répercussions » en cas d’opération terrestre à Rafah.

Deux attaques au couteau dans les territoires occupés

Deux attaques au couteau contre la police et l’armée israéliennes ont eu lieu dimanche soir à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupée, au cours desquelles les assaillants ont été tués sans avoir fait de victimes chez les forces de l’ordre. Peu après 21 h dans la Vieille ville de Jérusalem, un homme est arrivé près d’un barrage, s’est approché de policiers et a « sorti un couteau et tenté de les poignarder », a indiqué la police israélienne. À peu près au même moment à Hussan, un village de Cisjordanie occupée situé à 10 kilomètres de Jérusalem, un autre assaillant « a tenté de poignarder un soldat » israélien déployé sur un barrage routier, mais a été « neutralisé » par les soldats. — Avec la BCC

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