Le Vieux-Montréal mérite mieux !

Depuis le début de l’été, chaque semaine, la situation se répète dans le Vieux-Port de Montréal : congestion automobile, enjeux de sécurité et de cohabitation, pollution de l’air 1. Personne ne sort gagnant d’une telle situation. Pour le visiteur, la qualité de l’expérience de découverte est en partie gâchée. Pour le résidant, c’est la qualité de son milieu de vie qui est directement touchée.

Il est évident que le statu quo n’est plus tenable ; il faut une nouvelle vision pour le secteur et un nouveau partage de l’espace. La réflexion ne peut pas se limiter au Vieux-Port, mais doit porter sur l’ensemble du Vieux-Montréal. C’est par l’adoption d’une approche territoriale élargie et par un travail concerté de l’ensemble des parties prenantes que nous pourrons transformer de façon durable et exemplaire ce secteur emblématique de la métropole.

Montréal s’est dotée de cibles ambitieuses avec son Plan climat 2030. Pour les atteindre, chaque intervention, chaque aménagement doit contribuer à la réduction des émissions des gaz à effet de serre et augmenter la résilience des milieux de vie. Alors que les projets de création d’îlots de fraîcheur se multiplient, l’asphalte est toujours omniprésent dans le secteur. Pensons par exemple au quai de l’Horloge, avec ses espaces de stationnements minéralisés, qui possède tous les atouts pour devenir une véritable fenêtre sur le fleuve où la nature occuperait une place centrale.

L’avenir du secteur

À l’heure actuelle, l’accès en automobile au Vieux-Port et au Vieux-Montréal se fait au détriment de la qualité de l’environnement urbain. L’avenir du secteur doit passer par une réduction importante de la place de la voiture et la réallocation de l’espace à la mobilité durable ainsi qu’à la création d’espaces publics de qualité et d’îlots de verdure.

Il suffit de parcourir l’avenue du Mont-Royal pour constater comment la piétonnisation peut transformer totalement la qualité de l’expérience, autant pour les visiteurs que les résidants.

Le momentum est là alors que plusieurs démarches sont en cours : la Société du Vieux-Port a amorcé la phase initiale de son Plan directeur, la ville de Montréal travaille sur le Plan d’action du Vieux-Montréal 2030 et sur la mise en place d’une nouvelle structure de gouvernance. Tout cela alors que l’élaboration du nouveau Plan d’urbanisme et de mobilité de Montréal bat son plein.

Le principal défi est maintenant d’assurer un arrimage cohérent de toutes ces planifications et de faire atterrir rapidement des changements concrets et structurants. Pour y parvenir, nous devrons, collectivement, faire preuve d’ambition et d’innovation pour que les transformations soient à la hauteur du caractère emblématique des lieux et qu’elles contribuent à l’amélioration de la qualité de l’expérience tant pour le touriste que pour le résidant.

* Cosignataires : Linda Collette, membre co-fondatrice des Amis du quai de l’Horloge ; Catherine Fernet, présidente de l’Association des architectes paysagistes du Québec ; Véronique Fournier, directrice générale du Centre d’écologie urbaine de Montréal et trésorière, Piétons Québec ; Sylvain Gariépy, président de l’Ordre des urbanistes du Québec ; Jean-François Rheault, président-directeur général de Vélo Québec

1. Lisez « Le Vieux-Montréal étouffé par la congestion routière »

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