Le poète québécois Jacques Brault s’est éteint

Le poète Jacques Brault est mort à l’âge de 89 ans, ont annoncé jeudi les Éditions du Boréal. « Poète, romancier, dramaturge et essayiste, il a publié plusieurs essais dans la collection “Papiers collés”. Nous offrons nos plus sincères condoléances à ses proches », a écrit la maison d’édition sur les réseaux sociaux. Jacques Brault s’est établi comme poète québécois en 1965 à la sortie de Mémoire. C’est ce recueil ainsi qu’une étude qu’il a menée portant sur l’œuvre d’Alain Grandbois qui lui ont valu le prix Québec-Paris en 1968. Le Montréalais est lauréat de nombreuses distinctions, notamment du prestigieux prix Athanase-David qu’il reçoit en 1986 pour l’ensemble de son œuvre. Le poète a également fait carrière pendant plusieurs années comme professeur à l’Institut d’études médiévales et au département d’études françaises de l’Université de Montréal. — Delphine Belzile, La Presse

MIPCOM

Amazon met le grappin sur Marguerite Volant et Nos étés

Plusieurs séries québécoises ont tiré leur épingle du jeu cette semaine au MIPCOM de Cannes. Et pas seulement les plus récentes. Amazon s’est même emparé de Marguerite Volant.

Diffusée en 1996 à Radio-Canada, la minisérie historique avec Catherine Sénart, qui brosse le portrait d’une intrépide jeune femme en Nouvelle-France, a trouvé preneur chez Prime Video. La plateforme d’Amazon a aussi acheté Nos étés, ce drame d’époque des auteurs Anne Boyer et Michel D’Astous que TVA a diffusé de 2005 à 2008, nous confirme Richard Speer, président d’Attraction, la boîte chargée de distribuer ces titres.

Conclues au plus grand marché international des contenus télé au monde, qui s’est teminé jeudi, ces ventes surviennent après l’atterrissage sur Netflix de séries comme Les filles de Caleb, Pour Sarah et Trauma.

« C’est l’fun de voir que tous ces gros joueurs s’intéressent au catalogue québécois. Ça témoigne d’un souci de s’adresser au public québécois, ce qui n’était pas nécessairement le cas avant. »

— Richard Speer, président d’Attraction

Du côté des productions plus récentes ayant suscité de l’intérêt au MIPCOM, signalons L’air d’aller de Télé-Québec, qui s’est taillé une place au palmarès des fictions mondiales à surveiller. L’annonce a été faite au Palais des festivals par Virginia Mouseler, présidente du bureau d’études The Wit, chargé d’analyser les tendances. Écrite par Jean-Christophe Réhel et réalisée par Sarah Pellerin, L’air d’aller entrera en ondes en mars. Cette production d’Urbania avec Catherine St-Laurent, Olivier Pilon, Joakim Robillard et Noémie Leduc-Vaudry raconte l’histoire de quatre amis atteints de fibrose kystique qui retrouvent l’urgence de vivre lorsqu’ils apprennent qu’une des leurs pourrait bientôt mourir.

« C’est une présélection prestigieuse qui nous permet de gagner l’attention des acheteurs, commente la cheffe des distributions internationales d’Encore, Chrystine Girard. C’est comme un sceau d’approbation. »

L’air d’aller rejoint une liste croissante de séries québécoises étant tombées dans l’œil du Wit, comme Fugueuse et Plan B. Ces dernières ont ensuite connu une belle carrière à l’étranger.

Débuts prometteurs pour Zénith

Outre L’air d’aller, d’autres productions d’ici ont connu des débuts prometteurs au MIPCOM sans encore avoir effectué leurs débuts officiels en ondes. Parmi elles, on signale Zénith, la nouvelle émission de Véronique Cloutier qu’ICI Télé présentera dès janvier. La compétition musicale, dans laquelle s’affronteront chaque semaine des chanteurs connus pour séduire un public de 100 personnes issues de quatre générations, suscite beaucoup d’intérêt, affirme Louis-Philippe Drolet, producteur-actionnaire chez KOTV, la boîte derrière ce nouveau format.

« Le show n’existe pas encore, mais on va sortir d’ici avec des options signées. Quatre gros distributeurs sont vraiment intéressés. »

Depuis quelques années, le monde télévisuel cherche activement la prochaine compétition musicale à succès, qui pourra remplacer La voix (The Voice), en perte de vitesse dans plusieurs marchés. Chez KOTV, on espère évidemment que Zénith réussira à combler ce vide. Un pilote sera tourné en décembre.

Ailleurs, La faille continue de conquérir de nouveaux territoires, comme la France, l’Espagne, les États-Unis et l’Australie, et Pour toi Flora a récolté un prix aux MIPCOM Diversify TV Awards, qui salue la diversité au petit écran.

La minisérie réalisée par Sonia Bonspille Boileau, qui aborde l’horreur des pensionnats pour Autochtones, a dominé une catégorie intitulée Representation of Race and Ethnicity (Représentation des ethnicités). Audrey est revenue était également finaliste au gala.

Six mois après avoir fait l’objet d’une projection spéciale au MIPTV, l’évènement-sœur du MIPCOM, Manuel de la vie sauvage a trouvé un distributeur international. Réalisée par Christian Laurence, l’adaptation du roman de l’auteur Jean-Philippe Baril Guérard, que Séries+ a diffusée au printemps, sera représentée par Wild Bunch TV.

« Ils ont aimé son côté jeune, moderne et actuel », explique Louis-Philippe Drolet, à propos du drame en six épisodes, qui plonge dans l’univers impitoyable d’une entreprise en démarrage (start-up) qui développe une application permettant de parler aux personnes mortes en réunissant les traces numériques (textos, publications sur Facebook, Instagram et Twitter) qu’elles ont laissées lorsqu’elles étaient vivantes.

Le Québec en hausse

Après deux éditions en temps de pandémie, le MIPCOM a retrouvé ses couleurs cette semaine. Selon ses organisateurs, le 38e marché a attiré 10 896 professionnels de l’industrie télévisuelle (producteurs, diffuseurs, distributeurs) de 96 pays.

Jointe au téléphone, la présidente et chef de la direction de la SODEC, Louise Lantagne, parle d’un « retour à la normale ». « C’était plein à craquer. C’était extrêmement foisonnant. »

Les producteurs québécois ont également afflué. La SODEC a d’ailleurs battu un record : 40 entreprises s’y sont inscrites sous son ombrelle. « On ressent vraiment le déploiement à l’international, indique Louise Lantagne. Le Québec est en train de devenir très visible. Les gens sont intéressés. »

D’après Richard Speer, la Belle Province profite d’un vent favorable. « Il y a un engouement envers ce qu’on fait, un peu comme c’était le cas avec les pays scandinaves il y a quelques années. Ça augure bien. »

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