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Courrier

Un comportement risqué en vélo

J’étais en vacances ces dernières semaines et j’ai donc pu faire plusieurs sorties de vélo de route. J’ai observé une chose surprenante : plusieurs cyclistes roulaient avec des écouteurs sur les oreilles. J’avoue en avoir été étonné. Le vélo de route est un sport assez dangereux en soi pour ne pas augmenter les facteurs de risque.

Peut-être qu’il faut avoir été victime d’un accident et avoir vécu ses conséquences fâcheuses pour mieux mesurer les risques liés à l’utilisation d’écouteurs en vélo de route. Je ne souhaite cela à personne, mais il semble que c’est ainsi que certains comprennent.

En vélo de route, nous sommes très vulnérables et le fait de pouvoir compter sur tous ses sens me semble primordial. L’ouïe permet de prévenir les dangers et d’ajuster notre comportement en conséquence.

Je connais même des adeptes de course à pied qui disent ne pas vouloir écouter de musique quand ils courent dans la rue avec des automobiles à proximité.

Certains automobilistes ne respectent pas les cyclistes, mais faisons en sorte de ne pas leur rendre la tâche plus difficile quand ils approchent de nous sur la route.

Si on interdit aux automobilistes d’envoyer des messages textes et de parler avec leur téléphone cellulaire en conduisant, il est tout aussi dangereux d’être privé des sons environnants en vélo parce que l’on porte des écouteurs. Le code de la sécurité routière interdit d’ailleurs ce comportement.

Je n’ai pas besoin d’une loi pour avoir du jugement. J’essaie de faire en sorte d’éviter des séjours à l’hôpital et de conserver mon corps en bon état.

— Pierre Gagnon, Québec

Des films en français, s’il vous plaît !

La consultation de quelques fiches de film rédigées par la Régie du cinéma du Québec est fort instructive pour un francophone comme moi vivant dans une province dont le français est la seule langue officielle.

Ainsi, sur les 42 films d’Ingmar Bergman recensés par la Régie, 2 sont offerts en allemand, 20 en français, 39 en suédois et 40 en anglais. Sur les 27 films de Luis Buñuel, 17 sont offerts en français, 17 en espagnol et 24 en anglais. Sur les 25 films de Federico Fellini, 16 sont offerts en français, 23 en italien et 24 en anglais. Sur les 21 films de Vittorio De Sica, 6 sont offerts en français, 16 en italien et 21 en anglais. Sur les 21 films de Roberto Rossellini, 6 sont offerts en français, 16 en italien et 18 en anglais. Sur les 9 films d’Andreï Tarkovski, 1 est offert en suédois, 2 en italien, 4 en français, 7 en russe et 9 en anglais. C’est un aperçu.

Si les hommes et les femmes qui nous tiennent lieu de représentants à Québec s’intéressaient vraiment à la défense et à l’avancement du français au Québec, cela ferait longtemps que les films distribués ici seraient tous obligatoirement offerts en français.

— Sylvio Le Blanc, Montréal

Une médecine sans cœur

Ma sœur, âgée de 59 ans, a subi l’ablation d’un sein et de ses ganglions le 25 juillet à l’hôpital de Chicoutimi. Quatre heures après l’opération, elle dut repartir chez elle. Il n’y avait pas de place pour elle à l’hôpital, le personnel étant en période de vacances.

C’est donc chez elle qu’elle s’occupe d’un drain qui lui a été installé, en plus de devoir s’administrer 30 injections.

Ma sœur a eu un premier cancer au sein gauche, il y a 14 ans. Cette fois-ci, c’est dans son sein droit qu’elle a développé deux types de cancer, différents du premier. Selon son médecin spécialiste, son cas est très rare, puisqu’elle souffre de trois cancers du sein différents. Malgré cela, elle est mise à la porte de l’hôpital de Chicoutimi après sa mastectomie complète du sein droit et le curetage complet des ganglions, sans oublier ses vomissements provoqués par les produits anesthésiants.

Nous en sommes désormais arrivés là, à se contenter d’une médecine sans cœur, sans pitié et à être soignés par du personnel exténué. Bravo aux médecins qui s’occupent de politique et des hôpitaux et vive la médecine privée !

— Denis Ouellet

Vouloir vieillir pendant encore 20 ans

Vieillir, c’est constater que la photo prise par votre fille lors de votre dernière visite en dit beaucoup sur qui vous êtes devenu. Vous savez, celle où vous tenez votre petite-fille de 6 mois dans vos bras et que vous avez choisie comme fond d’écran. Elle vous fait sourire chaque fois que vous ouvrez votre ordinateur. Cette photo que votre fille a prise de très près, celle où l’on voit que votre menton s’affaisse un peu et où le gras de votre cou est indéniablement en évidence. Celle qui vous fait comprendre que vous faites partie des 65 ans et plus.

Celle où le joli visage bien rond de votre petite-fille vous interpelle, vous tient éveillé et vous incite à vieillir pendant encore 20 ans. Simplement parce vous voulez à tout prix voir grandir cette petite qui vous fascine et vous rend si heureux. C’est aussi celle qui vous permet d’accepter que la vie vaille encore la peine d’être vécue. Merci, mademoiselle ma petite-fille, pour ce vent de jeunesse et de tendresse que tu m’apportes.

— Jean Chenay, Sherbrooke

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