Terminus

Le président du conseil de la Société de transport de Montréal, Philippe Schnobb, quitte son poste après deux mandats

J’ai le privilège de présider le conseil d’administration de la Société de transport de Montréal (STM) depuis novembre 2013. En huit ans, j’ai pu poursuivre mon mandat sous deux administrations différentes, ce qui était plutôt inusité. Je remercie Valérie Plante d’avoir eu l’ouverture d’esprit de renouveler mon mandat en 2017. Ce mandat arrive à son échéance bientôt et au cours des derniers mois, j’ai réfléchi à la suite des choses.

Récemment, j’ai informé la mairesse de Montréal de mon souhait de ne pas voir mon mandat de président et de représentant de la clientèle au conseil de la STM renouvelé à son échéance, en décembre prochain. Je quitterai également la présidence de l’Association du transport urbain du Québec (ATUQ) où j’ai eu l’honneur de représenter les 10 sociétés de transport du Québec depuis février 2014.

Les huit dernières années à titre de président de la STM ont été riches et je partirai avec le sentiment du devoir accompli.

En huit ans, j’aurai assisté et contribué à la transformation de la troisième société de transport en Amérique du Nord, qui est aussi la dixième entreprise en importance au Québec.

À la personne qui occupera mon poste, je dirai pour synthétiser que la STM est une machine extraordinaire.

À mon arrivée, j’ai découvert une organisation performante et avec l’appui du conseil, du directeur général, Luc Tremblay, et de son équipe, nous avons misé sur cette performance pour la pousser plus loin en mettant de l’avant l’amélioration de l’expérience-client.

Au cours des quatre dernières années, l’engagement de l’administration actuelle envers les transports collectifs a permis l’ajout de 300 bus dans le parc, un défi stimulant que la STM a relevé avec brio. De plus, avec l’arrivée de 17 trains Azur supplémentaires, la STM aura désormais la capacité opérationnelle de s’ajuster à la hausse de l’achalandage et d’être plus agile, ce qui est un changement de paradigme par rapport au passé. Au cours des dernières années, nous avons confirmé de nombreux projets qui vont complètement révolutionner la mobilité à Montréal. Le Mouvement bus qui a été annoncé la semaine dernière en est un bel exemple.

Le financement au cœur des préoccupations

La passation des pouvoirs doit s’accompagner d’une passation des connaissances. Une transition efficace sera essentielle parce que les dossiers en cours sont nombreux et d’une grande complexité d’autant plus que la pandémie aura des effets encore inconnus sur les habitudes de déplacement. Au premier chef, la question du financement est au cœur des préoccupations. Le développement des réseaux est une excellente nouvelle, il faut toutefois se rappeler que la croissance de l’offre engendre une hausse des coûts.

Il faudra être imaginatif et audacieux pour amener de nouvelles sources de revenus pour le soutien des transports en commun, un outil essentiel pour atteindre nos cibles de réduction des gaz à effet de serre (GES).

La pandémie ne doit pas nous faire oublier que les changements climatiques représentent une menace pour laquelle il n’existe qu’un seul vaccin : le changement de comportements ! À cet égard, il faut impérativement développer des outils pour simplifier l’accès à la mobilité durable intégrée. Le projet Céleste que nous voulions développer est essentiel plus que jamais.

Je tiens à souligner ma fierté d’avoir fait de l’accessibilité universelle une de nos priorités. En 2013, je constatais qu’il aura fallu presque 50 ans dans l’histoire du métro pour rendre huit stations accessibles. En huit ans, nous en avons ajouté neuf, et cette année, il y a des chantiers d’accessibilité dans 13 stations, si bien qu’en 2025, 30 stations seront accessibles. Le défi technique et les coûts sont considérables, mais c’est un devoir moral de corriger cette situation et nous y arriverons avec le soutien financier des gouvernements supérieurs qui nous accompagnent pour les nombreux projets d’infrastructures.

Je quitterai mon poste avec la satisfaction de savoir que de grands chantiers sont en cours. En 2023, j’irai voir le superbe centre de transport Bellechasse avec fierté et je prendrai bientôt le SRB Pie-IX et le métro vers Anjou à la fin de la décennie. Les projets d’infrastructures d’envergure se concrétisent sur plusieurs années et il faut accepter de partir en cours de route, autrement on ne partirait jamais.

Je remercie Denis Coderre qui m’a fait confiance en 2013 ainsi que l’ensemble des membres du conseil d’administration que j’ai côtoyés depuis huit ans, de même que les experts indépendants qui contribuent par leur expertise aux travaux des comités du conseil.

Je salue les 11 000 employés qui sont pour la majorité en lien direct avec des centaines de milliers de clients quotidiennement. Vous êtes la STM et j’applaudis votre engagement.

Je salue également toutes ces personnes que j’ai croisées dans nos réseaux. J’ai été d’abord et avant tout votre représentant et je continuerai d'être l’un des vôtres parce qu’on peut quitter la STM, mais la STM ne nous quitte jamais !

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