Dettes des ménages

« Inexorablement »

— Le niveau d’endettement des ménages canadiens est plus élevé que dans tous les autres pays du G7, ce qui rend son économie vulnérable à une crise économique mondiale, a averti mardi la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). L’économiste en chef adjoint de la SCHL, Aled ab Iorwerth, a souligné que la dette des ménages du pays augmentait « inexorablement ». La dette des ménages représentait 80 % de la taille de l’économie pendant la récession de 2008, avant d’atteindre 95 % en 2010 et de dépasser sa taille en 2021. (La Presse Canadienne)

Montréal-Trudeau

Un premier McCafé « indépendant »

Les voyageurs en attente de leur vol à l’aéroport Montréal-Trudeau pourront au courant de l’été se procurer café et viennoiseries dans un comptoir McCafé. Inutile de chercher le Big Mac ou les McCroquettes sur le menu, puisqu’il ne s’agit pas d’un restaurant McDonald’s traditionnel, mais plutôt d’un concept où l’on vend essentiellement du café, des croissants et des sandwichs. Ce McCafé sera le premier comptoir du genre à s’installer dans un aéroport canadien, a annoncé la chaîne de restauration rapide, mardi. « Ce nouvel emplacement McCafé indépendant à l’aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal marque un tournant de l’évolution de la marque McCafé au Québec », a affirmé Michèle Boudria, présidente et chef de la direction de McDonald’s du Canada, dans un communiqué. Situé face à la porte 50, non loin des départs internationaux, le comptoir mettra des bornes de commande à la disposition des clients pressés d’aller attraper leur vol. Il sera également possible de manger sur place.

— Nathaëlle Morissette, La Presse

Ottawa revoit son programme de voyageur vérifié

Le gouvernement fédéral a annoncé mardi une refonte de son programme de sûreté des voyageurs dans l’espoir que cela aide à désengorger les aéroports en ce début de saison estivale des voyages. Le nouveau programme « Voyageur vérifié » prévoit notamment la mise en place de lignes de contrôle réservées dans six des plus grands aéroports du pays d’ici le 21 juin, a indiqué le ministre des Transports, Omar Alghabra. Les passagers admissibles comprennent les membres de Nexus, le personnel militaire, les travailleurs de l’aviation et les agents de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), qui pourront passer les contrôles de sécurité plus rapidement. Les modifications apportées au programme permettent notamment aux voyageurs de confiance de garder leur ordinateur portable et leurs liquides rangés dans leurs bagages, au lieu de devoir les placer séparément sur le tapis roulant à rayons X.

— La Presse Canadienne

Rabais fiscaux en Irlande

Apple et l’UE s’affrontent de nouveau

L’Union européenne et Apple ont poursuivi mardi leur passe d’armes devant la justice de l’UE sur 13 milliards d’euros (18,9 milliards CAN) d’avantages fiscaux obtenus en Irlande par le géant de la tech jugés illégaux par Bruxelles, lors d’une audition à Luxembourg. L’affaire remonte à 2016. La commissaire à la Concurrence Margrethe Vestager avait frappé un grand coup contre le géant américain, en exigeant le remboursement de ces 13 milliards d’euros à l’Irlande, y voyant un rabais fiscal assimilable à une aide d’État illégale. La somme correspond aux bénéfices tirés d’un traitement fiscal favorable entre 2003 et 2014 dans ce pays où Apple avait rapatrié l’ensemble de ses revenus engrangés en Europe (ainsi qu’en Afrique, au Moyen-Orient et en Inde). L’avocat général devrait rendre ses conclusions le 9 novembre prochain. La décision finale sera rendue à une date ultérieure par les juges qui ne seront toutefois pas tenus de suivre cet avis.

— Agence France-Presse

Hébergement illégal

Aux fonctionnaires de vérifier les offres, plaide Airbnb

Airbnb assure qu’elle est prête à retirer toutes les offres d’hébergement illégal sur son site, mais l’entreprise estime que c’est la responsabilité du gouvernement de vérifier la conformité des offres.

« Ce que la ministre [du Tourisme, Caroline Proulx] nous demande avec le projet de loi 25, c’est essentiellement de faire le travail des fonctionnaires », dénonce la conseillère en politiques d’Airbnb, Camille Boulais-Pretty, en entrevue mardi.

La ministre du Tourisme, Caroline Proulx, a déposé, plus tôt en mai, le projet de loi 25 visant à lutter contre l’hébergement touristique illégal. Les plateformes comme Airbnb auront désormais l’obligation de s’assurer que les logements affichés sur leur site respectent la loi, sinon elles risquent des amendes pouvant atteindre 100 000 $ par annonce illégale.

La loi 100 avait rendu obligatoire le fait d’enregistrer son logement pour le louer à court terme, mais elle est largement bafouée : actuellement, seulement 30 % des annonces de logement sont légales au Québec, selon le ministère du Tourisme. Airbnb, pour sa part, affirme ne pas avoir de données sur le nombre d’offres illégales.

Le projet de loi 25 imposerait un « trop lourd » fardeau administratif à Airbnb, juge Mme Boulais-Pretty. « Les plateformes vont devoir faire une vérification manuelle de chacun des certificats [d’enregistrement] et vont devoir en vérifier la validité. […] On n’a pas le rôle du régulateur. On n’a pas le pouvoir du régulateur. On n’a pas le pouvoir de la police. »

Si Airbnb critique le projet de loi, sa conseillère ne veut pas s’avancer sur une hypothétique contestation judiciaire.

Dans son mémoire, Airbnb plaide qu’il est de la responsabilité du gouvernement de faire lui-même les vérifications nécessaires. Elle assure sa pleine collaboration pour retirer les entreprises fautives. Un portail consacré à ce genre d’inspection permet d’ailleurs au gouvernement de retirer lui-même les offres.

Ce système est en fonction dans la ville d’Ottawa, souligne la conseillère en politiques d’Airbnb. « La solution qu’on propose, ce serait un système par lequel les plateformes seraient tenues de retirer à la demande du gouvernement les annonces que celui-ci juge non conformes, explique-t-elle. C’est un système qui est clair, qui est vraiment applicable à l’ensemble de l’industrie et qui garde les plateformes imputables. »

Des appuis au projet de loi 25

Des villes comme Vancouver et Toronto ont, elles aussi, mis en place des systèmes d’enregistrement obligatoire pour les locations à court terme, mais aucun des deux cadres n’exige que la plateforme fasse l’étape supplémentaire de valider de manière proactive le numéro de permis d’une annonce, a expliqué David Wachsmuth, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en gouvernance urbaine à l’Université McGill, lors d’une entrevue récente à La Presse Canadienne.

Contrairement à Airbnb, le professeur voit le projet de loi 25 comme un exemple à suivre dans le reste du Canada. « Ce qui manquait à l’approche du Québec, c’était quelque chose qui inciterait les gens à suivre les règles, a-t-il expliqué. La nouvelle loi oblige Airbnb à recevoir le permis lui-même de l’hôte. Je pense que cela change vraiment le jeu en termes de probabilité que les gens suivent ces règles. »

Le projet de loi 25 a également reçu un accueil favorable du côté des municipalités. Dans son mémoire, la Fédération québécoise des municipalités affirme que la nouvelle loi permettrait de colmater certaines « brèches ». « Les derniers mois ont permis de constater les problèmes liés à la location touristique à court terme et qu’une intervention supplémentaire de la part du gouvernement était nécessaire. »

Une « très bonne » entreprise citoyenne

Airbnb a été la cible de critiques pour la présence d’offres d’hébergement illégal sur son site. La mort de sept personnes dans l’incendie d’un immeuble patrimonial du Vieux-Montréal, en mars, qui abritait des locations à court terme illégales sur Airbnb, a aussi ramené ce sujet au premier plan.

Mme Boulais-Pretty prévient d’emblée qu’elle ne pourra pas commenter l’évènement, car l’incendie fait l’objet d’une enquête, mais que l’équipe de l’entreprise a été « dévastée » par le drame.

La ministre Caroline Proulx avait déjà précisé que son projet de loi 25 n’avait rien à voir avec le drame survenu à Montréal, ce qui ne l’a pas empêchée d’avoir des mots durs à l’endroit de la société. « J’ai vraiment cru qu’ils allaient être de bons citoyens corporatifs ; […] je me suis trompée », avait dit la ministre en conférence de presse pour présenter son projet de loi au début du mois de mai.

Le commentaire de la ministre ne rend pas justice à Airbnb, qui aurait été « un très bon citoyen corporatif », défend Mme Boulais-Pretty. « Écoutez, en 2017, on était la première plateforme à collecter la taxe sur l’hébergement touristique au Québec. Ça fait trois ans qu’on fait des campagnes éducatives [pour aider les hôtes à s’enregistrer]. »

— La Presse Canadienne

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