Du carburant pour les aidants
Nathalie Lachapelle ne s’occupe pas des malades. Elle n’est ni caissière, ni livreuse, ni camionneuse. Pourtant, elle n’a d’autre choix que de continuer à aller travailler, parfois de nuit, toujours au risque d’attraper la COVID-19.
« Je suis chanceuse de conserver mon emploi et fière de faire ce que je peux, mais je sais que je m’expose à une possible contamination », dit-elle.
Responsable des opérations au terminal pétrolier de Valero, à Montréal-Est, Nathalie Lachapelle accomplit des tâches qui relèvent des services essentiels au temps du coronavirus. L’entreprise pour laquelle elle travaille depuis six ans fabrique et produit des carburants destinés aux transports.
« On fournit environ 70 % du marché québécois en essence et diesel et 100 % du jet pour les avions, précise la femme de 38 ans. On joue un rôle majeur dans la distribution des produits. »
Le terminal de Montréal-Est reçoit les produits pétroliers par pipeline, en provenance de la raffinerie Jean-Gaulin de Lévis, l’ancienne Ultramar. D’autres produits arrivent par navire de l’étranger. Les employés contrôlent la qualité, puis acheminent les contenants d’essence, de diesel et de jet à leurs clients, dont les stations-service et les aéroports.
Diplômée en procédés chimiques, Nathalie Lachapelle est dans le domaine depuis 16 ans. Elle a suivi les traces de son père qui travaillait à l’époque pour Shell. « Ils engageaient des étudiants l’été. C’est comme ça que j’ai connu ce métier-là. »
Depuis le début de la pandémie, les mesures d’hygiène ont augmenté et la distanciation sociale est appliquée à tous les employés qui ne peuvent pas faire du télétravail, indique-t-elle. Le terminal pétrolier de Montréal-Est, le plus grand en son genre au Canada, fonctionne à longueur d’année, 24 heures sur 24.
Quand nous lui avons parlé, Nathalie avait un horaire de jour, de 5 h 30 à 17 h 30. Mais deux jours plus tard, elle passait au quart de travail de nuit : de 17 h 30 à 5 h 30 le matin. C’est comme ça toutes les semaines.
« On s’habitue », laisse-t-elle tomber.