Promener son chien au temps de la COVID-19
Si votre chien est la vedette du quartier et se fait tripoter par tous les passants durant ses promenades quotidiennes, il est grand temps de mettre fin à cette habitude. Même si, à l’heure d’écrire ces lignes, les canidés ne peuvent contracter la COVID-19 ni la transmettre à l’humain, son poil, sa truffe ou sa gueule peuvent toutefois servir de support de transmission pour le virus.
L’Ordre des médecins vétérinaires du Québec (OMVQ) a diffusé une vidéo dans laquelle la Dre Caroline Kilsdonk, présidente de l’organisme, expose le risque potentiel, expliquant que le pelage de l’animal peut transporter le virus, capable de survivre plusieurs heures sur une surface sèche, voire plusieurs jours sur une surface humide. « Si on s’isole pour réduire le risque de contracter la maladie et que l’on va prendre une marche avec son chien, si des étrangers [porteurs du virus] touchent leur animal, il y a un certain risque que le pelage de l’animal porte le virus pendant un certain temps », met-elle en garde.
C’est clair : il ne faut pas laisser son chien se faire flatter par des inconnus ni flatter ceux des autres – ce qui, en passant, n’était déjà pas recommandé avant l’épidémie.
« Un animal vivant avec une personne qui est COVID-positif peut avoir des virus sur lui autant qu’une poignée de porte, surtout qu’il a des surfaces humides, dans son nez et dans sa bouche, où ils peuvent survivre plus longtemps. »
— La Dre Nathalie Therrien, de l’Hôpital vétérinaire Cœur de Sherbrooke
Même si le risque de transmission, qui se fait principalement par projection de gouttelettes, est atténué à l’extérieur, tout chien peut être considéré comme une source d’infection potentielle.
Rappelons qu’un individu peut être porteur du virus sans que la maladie se soit encore déclarée chez lui. « Il ne faut pas s’approcher à moins d’un mètre d’un autre chien ou d’une autre personne », recommande Mme Therrien.
Fini, les truffe-à-truffe et les queues qui remuent : mieux vaut éviter les contacts des chiens entre eux, indique la vétérinaire. Par ailleurs, tous les parcs canins des arrondissements de Montréal ont été fermés samedi au public pour une durée indéterminée.
Au-delà du coronavirus, la Dre Nathalie Therrien pointe un autre risque du contact interanimal : les vétérinaires ne traitant désormais que les urgences, un retard dans les vaccins de certains chiens pourrait survenir. « On ne veut pas qu’il y ait une épidémie de parvovirus non plus », prévient-elle.
On le voit encore aujourd’hui, sans qu’on ait le temps de réagir. La vétérinaire conseille de frotter le poil avec une débarbouillette imbibée d’eau et de savon à vaisselle, puis de rincer avec un linge, plutôt que d’utiliser un gel hydroalcoolique. Quant au bain, il est déconseillé. « Un chien mouillé risque de se secouer et d’envoyer des gouttelettes », souligne Mme Therrien.
Plus efficace encore : informer les personnes qui l’ignorent qu’il vaut mieux cesser de toucher les animaux domestiques dans la rue.
Si une personne est en isolement en raison de sa vulnérabilité et doit faire promener son chien par plusieurs volontaires, il peut être utile d’acquérir une laisse en silicone. « Elle peut être bien lavée et désinfectée entre chaque changement d’utilisateur », précise Nathalie Therrien.
Selon la vétérinaire, cela dépend du caractère et du comportement du chat. S’il est craintif et sauvage, le risque est bien moins prégnant que s’il est sociable et du genre à entrer dans les maisons du voisinage. Dans le deuxième cas, mieux vaut éviter les sorties.
Considérées comme un service essentiel, les cliniques vétérinaires traitent uniquement les urgences. La plupart gardent portes closes, mais implantent des services de consultation à distance. Le mot d’ordre donné par l’OMVQ est de toujours appeler par téléphone au lieu de se présenter sur les lieux, ce qui constituerait un risque de propagation du virus.