COP15 à Montréal sur la biodiversité

Faire de la nature une valeur fondamentale de notre société

Nous, mères, grands-mères et alliées, montons au front à l’occasion de la COP15 sur la biodiversité, parce que l’avenir de nos enfants y sera négocié.

La Convention des parties de l’ONU sur la diversité biologique réunira à Montréal les dirigeants et dirigeantes du monde en vue de l’adoption de nouveaux objectifs internationaux de protection et de restauration de la nature. C’est l’occasion d’exiger des actions concrètes pour faire face au déclin sans précédent de la biodiversité au Québec, au Canada et dans le monde.

La biodiversité, c’est l’air que nous respirons, c’est l’eau que nous buvons, c’est le sol qui nous nourrit. Ce sont les vêtements que nous portons, les murs qui nous abritent et les plantes qui nous guérissent. C’est le vivant, c’est nous et c’est tout ce qui nous entoure. En la détruisant, nous mettons en péril les bases de notre bien-être, de notre santé et de notre sécurité ainsi que celles de nos enfants et des générations à venir.

Agir pour la biodiversité, c’est aussi agir pour le climat. L’effondrement de la biodiversité et le dérèglement climatique sont deux crises qui s’amplifient l’une et l’autre. Leurs causes et leurs solutions sont communes, et les plus simples sont dans la nature. Les océans, les milieux humides et les forêts captent le carbone mieux que n’importe quelle invention humaine.

La Chaise des générations

Parce qu’intégrer la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique dans nos processus décisionnels est la seule approche responsable, Mères au front apporte à la COP15 la Chaise des générations. Fabriquée par des enfants et placée autour des tables où se prennent les décisions, une Chaise des générations symbolise la voix des enfants. Elle rappelle aux dirigeants et dirigeantes que leur futur se dessine à travers les choix faits aujourd’hui.

D’abord instaurée par Bruno Marchand, maire de Québec, la Chaise des générations incarne la revendication phare de l’organisation Mères au front à l’égard des différents ordres de gouvernement. Nous demandons que toutes les décisions passent le crible de leurs impacts sur l’environnement afin de protéger l’avenir de nos enfants. Pendant la COP15, Mères au front tiendra des ateliers créatifs où, guidés par l’artiste canadienne Angela Marsh, des enfants transformeront des chaises récupérées à l’aide de matériaux recyclés et des peintures aux pigments de terre naturelle. Ornées de silhouettes d’animaux menacés et vulnérables, les chaises porteront les messages des enfants aux dirigeants et dirigeantes.

Exigeons des engagements

La COP15 tenue à Montréal représente une occasion unique pour les gouvernements du Québec et du Canada de démontrer un leadership exemplaire, en renforçant la législation et en mettant en place des stratégies efficaces pour la protection des espèces menacées ou vulnérables, dont le caribou forestier.

Il est aussi impératif de créer des aires protégées dans le sud du Québec, là où la biodiversité est la plus riche, et de stopper la destruction des bois urbains et des milieux humides. Ces écosystèmes débordant de vie rendent d’innombrables services écologiques et nous protègent face aux aléas climatiques inévitables comme les canicules, les sécheresses et les inondations.

Il est temps de s’éloigner d’une vision technologique de la lutte contre les changements climatiques et de reconnaître que celle-ci passe impérativement par la protection du vivant. Il est contreproductif de détruire des milieux naturels, au nom de la décarbonation, de la transition énergétique ou d’une économie dite verte.

Le 10 décembre, le Collectif COP15, représentant près d’une centaine d’organisations dont Mères au front, organise une grande marche pour le vivant. Soyons nombreuses et nombreux. Ensemble, faisons de la COP15 un moment historique en démontrant que nous refusons de laisser se dégrader la vie sur Terre, pour nos enfants et en solidarité avec les populations qui subissent de façon exacerbée les effets du déclin du vivant.

À l’approche de Noël, mettons de côté un système qui carbure à la surconsommation et à la surexploitation des ressources. Faisons de la nature une valeur fondamentale de notre société.

Offrons à nos enfants et à nos petits-enfants un monde rempli de caribous sauvages, d’abeilles qui bourdonnent et d’oiseaux qui chantent. Offrons-leur l’espoir, agissons.

Consultez le site de Mères au front

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