Une fontaine de jouvence propre aux Canadiens français

Une mutation génétique permettrait de vivre jusqu’à 95 ans en bonne santé

Une mutation génétique, propre à quelques familles canadiennes-françaises, protégerait contre les maladies et permettrait de vivre jusqu’à 95 ans en bonne santé.

Des chercheurs montréalais ont contribué à la découverte d’une mutation qui protégerait contre les maladies cardiaques et les maladies du foie, présente seulement chez quatre familles canadiennes-françaises. « C’est une mutation qui ne se présente nulle part ailleurs dans le monde », se réjouit Michel Chrétien, endocrinologue à l’Institut de recherches cliniques de Montréal, professeur à l’Université de Montréal et coauteur de l’article. C’est une belle surprise pour notre population. »

La mutation, qui se trouve sur le gène PCSK9, entraîne une diminution du cholestérol, ce qui diminue les risques de maladies cardiovasculaires et de crises cardiaques. Elle protégerait également contre d’autres maladies, notamment celles du foie. « À ce jour, on ne peut pas expliquer pourquoi la mutation est présente uniquement chez des familles canadiennes-françaises », indique Michel Chrétien. Les porteurs de cette mutation bénéfique pourraient ainsi rester en bonne santé et voir leur espérance de vie accrue. Ces résultats ont été dévoilés jeudi midi dans le Journal of Clinical Investigation.

Des résultats encourageants

Lorsque les chercheurs canadiens ont reproduit cette mutation chez la souris, ils ont observé un effet protecteur contre les lésions et les dysfonctionnements du foie. La surexpression de la mutation a également réduit leur mauvais cholestérol et les a gardés en bonne santé cardiovasculaire. « Si la mutation protège les animaux des maladies du foie, probablement que les humains n’auront pas de maladies du foie non plus », indique Michel Chrétien.

M. Chrétien a identifié une cinquantaine de Canadiens français porteurs de la mutation, notamment grâce aux banques de données de Génome Québec. Le chercheur québécois a étudié 33 d’entre eux. Pour le moment, il n’est pas possible de savoir si les résultats obtenus chez la souris seront également obtenus chez l’humain, puisqu’il va falloir attendre plusieurs générations avant de confirmer que les participants ne développeront pas de maladies.

Les données sont toutefois encourageantes. L’examen médical poussé des participants, comprenant l’état des fonctions hépatiques et l’imagerie du foie, demeure tout à fait normal. Ils ont moins de mauvais cholestérol et un risque plus faible de maladies cardiovasculaires.

Parmi les 33 participants étudiés par le chercheur Michel Chrétien, une quinzaine ont plus de 95 ans et sont en très bonne santé. « Normalement, on aurait dû voir des petits défauts du foie parmi les participants, mais on n’en a pas trouvé », dit le spécialiste.

Futures thérapies

Les chercheurs souhaitent développer des thérapies géniques, en reproduisant les effets de cette mutation chez ceux qui ne la présentent pas. « On ne peut pas manipuler les gènes, mais on va essayer de mimer la mutation à l’aide d’un médicament », explique Michel Chrétien.

« La plupart des maladies du foie telles que la cirrhose, la stéatose et les hépatites évoluent vers des cancers », précise M. Chrétien. La surexpression de cette mutation dans le foie pourrait ainsi représenter un traitement novateur de longévité en protégeant de plusieurs maladies mortelles.

Facebook dit capter 95 % des discours haineux

Facebook affirme qu’elle parvient désormais à capter de façon « proactive » 95 % des discours haineux publiés sur ses plateformes grâce à un logiciel d’intelligence artificielle. Mais des experts estiment que ces algorithmes ont une efficacité limitée qui peut facilement être déjouée, particulièrement au Québec, où la barrière de la langue entre en jeu.

Le réseau de Mark Zuckerberg a révélé jeudi être intervenu sur 22 millions d’éléments de contenu considérés comme du discours haineux sur ses plateformes Facebook et Instagram, entre les mois de juillet et de septembre.

L’entreprise californienne affirme que 95 % de ces publications problématiques ont été décelées par ses algorithmes d’intelligence artificielle avant même qu’elles ne soient signalées par des usagers. Ces mêmes logiciels d’intelligence artificielle captaient 80 % des discours haineux il y a un an, et seulement 24 % en 2017, soutient Facebook.

Le réseau social évalue la proportion de ces propos problématiques entre 0,10 % et 0,11 % de son contenu, ce qui représente de 10 à 11 vues sur 10 000 visionnements. « Un petit nombre de ces éléments peut devenir viral et être largement distribué dans un laps de temps très court », a reconnu le vice-président à l’Intégrité de Facebook, Guy Rosen, lors d’une conférence téléphonique jeudi.

Tout en saluant l’effort, trois experts consultés par La Presse se montrent sceptiques devant l’efficacité de ce mécanisme de contrôle automatisé. « Je ne suis pas épaté par les efforts de Facebook », dit Martin Geoffroy, directeur du Centre d’expertise et de formation sur les intégrismes religieux, les idéologies politiques et la radicalisation (CEFIR).

D’adeptes de QAnon à « patriotes »

« Nous l’avons vu avec le bannissement par Facebook des comptes liés à QAnon », ce mouvement d’extrême droite complotiste extrêmement populaire qui propage une thèse selon laquelle les gouvernements sont dirigés par une élite pédosataniste. « Ceux qui adhèrent au mouvement se définissent désormais comme des “patriotes” et évitent soigneusement d’utiliser les mots-clés interdits. Dire qu’on est un “patriote” est plus alambiqué, ça échappe aux algorithmes, même si l’argumentaire reste le même dans bien des cas. Au Québec particulièrement, si tu interdis les comptes qui font référence aux Patriotes, tu vas devoir fermer pas mal de comptes légitimes », note-t-il.

David Morin, cotitulaire de la Chaire UNESCO en prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violents, dit constater que beaucoup de comptes fermés par les algorithmes sont de « faux positifs ». « Ce sont des comptes qui combattent les discours haineux que l’intelligence artificielle étiquette comme des comptes haineux », dit-il.

Plusieurs théoriciens du complot diffusent principalement leurs propos dans des vidéos en direct, sur lesquels les algorithmes de détection ont moins de prise. Mais Facebook soutient faire une « surveillance proactive de contenus viraux lorsqu’ils atteignent un certain niveau de popularité » qui lui permet d’améliorer son temps de réponse face aux contenus violents.

Davantage d’examinateurs humains nécessaires

La solution, affirment les experts, consiste à impliquer plus d’humains dans les processus de vérification. Facebook dit avoir une force de frappe de 15 000 examinateurs de contenu à travers le monde, qui scrutent les signalements 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, dans des langues différentes. Facebook a cependant reconnu que ce nombre demeurait inférieur à celui d’avant la pandémie.

La publication des données sur les propos haineux par Facebook survient alors que l’ex-président américain Barack Obama a suggéré, dans une entrevue accordée cette semaine au magazine The Atlantic, que ces plateformes soient davantage tenues de rendre des comptes d’ordre « éditorial ». « Facebook se voit davantage comme une ligne téléphonique que comme un éditeur, résume Stéphane Couture, professeur au département de communications de l’Université de Montréal. On peut s’attendre à ce que sous une présidence démocrate, avec Joe Biden, il y ait une volonté de responsabiliser beaucoup plus ces plateformes. »

Financement de la station du REM à l’aéroport

L’opposition juge le retrait de Québec « déplorable »

Québec — La décision du gouvernement Legault de se retirer du montage financier afin de doter l’aéroport Montréal-Trudeau d’une station du futur REM est « déplorable », estime l’opposition officielle à Québec.

Le député libéral de Mont-Royal–Outremont, Pierre Arcand, rappelle qu’au mois d’août, « le ministre [des Transports] François Bonnardel a martelé qu’il était impensable qu’on ne trouve pas une façon de connecter [l’aéroport] au réseau ».

« Comme dans toutes les métropoles du monde, Montréal doit se doter d’un lien de transport comme celui du REM entre son aéroport et son centre-ville. Il est déplorable de constater que le gouvernement caquiste se retire du montage financier de la construction de la station du REM à l’aéroport Trudeau », a-t-il affirmé.

La Presse a rapporté jeudi que le gouvernement Legault s’était retiré du montage financier élaboré entre Québec et Ottawa afin d’assurer un financement à la connexion de l’aéroport au REM. Les coûts de cette construction, d’environ 600 millions, devaient au départ être assurés par l’aéroport. Or, les revenus de l’organisme ont brutalement chuté depuis que la pandémie de COVID-19 a fait diminuer le trafic passagers de 97 % depuis mars.

La décision de Québec a pris de court le gouvernement fédéral, a rapporté La Presse, alors que la construction de la future station est déjà entamée. « Il est impératif de trouver une solution étant donné l’importance de la station à l’aéroport pour l’ensemble de ce projet de transport en commun qui améliorera la mobilité pour les citoyens et les visiteurs de la grande région de Montréal pour des générations à venir », a déclaré le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau.

Un « gâchis », dénonce QS

À Québec, la critique de Québec solidaire en matière de transports, Ruba Ghazal, accuse le gouvernement Legault de « torpiller un projet de transport collectif qui est pourtant déjà sur les rails ».

« Retirer le financement d’un projet qui est déjà entamé, c’est du gâchis et du temps que l’on n’a pas qui est perdu inutilement. Il faut arrêter de tergiverser et aller de l’avant avec ce projet », a-t-elle dénoncé jeudi.

Le nouveau chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, y voit pour sa part un nouvel argument pour faire la promotion de la souveraineté de la province.

« Une fois de plus, le fédéral nous prouve qu’il n’a aucun contrôle sur la gestion de ses aéroports. Si le Canada avait réellement à cœur ses infrastructures en sol québécois, il ne lésinerait pas sur le financement de la station », a-t-il dit.

« Le fédéral est un palier gouvernemental de trop et on a encore un excellent exemple [illustrant combien] tout serait plus simple avec un seul palier de gouvernement », a ajouté le chef de la troisième opposition.

Autonomie alimentaire

Québec lance le « défi 12 $ » pour l’achat local

Si chaque ménage remplaçait 12 $ de ses achats alimentaires produits à l’étranger par des aliments d’ici, l’industrie bioalimentaire québécoise pourrait croître de 1 milliard par année. C’est pour cette raison que le gouvernement Legault a lancé, jeudi, un défi inusité aux Québécois : le « défi 12 $ ». « Les consommateurs ont déjà compris les bienfaits de l’achat local et les retombées positives pour toutes les régions du Québec, mais c’est important d’amener cela quelques crans plus haut », a déclaré le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, André Lamontagne, lors d’un point de presse visant à préciser comment seraient dépensés les 157 millions pour favoriser l’autonomie alimentaire annoncée la semaine dernière lors de la mise à jour économique. Selon les calculs du gouvernement Legault, cet investissement permettra de créer 3800 emplois et de faire passer la souveraineté alimentaire du Québec de 51 % à 56 %.

— Daphné Cameron, La Presse

Nomination des juges

Le ministre Lametti de nouveau sur la sellette

Le ministre de la Justice, David Lametti, a de nouveau été contraint de défendre le processus de nomination des juges édicté par le gouvernement Trudeau après que Radio-Canada a rapporté qu’il avait nommé à la magistrature un avocat qui a contribué 2900 $ à l’association libérale de sa circonscription et à sa campagne pour obtenir l’investiture libérale en 2015. M. Lametti a en outre été obligé d’expliquer pourquoi il a nommé cet avocat, Philippe Bélanger, qui est aussi un ami de longue date, les deux hommes ayant fait leur stage à la Cour suprême du Canada durant la même époque. Aux Communes, jeudi, le Parti conservateur, le Bloc québécois et le NPD ont tour à tour interpellé le ministre Lametti en affirmant que les informations rapportées par Radio-Canada confirment que le gouvernement Trudeau tient compte de critères partisans avant de faire ses choix pour des postes à la magistrature. « On apprend aujourd’hui qu’un autre bon et généreux libéral s’est fait offrir un poste de juge. On parle d’une connaissance de longue date du ministre de la Justice, une vieille connaissance qui a donné 2900 $ en contributions politiques au même ministre », a lancé le député bloquiste Rhéal Fortin. M. Lametti a répliqué avoir agi d’une manière irréprochable dans ce dossier, allant jusqu’à consulter le commissaire à l’éthique et aux conflits d’intérêts, Mario Dion, avant de procéder à cette nomination.

— Joël-Denis Bellavance, La Presse

L'homme criblé de balles dans Villeray est mort

L’homme atteint par balles jeudi matin dans le quartier Villeray, Frantz Louis, 49 ans, est mort des suite de ses blessures à l'hôpital. Les policiers, qui enquêtaient sur une tentative de meurtre, enquêtent donc maintenant sur le 24e homicide à survenir cette année à Montréal. Ce sont les enquêteurs des Crimes majeurs du SPVM qui doivent maintenant résoudre le crime. Frantz Louis, qui a été arrêté l’été dernier avec d’autres individus pour des crimes d’extorsion, était considéré par la police comme faisant partie d’un groupe qui exécute des contrats pour un membre influent de la mafia montréalaise, Davide Barberio. Selon nos informations, vers 8 h 20 jeudi matin, un ou des hommes se sont approchés de la victime, dans la rue Fabre, entre les rues Villeray et Tillemont, et ont ouvert le feu sur elle à plusieurs reprises. Le ou les suspects auraient pris la fuite en courant, en direction nord dans la rue Fabre, où un véhicule attendait vraisemblablement.

— Daniel Renaud, La Presse

Sabotage contre Hydro-Québec

Normand Dubé arrêté pour non-respect de conditions

L’ex-pilote condamné à une longue peine de prison pour avoir saboté des lignes à haute tension d’Hydro-Québec et avoir fait incendier les résidences de fonctionnaires a été arrêté jeudi par la Sûreté du Québec, a appris La Presse. Remis en liberté pendant son appel, Normand Dubé aurait bafoué à de nombreuses reprises ses conditions depuis un an. L’homme de 58 ans fait face à neuf chefs d’accusation pour n’avoir pas respecté des ordonnances de la cour depuis novembre 2019, comme « garder la paix » et ne pas se trouver dans une autre ville sans en informer la police. On lui reproche aussi de ne pas être demeuré en tout temps chez lui, sauf exception, le 11 novembre dernier. Plusieurs chefs se répètent toutefois en raison de récents changements à la loi. Normand Dubé a comparu jeudi après-midi au palais de justice de Saint-Jérôme.

— Louis-Samuel Perron, La Presse

Taux d’échec en hausse dans les écoles

Les directions d’établissement d’enseignement constatent une augmentation fulgurante du taux d’échec dans les écoles du Québec. Le président de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE), Nicolas Prévost, a confirmé jeudi l’information d’abord publiée par Le Journal de Québec. Si les enseignants avaient distribué ces jours-ci le premier bulletin de l’année sur trois, le taux d’échec dans certaines matières aurait été d’environ 30 %, estime-t-il. Un chiffre prudent, selon lui. Le premier bulletin de novembre ayant été exceptionnellement annulé cette année, les enfants auront leur premier bilan des apprentissages (sur deux) en janvier. La FQDE souhaiterait que ce bulletin ne compte pas pour 50 % de l’année scolaire, afin de donner une plus grande marge de manœuvre aux élèves en situation d’échec pour qu’ils redressent la situation au cours des prochains mois. Selon M. Prévost, cette forte augmentation du taux d’échec s’explique en bonne partie par le confinement total imposé aux écoles lors de la première vague de COVID-19, le printemps dernier.

— Hugo Pilon-Larose, La Presse

Enquête Préméditer

Appel pour la libération provisoire d’un couple accusé de meurtre

La poursuite a déposé devant la Cour d’appel une requête pour permission d’en appeler de la libération provisoire d’un couple accusé d’avoir assassiné deux frères dans un contexte de guerre au sein de la mafia montréalaise. Marie-Josée Viau et Guy Dion, tous deux de Saint-Jude, près de Saint-Hyacinthe, sont accusés d’avoir tué Vincenzo et Giuseppe Falduto en 2016, sur leur propriété. Détenus depuis octobre 2019, ils se sont adressés à la Cour supérieure et ont obtenu il y a deux semaines leur liberté en attendant la suite du processus judiciaire, ce qui est plutôt rare pour des personnes accusées de meurtre, en particulier dans le cas de meurtres liés au crime organisé. Dion et Viau, de même que deux autres individus, Domenico Scarfo et Jonathan Massari, ont été arrêtés à l’issue de l’enquête Préméditer de la Sûreté du Québec qui visait une équipe de tueurs à gages à la solde des défunts frères Salvatore et Andrew Scoppa. Outre les frères Falduto, les suspects sont soupçonnés d’avoir tué deux lieutenants du clan sicilien de la mafia montréalaise, Lorenzo Giordano et Rocco Sollecito, également en 2016.

— Daniel Renaud, La Presse

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