Gourmand

Du vin directement du robinet

Les Italiens ne peuvent plus sortir du pays en raison de la COVID-19, mais les habitants du petit village de Settecani, entre Modène et Bologne, n’ont pas eu besoin d’aller très loin pour boire du vin : il a coulé directement du robinet ! La coopérative Lambrusco Grasparossa di Castelvetro a effectué une mauvaise manœuvre lors de la mise en bouteille la semaine dernière. Résultat : le fameux effervescent rouge, boisson typique de la région, s’est retrouvé dans les conduits municipaux et du vin a coulé directement dans les robinets du petit village. À voir toutes les vidéos publiées sur les réseaux sociaux, ils étaient plus d’un à se réjouir de la situation… qui n’a toutefois pas duré longtemps. De notre côté de l’Atlantique, le vin ne coule pas du robinet, mais du lambrusco de cette coopérative est en vente à la SAQ.

— Karyne Duplessis Piché, collaboration spéciale

Rosso Fosco Lambrusco Grasparossa di Castelvetro, 14,25 $ (14293625)

Les vins de la semaine

acidité volatile et crayons-feutres

Je reviens sur le sujet. Celui des odeurs, de ce qui sent bon ou non, et de qui en décide. En plus de l’acceptation des odeurs, le seuil de perception varie aussi beaucoup d’un individu à l’autre. La semaine dernière, je mentionnais l’acidité volatile. Présente dans tous les vins, sa teneur maximale est toutefois réglementée. À petite dose, elle donne de l’éclat aux arômes, accentue les notes fruitées et florales. À plus forte concentration, elle peut rappeler le dissolvant à vernis à ongles ou le crayon-feutre. Mea culpa : j’aime l’acidité volatile et j’y ai une tolérance élevée. Pas surprenant : petite, j’aimais aussi l’odeur des crayons-feutres.

Vibrant ou déviant ?

Damien Coquelet élabore ses vins de façon très naturelle. Celui-ci, très aromatique, est aussi marqué par l’acidité volatile. Mais, selon moi, elle ne fait qu’apporter plus d’éclat et de charme à l’abondance de notes fruitées et florales. La bouche est superbe, avec matière et tenue, beaucoup de fraîcheur, de la mâche et juste ce qu’il faut de tanins. Un peu de gaz carbonique justifie un passage en carafe, ou une ouverture la veille (rebouchez et placez la bouteille au frigo). C’est l’exemple parfait du vin nature polarisant. Ceux qui aiment apprécieront son caractère naturel, vibrant, un peu sauvage, sa texture brute, sans artifice, avec du grain et de la mâche. Ceux qui n’aiment pas diront que ça pue, que c’est déviant, que ce n’est pas normal. Mais c’est quoi, normal ?

Damien Coquelet Morgon Côte du Py 2018, 28,30 $ (14256787), 12,5 %

Garde : de 5 à 6 ans

Joli pinot noir

On dit que la côte chalonnaise offre des vins d’un bon rapport qualité-prix. C’est d’autant plus vrai aujourd’hui avec la flambée continue des prix des vins des grandes appellations de la Côte d’Or. Il y a de petits bijoux chez les vignerons qui travaillent bien. Comme ce très joli pinot noir, pâle et fin, au nez complexe et fruité – framboise, gadelle, cerise et mûre – avec quelques notes de sous-bois, d’épices et de pain grillé. Très élégant en bouche, il fait preuve de finesse et de fraîcheur, tout en étant bien mûr. Des tanins légers, mais fermes, ainsi qu’un équilibre irréprochable lui assurent un bel avenir. Du parfum, de l’élégance, de la matière : que demander de plus ?

Didier Erker Les Bois Chevaux Givry 1er Cru 2017, 32,25 $ (880492), 13 %

Garde : de 6 à 8 ans

De la texture à petit prix

Ciu Ciu, c’est le nom du producteur. Oris, le nom de la cuvée. Et Falerio, le nom de l’appellation, située dans les Marches, sur la côte adriatique. Elle est réservée aux vins blancs secs, et met en vedette des cépages locaux. Ce vin est élaboré avec les cépages pecorino, passerina et trebbiano toscano en cuve inox. Peu fruité, ses arômes rappellent plutôt les embruns, avec quelques notes d’agrumes et une impression minérale. Sec et très frais, avec du grain à la texture. Le pecorino est d’ailleurs reconnu pour donner des vins fermes, qui font preuve de minéralité. Un vin de texture, plus que d’arômes. Pas très complexe, mais drôlement bien ficelé et vraiment intéressant à ce prix !

Ciu Ciu Oris Falerio 2018, 12,85 $ (13575815), 13 %, bio

Garde : de 2 à 3 ans

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