L’impasse de la dette américaine s’invite sur les marchés
La Bourse de Toronto a clôturé mardi sur un recul de plus de 200 points, minée par les pertes des secteurs de l’industrie, des technologies de l’information et des télécommunications, pendant que les grands indices américains reculaient eux aussi.
Les pourparlers sur le plafond de la dette des États-Unis font planer stress et incertitudes au-dessus des marchés, même si les investisseurs ne pensent pas que les États-Unis feront défaut, a observé Michael Currie, conseiller principal en placement chez Gestion de patrimoine TD.
Les démocrates et les républicains ne se sont toujours pas mis d’accord sur un accord pour empêcher le gouvernement américain de manquer d’argent, malgré l’approche de la date limite du 1er juin, et chaque partie impute l’impasse à l’autre. S’ils ne parviennent pas à un accord, cela entraînerait des difficultés économiques pour les ménages et les investisseurs.
« Si nous pensions vraiment qu’il y aurait un défaut, le marché serait en baisse de 10 % ou 20 % du jour au lendemain », a estimé M. Currie.
Mais en l’absence de bonnes nouvelles d’entreprises pour soutenir les marchés, les actions ont baissé, mardi, alors que les pourparlers se poursuivaient, a noté M. Currie.
L’indice VIX, qui mesure la volatilité du marché et l’anxiété des investisseurs, a monté de presque 8 % mardi.
Quant au rendement des emprunts d’État américains à 3 mois, il a atteint son plus haut niveau depuis 22 ans, à 5,29 %.
Un coût pour les États-Unis
Défaut ou pas, cette crise de la dette a déjà un coût pour les États-Unis.
Mardi, le Trésor américain a émis des bons du Trésor avec échéance le 15 juin au taux moyen de 5,83 %, anormalement élevé compte tenu du fait que le taux de la banque centrale américaine (Fed) n’est que de 5 % à 5,25 %.
Autre nuage au-dessus de Wall Street, les indicateurs macroéconomiques du jour, qui « suggèrent que le processus de désinflation va bientôt patiner », selon Edward Moya, d’Oanda.
L’indice d’activité PMI de S&P Global a, en effet, dépassé sensiblement les attentes et montré que le secteur manufacturier et celui des services étaient tous deux en expansion en mai.
Les opérateurs voient la Fed baisser son taux directeur qu’une fois d’ici la fin de l’année, alors qu’ils anticipaient encore trois réductions il y a une semaine.
Commentaire « étrange » sur le pétrole
Sur le TSX, le groupe de l’énergie a mieux fait que les autres secteurs, avec une hausse de 1,3 %, mais cela n’a pas suffi à soutenir l’indice d’ensemble contre les pertes dans d’autres grands secteurs. Celui de l’industrie a reculé de 2,4 %, celui des technologies, de 1,3 % et celui des télécommunications, de 1,5 %.
Les prix du pétrole ont augmenté après que le ministre saoudien de l’Énergie a lancé un avertissement aux vendeurs à découvert, leur disant de « faire attention » avant la prochaine réunion de la coalition des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et d’autres producteurs, dont la Russie.
C’était un commentaire « étrange », a estimé M. Currie, ajoutant que le long week-end à venir aux États-Unis contribuerait également à la hausse des prix, puisque la demande sera plus élevée alors que l’offre est restreinte.
Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié à 74,04 cents US, selon le site spécialisé XE.com, après avoir enregistré vendredi un cours moyen de 74,06 cents US.