Virée aux îles… new-yorkaises

Quatre autres îles à découvrir

De passage à New York quelques jours et vous manquez un peu d’air ? Voici quatre idées d’escapades insulaires loin du bruit, accessibles par bateau, par métro, par téléphérique ou simplement à pied, pour un dépaysement garanti et une vue sur la ville inégalée.

UN DOSSIER DE SILVIA GALIPEAU

New York — City Island

Un petit port, des bateaux de pêche, quelques voiliers. Ici, un restaurant de fruits de mer, là, un comptoir à crème glacée. Non, vous n’êtes pas en Nouvelle-Angleterre, mais bel et bien à New York. Dans le Bronx, plus exactement. Accessible en transports en commun (tout au bout de la « ligne verte » vers le nord, puis après un court trajet en bus), City Island est une petite île (moins de 3 km⁠2) assez dépaysante, merci, où il fait bon déambuler le long de la rue principale.

Ici, point de chaînes de restaurants. Ni de magasins de souvenirs. Plutôt d’authentiques petites boutiques rétro, un magasin de jouets vintage, des maisons pittoresques (dont la maison d’été des Royal Tenenbaums !), et une poignée de restos de fruits de mer, bien implantés depuis des décennies. On s’est laissé tenter par le Crab Shanty, réputé pour ses copieuses portions, dont le New Yorker a vanté les huîtres Rockefeller. Sinon, l’île est un incontournable pour les amateurs de pêche, plusieurs sorties de jour comme de nuit étant ici proposées. Sachez aussi que City Island se trouve juste en face de l’« île des morts », Hart Island, le fameux cimetière insulaire de New York, où sont enterrés de nombreux bébés mort-nés, inconnus et autres sans-abri depuis le XIXsiècle. Pendant la pandémie, des corps non réclamés ont également été inhumés ici. Ah oui, bonne nouvelle, juste en face, sur le continent, se trouve aussi un énième secret bien gardé : une magnifique et large plage municipale (gratuite) de sable fin, Orchard Beach. À garder en mémoire pour une prochaine journée de canicule !

Consultez la page de City Island (en anglais) https://www.nyctourism.com/new-york/the-bronx/city-island/

Ellis Island

Porte d’entrée des États-Unis, près de 12 millions d’immigrants sont passés par ici : Ellis Island, accessible par traversier seulement, en duo avec le trajet vers la statue de la Liberté (et sur réservation uniquement ; un conseil, prenez les premières plages horaires du matin pour éviter les longues files d’attente plus tard en journée !), se fait en une demi-journée.

À notre humble avis sous-exploité, le Musée de l’immigration (attrait unique de l’île) vaut tout de même le détour, ne serait-ce que pour le voyage historique qu’il propose. L’exposition, divisée sur plusieurs niveaux, revient notamment sur le parcours des immigrants, entre 1890 et 1954, portraits immenses en noir et blanc, statistiques, artefacts et autres témoignages inclus. Inspections médicales (en six secondes chrono !), mentales, salle de détention, dortoir, tout y passe, essentiellement en textes et en photos. On aurait résolument pris davantage de reconstructions. Terre d’accueil, vous dites ? On apprend en outre que seuls 2 % des immigrants ont été ici refusés. Résultat : en 1910, 75 % de la population des villes de New York, de Chicago, de Cleveland et de Boston était composée d’immigrants (ou d’enfants d’immigrants). Fermé dans les années 1950, l’espace a notamment servi d’hôpital en 1918, et de centre de détention pendant les deux guerres mondiales.

Consultez le site Statue of Liberty tickets (en anglais) https://www.statueoflibertytickets.com/

Roosevelt Island

Pour une petite escapade de fin de journée, Roosevelt Island est franchement tout indiquée. Ne serait-ce que parce que le chemin pour s’y rendre est franchement unique : en téléphérique ! Avouez que c’est charmant. Il est accessible en pleine ville, au coin de la 59rue et de la 2avenue ; il suffit d’un billet de métro et le tour est joué, vous ne regretterez pas le voyage (de quelques minutes). Sans parler de toutes les prises de vues possibles des airs, puis une fois arrivé à terre. Ici, le coucher de soleil entre les gratte-ciels est à couper le souffle. En saison, on y vient en prime pour de splendides clichés des cerisiers en fleurs. Il y avait carrément foule, lors de notre passage, il y a deux semaines.

Il faut savoir que la petite île étroite de l’East River (à peine 200 mètres de large) a longtemps été appelée Welfare Island par les New-Yorkais. Pour cause : elle a abrité tour à tour un pénitencier (fermé en 1935), des hôpitaux (il en reste un : Cornell Tech, un campus des plus modernes implanté il y a quelques années), même des asiles (notamment le « Lunatic Asilum » dont l’entrée – l’Octagone – construite en 1839 a été complètement rénovée, et sert aujourd’hui de chic porte d’entrée pour les résidants d’un complexe adjacent). En 1973, l’île a été rebaptisée en l’honneur du président Roosevelt. Aujourd’hui, on y vient pour changer d’air, pour déambuler le long de l’eau, face à Manhattan, et pour deux points de vue : au nord, le phare (1872) et au sud, surtout, les ruines du Smallpox Hospital (ouvert en 1856), étonnantes ruines gothiques de cet établissement jadis consacré à la variole (fermé puis abandonné dans les années 1950). Pour aller d’une extrémité à l’autre, on marche, on saute sur un City Bike ou on prend le bus (« red bus », gratuit). Jadis plutôt malfamée, Roosevelt Island est aujourd’hui archiprisée, hébergeant quelque 12 000 résidants.

Consultez le site de Roosevelt Island https://www.rioc.ny.gov/

Little Island

Si vous êtes passés par New York dernièrement, vous avez sans doute fait un saut dans cette île artificielle unique, aux nombreux pieds de béton en forme de tulipes (132, pour être précis). Le saviez-vous ? Véritable parc aérien, qu’on rejoint par deux passerelles le long du fleuve Hudson, l’île, inaugurée en 2021, se trouve aux côtés de l’ancien quai 54, là même où débarquèrent en 1912 les survivants du Titanic. On doit son financement – quelques centaines de millions, l’un des dons privés les plus généreux pour un parc public –, a l’homme d’affaires Barry Diller (fondateur, entre autres, de la Fox Broadcasting Company).

Qu’est-ce qu’on vient y faire ? Admirer l’architecture (Heatherwick Studio), profiter de la vue (unique vers la pointe de Manhattan), apprécier la végétation, s’amuser avec les installations d’art public, et puis surtout s’étendre sur un banc, dans le joli amphithéâtre extérieur (où on promet une programmation culturelle à l’été). Idéal après une grosse journée de marche. Pour prendre une bouchée, on vous conseille vivement de vous rendre à deux pas de là, au Pier 57, le Market proposant parmi les meilleures assiettes des foires alimentaires de New York, selon le site Eater. Mention spéciale au masala mosa de chez Ammi (crêpe indienne) et à la salade de bœuf juteuse de Zaab Zaab (un restaurant thaï qui figure parmi les meilleurs en ville selon le New York Times). Enfin, pendant que vous y êtes, ne ratez surtout pas le parc construit sur le toit, pour une bouffée d’air et cette vue splendide sur l’île unique adjacente.

Consultez le site de Little Island (en anglais) https://littleisland.org/

Virée aux îles… new-yorkaises

City Island

De passage à New York quelques jours et vous manquez un peu d’air ? Quatre idées d’escapades insulaires loin du bruit, accessibles par bateau, par métro, par téléphérique ( !) ou simplement à pied, pour un dépaysement garanti (et une vue sur la ville inégalée).

Un petit port, des bateaux de pêche, quelques voiliers. Ici, un restaurant de fruits de mer, là, un comptoir à crème glacée. Non, vous n’êtes pas en Nouvelle-Angleterre, mais bel et bien à New York. Dans le Bronx, plus exactement. Accessible en transports en commun (tout au bout de la « ligne verte » vers le nord, puis après un court trajet en bus), City Island est une petite île (moins de 3 km2) assez dépaysante, merci, où il fait bon déambuler le long de la rue principale.

Ici, point de chaînes de restaurants. Ni de magasins de souvenirs. Plutôt d’authentiques petites boutiques rétro, un magasin de jouets vintage, des maisons pittoresques (dont la maison d’été de la famille Tenenbaum du film du même nom !), et une poignée de restos de fruits de mer, bien implantés depuis des décennies. On s’est laissé tenter par le Crab Shanty, réputé pour ses copieuses portions, dont le New Yorker a vanté les huîtres Rockefeller. Sinon, l’île est un incontournable pour les amateurs de pêche, plusieurs sorties de jour comme de nuit étant ici proposées. Sachez aussi que City Island se trouve juste en face de l’« île des morts », Hart Island, le fameux cimetière insulaire de New York, où sont enterrés de nombreux bébés mort-nés, inconnus et autres sans-abri depuis le XIXsiècle. Pendant la pandémie, des corps non réclamés ont également été inhumés ici. Ah oui, bonne nouvelle, juste en face, sur le continent, se trouve aussi un énième secret bien gardé : une magnifique et large plage municipale (gratuite) de sable fin, Orchard Beach. À garder en mémoire pour une prochaine journée de canicule !

Virée aux îles… new-yorkaises

Ellis Island

De passage à New York quelques jours et vous manquez un peu d’air ? Quatre idées d’escapades insulaires loin du bruit, accessibles par bateau, par métro, par téléphérique ( !) ou simplement à pied, pour un dépaysement garanti (et une vue sur la ville inégalée).

Porte d’entrée des États-Unis, près de 12 millions d’immigrants sont passés par ici : Ellis Island, accessible par traversier seulement, en duo avec le trajet vers la statue de la Liberté (et sur réservation uniquement ; un conseil, prenez les premières plages horaires du matin pour éviter les longues files d’attente plus tard en journée !), se fait en une demi-journée.

À notre humble avis sous-exploité, le Musée de l’immigration (attrait unique de l’île) vaut tout de même le détour, ne serait-ce que pour le voyage historique qu’il propose. L’exposition, divisée sur plusieurs niveaux, revient notamment sur le parcours des immigrants, entre 1890 et 1954, portraits immenses en noir et blanc, statistiques, artefacts et autres témoignages inclus. Inspections médicales (en six secondes chrono !), mentales, salle de détention, dortoir, tout y passe, essentiellement en textes et en photos. On aurait résolument pris davantage de reconstructions. Terre d’accueil, vous dites ? On apprend en outre que seuls 2 % des immigrants ont été ici refusés. Résultat : en 1910, 75 % de la population des villes de New York, de Chicago, de Cleveland et de Boston était composée d’immigrants (ou d’enfants d’immigrants). Fermé dans les années 1950, l’espace a notamment servi d’hôpital en 1918, et de centre de détention pendant les deux guerres mondiales.

Virée aux îles… new-yorkaises

Roosevelt Island

De passage à New York quelques jours et vous manquez un peu d’air ? Quatre idées d’escapades insulaires loin du bruit, accessibles par bateau, par métro, par téléphérique ( !) ou simplement à pied, pour un dépaysement garanti (et une vue sur la ville inégalée).

Pour une petite escapade de fin de journée, Roosevelt Island est franchement tout indiquée. Ne serait-ce que parce que le chemin pour s’y rendre est franchement unique : en téléphérique ! Avouez que c’est charmant. Il est accessible en pleine ville, au coin de la 59Rue et de la 2Avenue ; il suffit d’un billet de métro et le tour est joué, vous ne regretterez pas le voyage (de quelques minutes). Sans parler de toutes les prises de vues possibles des airs, puis une fois arrivé à terre. Ici, le coucher de soleil entre les gratte-ciel est à couper le souffle. En saison, on y vient en prime pour de splendides clichés des cerisiers en fleurs. Il y avait carrément foule, lors de notre passage, il y a deux semaines.

Il faut savoir que la petite île étroite de l’East River (à peine 200 mètres de large) a longtemps été appelée Welfare Island par les New-Yorkais. Pour cause : elle a abrité tour à tour un pénitencier (fermé en 1935), des hôpitaux (il en reste un : Cornell Tech, un campus des plus modernes implanté il y a quelques années), même des asiles (notamment le « Lunatic Asilum » dont l’entrée – l’Octagone – construite en 1839 a été complètement rénovée, et sert aujourd’hui de chic porte d’entrée pour les résidants d’un complexe adjacent). En 1973, l’île a été rebaptisée en l’honneur du président Franklin Delano Roosevelt. Aujourd’hui, on y vient pour changer d’air, pour déambuler le long de l’eau, face à Manhattan, et pour deux points de vue : au nord, le phare (1872) et au sud, surtout, les ruines du Smallpox Hospital (ouvert en 1856), étonnantes ruines gothiques de cet établissement jadis consacré à la variole (fermé puis abandonné dans les années 1950). Pour aller d’une extrémité à l’autre, on marche, on saute sur un City Bike ou on prend le bus (« red bus », gratuit). Jadis plutôt malfamée, Roosevelt Island est aujourd’hui archiprisée, hébergeant quelque 12 000 résidants.

Virée aux îles… new-yorkaises

Little Island

De passage à New York quelques jours et vous manquez un peu d’air ? Quatre idées d’escapades insulaires loin du bruit, accessibles par bateau, par métro, par téléphérique ( !) ou simplement à pied, pour un dépaysement garanti (et une vue sur la ville inégalée).

Si vous êtes passés par New York dernièrement, vous avez sans doute fait un saut dans cette île artificielle unique, aux nombreux pieds de béton en forme de tulipes (132, pour être précis). Le saviez-vous ? Véritable parc aérien, qu’on rejoint par deux passerelles le long du fleuve Hudson, l’île, inaugurée en 2021, se trouve aux côtés de l’ancien quai 54, là même où débarquèrent en 1912 les survivants du Titanic. On doit son financement – quelques centaines de millions, l’un des dons privés les plus généreux pour un parc public –, à l’homme d’affaires Barry Diller (fondateur, entre autres, de la Fox Broadcasting Company).

Qu’est-ce qu’on vient y faire ? Admirer l’architecture (Heatherwick Studio), profiter de la vue (unique vers la pointe de Manhattan), apprécier la végétation, s’amuser avec les installations d’art public, et puis surtout s’étendre sur un banc, dans le joli amphithéâtre extérieur (où on promet une programmation culturelle à l’été). Idéal après une grosse journée de marche. Pour prendre une bouchée, on vous conseille vivement de vous rendre à deux pas de là, au Pier 57, le Market proposant parmi les meilleures assiettes des foires alimentaires de New York, selon le site Eater. Mention spéciale au masala mosa de chez Ammi (crêpe indienne) et à la salade de bœuf juteuse de Zaab Zaab (un restaurant thaï qui figure parmi les meilleurs en ville selon le New York Times). Enfin, pendant que vous y êtes, ne ratez surtout pas le parc construit sur le toit, pour une bouffée d’air et cette vue splendide sur l’île unique adjacente.

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