COVID-19

Comment éviter le coronavirus à l’épicerie ?

Le rayon des fruits et légumes du supermarché, où tout le monde soupèse la marchandise, fait moins envie en cette époque où l’on craint le coronavirus. La COVID-19 se transmet essentiellement par des contacts étroits – entre conjoints, par exemple. Mais le passage du virus d’une personne infectée à des aliments est théoriquement possible. Comment se protéger ?

À l’épicerie

Bien se laver les mains avant d’aller au supermarché – et après avoir manipulé aliments et chariot – est essentiel, pour protéger les autres et soi-même. « Contrairement aux bactéries, les virus ne peuvent pas se multiplier dans les aliments, relativise Anne-Marie Desbiens, chimiste. Ce qui peut arriver, c’est qu’une personne qui est contaminée au coronavirus touche un aliment que vous allez ensuite prendre. C’est la même situation que si vous touchiez à une poignée de porte contaminée et que vous mettiez vos mains à la bouche. » À la différence qu’on mange et sent la pomme, pas la poignée.

« Sur des surfaces inertes, sans mesure de nettoyage, les virus de la famille des Coronaviridae peuvent persister jusqu’à 9 jours (Kampf et al. 2020), en particulier quand la température est basse et l’humidité relative de l’air est faible (Casanova et al. 2010) », précise l’Agence nationale française de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES).

Il ne faut toutefois pas paniquer. « Je suis pas mal plus inquiet d’attraper des gastroentérites que le coronavirus avec les aliments d’épicerie », affirme le Dr Alex Carignan, médecin microbiologiste-infectiologue et professeur à l’Université de Sherbrooke.

Au magasin en vrac

Aux épiceries en vrac LOCO, les clients sont obligés depuis vendredi d’utiliser un gel désinfectant pour les mains à l’entrée et à la sortie des magasins. « On a toujours eu un lavabo où les clients peuvent se laver les mains et laver leurs contenants », précise Andréanne Laurin, directrice générale de LOCO. Quant aux employés, ils doivent nettoyer caisses, comptoirs, balances et se laver les mains toutes les heures. « Éventuellement, on va intégrer un nettoyant plus fort, mais il faut qu’il puisse être en contact avec les aliments, nuance Andréanne Laurin. Il faut trouver le juste milieu. »

De retour à la maison

Santé Canada recommande, comme toujours, d’utiliser « une brosse à légumes propre pour frotter les fruits et les légumes à surface ferme, tels que les oranges, les melons, les pommes de terre et les carottes ». Les autres fruits et légumes doivent être lavés à l’eau courante fraîche, même s’ils seront pelés.

« Habituellement, on peut juste les passer à l’eau et c’est correct, dit Anne-Marie Desbiens. Dans le cas du coronavirus, si on se base sur les recommandations pour le lavage des mains, j’opterais pour laver les fruits et légumes à l’eau savonneuse qu’on rince très bien. » Pour un aliment plus délicat, comme la laitue, on peut la choisir bien emballée ou mettre au compost les feuilles extérieures, avant de simplement la rincer et l’essorer.

Au moment de cuisiner

Si l’on ressent des symptômes, on s’abstient de cuisiner et de servir les mets. « Le passage du virus d’une personne infectée vers les aliments peut se produire plus vraisemblablement par un éternuement, une toux ou un contact direct avec des mains souillées, en déposant des gouttelettes sur l’aliment ou sur une surface de contact ou des ustensiles (planche à découper, assiette, etc.) », énumère l’ANSES.

Le plus important ? Bien se laver les mains avant de cuisiner et de manger. Si l’on a des craintes ou que l’on a une santé déjà affaiblie, la meilleure façon de réduire les risques est de cuire les aliments et de les consommer chauds. « La cuisson (4 minutes à 63 °C) pourrait être considérée comme efficace pour inactiver les coronavirus dans les aliments », dit l’ANSES.

À la cafétéria ou au restaurant

« L’OMS recommande de garder une certaine distance entre les personnes quand on mange dans les lieux publics comme les restaurants, note Anne-Marie Desbiens. Quand on mange, il peut y avoir de la salive qui est éjectée. Ce n’est pas bien différent des autres endroits où il peut y avoir de la contamination croisée, comme les bibliothèques, où on touche aux livres. »

L’idéal est d’éviter les comptoirs à salades et autres endroits où la nourriture est exposée à la clientèle. Les gagnants seront sûrement les services de livraison de repas. Foodora a avisé ses clients que ses coursiers devaient utiliser du désinfectant pour les mains avant et après chaque livraison. En cas de maladie, les clients de Foodora sont invités à demander aux livreurs de laisser la commande à l’extérieur, devant leur porte.

À noter : l’exposition Manger santé et vivre vert est annulée, tant à Montréal qu’à Québec et à Sherbrooke.

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