Au-delà de la climatisation

L’accroissement du nombre de périodes de canicule nous incite à nous équiper d’un climatiseur, mais son impact sur l’environnement est loin d’être négligeable. Existe-t-il des solutions de rechange efficaces et moins polluantes ? Un expert nous répond.

Les fluides frigorigènes que contiennent les climatiseurs et les thermopompes ont une incidence importante sur l’environnement puisqu’ils engendrent des gaz à effet de serre notables en s’évaporant dans l’atmosphère. « L’impact est considérable et c’est un peu un cercle vicieux parce qu’il fait de plus en plus chaud, alors les ventes de climatiseurs augmentent », remarque Benjamin Zizi, coordonnateur technique LEED Habitations et consultant en habitations durables chez Écohabitation.

Au Québec, c’est encore plus spécial parce que l’hydroélectricité émet très peu de gaz à effet de serre. Ce sont donc vraiment les réfrigérants qui posent problème, précise ce dernier. « Quand tout le monde utilise son climatiseur en même temps, beaucoup de chaleur est évacuée à l’extérieur, où il y a déjà des surchauffes. On retire le problème de la maison, mais on le déplace ailleurs. C’est ça, l’effet de réchauffement. »

Thermopompe et fenêtres

Mais comment rafraîchir l’intérieur sans appareil réfrigérant ? Selon l’expert, il est important, avant d’investir dans l’installation d’un climatiseur, de penser à une rentabilisation maximale en misant plutôt sur une thermopompe basse température réversible puisqu’elle va servir à chauffer en hiver. Des programmes d’efficacité énergétique encouragent d’ailleurs ce type d’installation qui sera utilisée durablement.

Autrement, la surchauffe résidentielle vient souvent des vitres. « Il faut privilégier des fenêtres bien isolées, idéalement à triple vitrage, afin de réduire le passage des rayons du soleil », dit Benjamin Zizi.

On peut aussi y appliquer une pellicule isolante (système collant ou en vaporisateur) pour éviter de les changer. « J’ai déjà eu un client qui ne parvenait pas à régler son problème de surchauffe avec sa climatisation. Il a posé ces pellicules et ç’a été résolu du jour au lendemain », relate M. Zizi, qui précise également que pour un résultat optimal, il vaut mieux les faire poser par une entreprise spécialisée, même si l’on peut faire le travail soi-même.

Trucs et astuces pour rafraîchir

Ouvrir toutes les fenêtres la nuit afin de rafraîchir son intérieur, puis les fermer – ainsi que les rideaux et les stores – dans la journée pour conserver la fraîcheur et ombrager son espace s’avère très efficace. Les habitants des pays chauds l’ont d’ailleurs compris depuis longtemps.

Sur pied ou de plafond, les ventilateurs ont l’avantage de nous rafraîchir en créant des mouvements d’air, mais ils ne refroidissent pas l’espace et ont même tendance à le réchauffer en consommant de l’énergie. Cela dit, ils ne génèrent pas de gaz à effet de serre et nous apportent un confort appréciable en temps de canicule.

Les plantes à l’extérieur ont un effet considérable pour réduire les îlots de chaleur, omniprésents en milieu urbain. « Il suffit de se balader en ville pour constater que la température est beaucoup moins élevée quand on est proche d’un parc », souligne Benjamin Zizi.

Créer un mur végétal pour conserver sa façade à basse température, planter des arbres pour ombrager la maison et végétaliser le sol pour le rafraîchir sont autant de moyens de réduire énormément la chaleur chez soi.

Climatiseurs de demain

Chaque année, le réchauffement climatique s’intensifie et nous aurons malheureusement de plus en plus besoin de refroidir notre espace. Comme les systèmes de climatisation actuels ont un impact négatif sur notre environnement, des réglementations sont en cours.

« On a conscience du problème des fluides frigorigènes des climatiseurs au Québec, alors les réglementations vont changer dans les prochaines années pour revenir à des fluides un peu plus naturels qui auront un moins gros impact environnemental. Je conseille donc aux gens de ne pas craquer bientôt pour un climatiseur s’ils veulent réduire leur impact environnemental, mais d’attendre un ou deux ans que le marché change », dit Benjamin Zizi.

En attendant, on peut toujours planter des arbres et verdir son espace. Ils suffiront peut-être à nous garder au frais... tout naturellement.

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