Arber Xhekaj : hockeyeur et ambassadeur
L'implication communautaire a toujours fait partie des valeurs des Canadiens de Montréal. Par le biais d’évènements et d’activités auxquels prend part le Club chaque année, les joueurs aident des jeunes et des familles en milieux défavorisés. Et cette volonté de nos athlètes de faire une différence transcende bien souvent les initiatives de l’équipe.
C’est le cas d’Arber Xhekaj, qui a assisté à un évènement de The Angel Project en mai dernier. L’organisme, créé en 2008 par Lisette Kingo, vient en aide à plusieurs personnes vivant des situations précaires différentes, comme des patients abandonnés par leur famille ou par la société qui passeront des décennies dans les unités de soins complexes des hôpitaux, ou d’autres, forcés à se débrouiller seuls, sans outils ni moyens financiers.
« Une personne vraie, au grand cœur, et dont les valeurs sont à la bonne place. »
Ce sont les mots utilisés par Mme Kingo pour décrire Xhekaj.
Le joueur de 22 ans s’est présenté à une soirée de collecte de fonds organisée par un groupe de musique composé de médecins de l’organisme, afin d’offrir son chandail à l’encan.
« Au début, je pensais qu’il allait simplement nous envoyer son chandail, mais il est arrivé avec ses parents et il a pris le temps de parler à tout le monde », a raconté Mme Kingo lors d’un appel téléphonique.
D’ailleurs, l’homme qui s’est procuré le chandail, dont la mise s’est élevée à 500 $, a écrit une lettre à The Angel Project pour les remercier de l’évènement et leur souligner le plaisir qu’il a eu à rencontrer et discuter avec Xhekaj.
Celui dont la marque de commerce comprend une bonne dose de mises en échec et de force physique semble avoir un penchant largement plus doux et philanthropique à l’extérieur de la glace.
C'est donc pendant l’évènement que Xhekaj est officiellement devenu ambassadeur de The Angel Project. Solidaire envers l’organisme depuis longtemps, il pourra désormais le faire rayonner davantage grâce à cette nouvelle visibilité que lui offre son statut de joueur de la LNH.
« Il nous soutenait depuis plusieurs années, mais il est venu me voir et m’a dit vouloir en faire plus, a expliqué Mme Kingo. C’est ce qui est venu me chercher. Peu de personnes font ça. La plupart du temps, nous devons leur demander leur implication, alors que lui est venu me voir en disant : “Je n’avais aucune idée [de la situation dans laquelle se trouvent ces personnes] avant d’entendre ces témoignages. On doit faire quelque chose. Laissez-moi vous aider. Je veux devenir ambassadeur.” »
Mme Kingo n’est pas étrangère aux obstacles auxquels font face les patients dont l’organisme prend soin. L’évènement avait été mis sur pied pour offrir un lit d’hôpital à une mère en soins palliatifs, qui retournera chez elle afin de passer les derniers moments de sa vie à la maison avec son fils, pour agrandir les portes de la demeure d’une petite fille de six ans paralysée du bas du corps, qui ne peut accéder ni à la salle de bain ni à sa chambre, et pour aider un jeune homme paralysé qui vient de se réveiller d’un coma de 18 mois et dont les parents ont tout perdu afin de pouvoir en prendre soin.
Et il faut dire qu’avoir un grand cœur est de famille chez les Kingo. Mikael, le fils de Lisette, a fondé le programme Goalie Giveaway, qui aide les jeunes hockeyeurs, plus précisément les gardiens de but, provenant de familles en difficulté à obtenir l’argent et l’équipement nécessaires pour pouvoir continuer de pratiquer le sport qu’ils aiment. Ils bénéficient également de précieux conseils de professionnels tels que des joueurs de la LNH ou des athlètes olympiques, qui les aident à améliorer leur jeu.
Il y a cinq ans, Xhekaj et sa mère, Simona, avaient même fait plusieurs heures de route pour se rendre à la maison des Kingo simplement pour acheter des shorts, dont la vente, en plus de celle d’autres articles, allait aider ces jeunes athlètes.
« J’ai une photo de lui qui tient les shorts dans notre salon », s’est souvenue Mme Kingo.
Beaucoup de choses ont changé depuis 2018; si la carrière junior de Xhekaj ne faisait alors que commencer, il s’apprête aujourd’hui à entamer sa deuxième saison professionnelle. Mais, au fil des ans, un élément est demeuré le même : le numéro 72 du Tricolore continue de mettre du cœur dans ce qu’il entreprend, tant sur la glace qu’à l’extérieur.
Un texte d’Hélène Cloutier, collaboratrice du magazine des Canadiens