Le ministre de l’Intérieur meurt dans un écrasement
Le ministre de l’Intérieur de l’Ukraine, Denys Monastyrsky, a été tué mercredi près de Kyiv dans l’écrasement de son hélicoptère, alors qu’il se rendait sur la ligne de front. L’écrasement a fait au moins 14 morts, dont un enfant d’une école maternelle.
L’appareil s’est écrasé mercredi matin à Brovary, près de Kyiv, selon le Service d’État pour les situations d’urgence (SES).
« Le bâtiment de l’école maternelle a été touché, et le feu a par la suite gagné les fenêtres d’un immeuble de 14 étages et trois voitures », a indiqué le SES sur Telegram, précisant qu’il y avait neuf personnes à bord de l’appareil, dont le ministre et son adjoint.
Selon le plus récent bilan du SES, il y a 14 morts, dont un enfant, et 25 blessés hospitalisés, dont 11 enfants.
« J’ai entendu un bourdonnement, je me suis retourné pour regarder par la fenêtre, j’ai pensé que c’était un [drone]. J’ai vu des flammes », a raconté Dmitro Serbine, l’un des premiers à aller aider.
« Peine indicible » de Zelensky
« Notre peine est indicible », a déclaré le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, évoquant tant le fait que l’écrasement avait touché une école maternelle que la mort du ministre de l’Intérieur, de son adjoint Ievguéni Iénine et du secrétaire d’État à l’Intérieur Youriï Loubkovytch.
Les Services de sécurité ukrainiens ont indiqué envisager toutes les pistes, y compris une « action délibérée de destruction ».
« Il n’y a pas d’accidents pendant une guerre », a toutefois déclaré le président Zelensky, lors d’une allocution virtuelle devant le Forum économique mondial.
« Le but de ce vol [était d’aller] vers l’un des points chauds de notre pays où se déroulent les combats », a déclaré Kyrylo Timochenko, adjoint au chef de cabinet du président. Différentes sources ont affirmé que l’appareil se rendait à Dnipro ou dans la région de Kharkiv.
Les responsables ukrainiens, comme le premier ministre, Denys Chmygal, ont qualifié de « grande perte » la mort de Denys Monastyrsky, 42 ans, un ancien avocat qui avait rallié le parti de Volodymyr Zelensky.
L’espoir d’armes « plus lourdes et plus modernes »
Bientôt des armes « plus lourdes et plus modernes » pour l’Ukraine : c’est ce qu’a annoncé mercredi le secrétaire général de l’OTAN, lors d’une table ronde du Forum économique mondial, à Davos. Le groupe de contact pour l’Ukraine, qui rassemble une cinquantaine de pays, se réunit vendredi pour coordonner la poursuite de l’aide à Kyiv. « Le message principal sera un soutien accru avec des armes plus lourdes et plus modernes », a indiqué Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’Alliance atlantique. Intervenant par visioconférence lors de la réunion, le président Zelensky a réclamé des décisions plus rapides de ses alliés sur l’aide fournie à son pays face à l’invasion russe. « La tyrannie avance plus vite que les démocraties, a-t-il déploré. Le temps que le monde libre utilise pour réfléchir est utilisé par un État terroriste pour tuer. » Il était difficile de ne pas voir dans son allocution une allusion aux hésitations de l’Allemagne pour autoriser la livraison à son pays de chars lourds Leopard.
Beaucoup de pays occidentaux ont annoncé une augmentation de leur aide militaire ces dernières semaines, au risque de fâcher Moscou, mais le Royaume-Uni a été ce week-end le premier pays à promettre des chars lourds, des Challenger 2. Pour leur part, les États-Unis ne sont pas prêts à fournir à l’Ukraine leurs chars lourds les plus avancés, les Abrams, a déclaré mercredi un haut responsable du Pentagone, justifiant ce refus par des questions de maintenance et de formation.
Poutine n’a « aucun doute »
Malgré les pertes et les revers militaires subis par les forces du Kremlin, le président Vladimir Poutine a assuré mercredi n’avoir « aucun doute » sur une victoire russe. Il a maintenu que la Russie affrontait un « régime néonazi » en Ukraine. Son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a été plus loin, comparant les actions des pays occidentaux contre son pays à la « solution finale » du régime nazi pour exterminer les Juifs. Sur le plan humanitaire, la nouvelle présidente du Comité international de la Croix-Rouge, Mirjana Spoljaric, se rendra ce jeudi à Moscou pour rencontrer des représentants du gouvernement russe et discuter des besoins humanitaires urgents et de l’accès aux prisonniers de guerre, un déplacement qui fait suite à sa mission effectuée en Ukraine en décembre, selon un communiqué.