Des slogans et des promesses, à défaut de pouvoir vraiment agir pour l’instant : Joe Biden et Kamala Harris ont promis dimanche de batailler pour le droit à l’avortement, 50 ans jour pour jour après un célèbre arrêt de la Cour suprême.
Plusieurs manifestations ont eu lieu dans le pays pour commémorer l’arrêt Roe c. Wade, une jurisprudence démontée en juin dernier par la plus haute juridiction américaine, désormais farouchement conservatrice et qui a mis fin au droit constitutionnel à l’avortement.
À New York, environ 300 personnes ont défilé, avec les mêmes slogans que les femmes dans les années 1970, comme « My body, my choice » (« Mon corps, mon choix »).
Kristyn Beausoleil, 48 ans, raconte qu’elle-même, ses deux sœurs et sa mère ont avorté : « Les raisons ne regardent que nous […]. Nos vies auraient été vraiment différentes si nous n’avions pas eu ce choix. »
« Nous devrions célébrer aujourd’hui le 50e anniversaire de l’arrêt Roe c. Wade », a rappelé Joe Biden dans un tweet.
« Au lieu de cela, des responsables républicains “MAGA” [c’est-à-dire acquis au programme Make America Great Again de l’ancien président Donald Trump] sont entrés en guerre contre le droit des femmes à prendre elles-mêmes les décisions concernant leur santé », a dénoncé Joe Biden.
« Comment osent-ils ? »
« Comment osent-ils ? », s’est exclamée la vice-présidente Kamala Harris lors d’un discours prononcé en Floride, évoquant ces responsables républicains qui veulent légiférer au fédéral pour restreindre, voire supprimer le droit à l’avortement partout aux États-Unis.
Au total, une vingtaine d’États gouvernés par les républicains se sont engouffrés dans la brèche ouverte par la Cour suprême, à laquelle Donald Trump a donné une composition résolument conservatrice.
« Pas négociable »
Dans ses tweets dimanche, Joe Biden martèle que « le droit des femmes à choisir n’est pas négociable » et appelle le Congrès à adopter une loi qui reprendrait les termes de l’arrêt de 1973, en s’imposant aux États conservateurs.
Mais le démocrate de 80 ans ne se fait pas d’illusions.
L’une des deux Chambres du Congrès, la Chambre des représentants, vient de passer aux mains des républicains. Ce Congrès divisé rend illusoire l’idée d’une grande loi sur l’avortement, que ce soit d’ailleurs pour le protéger ou le saper.
Dimanche, la Maison-Blanche a promis de protéger autant que possible l’accès aux pilules qui permettent d’interrompre une grossesse pendant les premières semaines.
— Agence France-Presse