Aide internationale et COVID-19

L’échec occidental, le triomphe chinois

La pandémie rebat les cartes de l’ordre mondial. L’Occident qui, depuis la chute de l’Union soviétique, était la reine de cœur du monde émergent, y joue plutôt le rôle du deux de pique égoïste depuis l’apparition de la COVID-19. La perte d’influence des démocraties libérales, comme les États-Unis et le Canada, au profit notamment de la Chine, sera-t-elle l'un des pires dommages collatéraux de la crise sanitaire ?

UN DOSSIER DE LAURA-JULIE PERREAULT

L’afrique et l’égoïsme de l’occident

Le 24 novembre, les scientifiques de l’Afrique du Sud ont tiré une sonnette d’alarme que personne n’avait envie d’entendre. Grâce au séquençage, ils ont détecté le variant Omicron, plus contagieux que ses prédécesseurs. Ils ont averti la planète. Le boomerang leur est vite revenu au visage.

Dans les jours qui ont suivi, les États-Unis, le Canada et les pays de l’Union européenne ont mis en place des interdictions de voyage touchant directement l’Afrique du Sud. Dans le cas du Canada, ces interdictions frappent 10 pays africains, et ce, malgré le fait que le variant Omicron a été détecté dans près de 50 pays.

« Notre communauté scientifique a été très choquée et indignée par cette réponse qui est, selon tout ce que nous savons, inefficace. Politiquement, il y a eu des réactions très fortes, et c’est avec raison », dit Bruce Mellado, expert de la modélisation épidémiologique en Afrique du Sud, joint par visioconférence. Le chercheur, dont le travail est soutenu en partie par le Centre de recherches pour le développement international du Canada, est l’un des conseillers du premier ministre du Gauteng, la province où se trouvent les grandes villes de Johannesburg et de Pretoria. Ses fonctions ne lui permettent pas d’exprimer de grands élans de colère, mais on sent la déception dans chacun de ses mots.

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Que faisait la Chine pendant que l’Occident fermait ses frontières à nombre de pays africains ? Le président chinois, Xi Jinping, a profité du sommet triennal Chine-Afrique pour promettre 1 milliard de doses de vaccins, soit 600 millions de doses en dons et 400 millions à être produites dans des infrastructures africaines.

La Chine, qui a des règles d’entrée très strictes depuis le début de la pandémie, n’a pas émis de nouvelles directives à l’intention des pays africains où le variant Omicron a été détecté. Le tout n’est pas passé inaperçu.

Et ce n’est pas la première fois que l’empire du Milieu marque des points en Afrique pour sa gestion plus généreuse de la pandémie.

La Chine et la Russie ont été les premiers pays à envoyer des vaccins dans le monde émergent, alors que l’Occident gardait pour lui ses doses de Pfizer et de Moderna.

La Chine a aussi déployé 1500 travailleurs de la santé sur le continent.

L’Afrique va se souvenir bien longtemps de l’égoïsme occidental, croit Joanne Liu, ancienne présidente internationale de Médecins sans frontières et urgentologue pédiatrique à l’hôpital Sainte-Justine.

« Avec la COVID-19, l’Occident a perdu la joute de l’influence en Afrique ! Même si on envoie des vaccins maintenant, la Chine, elle, est là depuis le début et ça fait longtemps qu’elle se positionne. L’Occident vient de perdre la bataille de l’influence et de la solidarité. »

— Joanne Liu, ex-présidente internationale de Médecins sans frontières et urgentologue pédiatrique à l’hôpital Sainte-Justine

« Et notre gestion mondiale de la pandémie va nous coûter très cher. On va s’en rendre compte dans cinq ans quand on va essayer d’avoir des contrats ou bien des sièges importants dans de grandes organisations internationales », se désole la figure de proue de l’action humanitaire. Avec 54 votes à l'Assemblée générale des Nations unies, l'Afrique pèse lourd dans la balance.

À ce chapitre, on ne peut s’empêcher de penser au Canada, qui s’est cassé les dents l’an dernier quand il a tenté de mettre la main sur un siège au Conseil de sécurité des Nations unies. Pour sauver la mise avant le vote, le ministre des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, a tenté une mission de dernière minute en Afrique. Trop peu, trop tard.

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Joanne Liu voit venir le naufrage annoncé de l’influence canadienne et occidentale en Afrique depuis longtemps. Quand elle était en mission en République démocratique du Congo pendant la guerre, au début des années 2000, elle voyait déjà la Chine y faire sa marque. « Les Africains me disaient : “Oui, c’est vrai, les Chinois viennent pour nos ressources naturelles, mais ils construisent des routes, des écoles, et ils ne nous mettent pas en esclavage. C’est mieux que ce qu’on a vécu avant” », se souvient la pédiatre. Depuis, la Chine a injecté des centaines de milliards dans les infrastructures africaines.

La prédiction de Joanne Liu au sujet de l’obtention des contrats se concrétise déjà. Selon un rapport de la firme McKinsey, la Chine récoltait déjà la moitié des contrats africains d’ingénierie, de construction et d’approvisionnement en 2017, et ce, même quand les projets sont financés par la Banque mondiale, dont le siège est à Washington.

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Et le phénomène ne fait sans doute que commencer. En 2013, la Chine de Xi Jinping a lancé l’immense initiative Belt and Road, souvent appelée Nouvelle Route de la soie en français, pour améliorer les infrastructures terrestres et maritimes de l’Eurasie. À terme, en 2027, le projet pourrait atteindre près de 1200 milliards, selon Morgan Stanley. La plupart de ces sommes seront consenties en prêts par des banques chinoises à 60 pays émergents participants.

Cette approche est en train de modifier en profondeur tout le domaine de l’aide et du développement international. « Aujourd’hui, il y a deux grands modèles de coopération internationale. L’Occident débarque avec des cahiers de charges de 800 pages stipulant toutes les conditions liées à son aide. Le financement d’un projet doit venir avec la libéralisation du commerce, les droits des femmes, la bonne gouvernance, la démocratie, etc. L’autre modèle, c’est celui de la Chine, qui débarque sans condition. Les pays se disent : “Ils nous en donnent plus, mais ils le font sans nous écœurer sur toutes sortes de règles à suivre” », explique François Audet, travailleur humanitaire d’expérience qui est aujourd’hui directeur de l’Institut des relations internationales de Montréal à l'Université du Québec à Montréal.

Pour plusieurs dirigeants de pays, cette non-ingérence – en ligne avec la politique étrangère de la Chine – est un cadeau du ciel.

Mais l’approche chinoise – très transactionnelle – ne récolte pas que des éloges. Plusieurs dénoncent le peu d'égards pour les droits de la personne et l’environnement, en plus du péril de l’endettement des pays émergents. Certains pays, comme le Sri Lanka, ont dû revendre à la Chine une partie d’une infrastructure majeure – un port – pour repayer la dette contractée pour la bâtir. Pas plus tard que la semaine dernière, le journal The Daily Monitor, en Ouganda, affirmait que l’aéroport international d’Entebbe pourrait passer aux mains chinoises en cas de défaut de paiement, une révélation que nient tant le gouvernement ougandais que les autorités chinoises.

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Les gouvernements occidentaux profitent ces jours-ci des controverses entourant l’aide chinoise pour offrir des solutions de rechange aux pays émergents. L’Union européenne a lancé le 1er décembre le Global Gateway, un programme de 300 milliards d’euros en six ans, qui vise la construction d’infrastructures « vertes, sécuritaires » dans le domaine du transport, de la technologie et de l’énergie. Les États-Unis, avec l’appui du G7, ont aussi lancé Build Back Better World, un projet de relance post-pandémie qui passe lui aussi par le financement de nouvelles infrastructures.

Si ces projets concurrents donnent plus de choix aux pays émergents – une bonne nouvelle –, il serait difficile de ne pas voir que la Chine a une immense longueur d’avance. Qu’elle donne le la en Afrique, un continent jeune où vivra un humain sur quatre d'ici 2050.

L’Occident, en rattrapage, vient de se rendre la tâche encore plus difficile avec la gestion mondiale de la COVID-19 marquée par l’iniquité et le repli sur soi. Il est grand temps de rebâtir des ponts.

Entrevue avec Joseph Nye, père du « soft power »

Ceci n’est pas une guerre froide

II n’y a rien comme le fait de se raconter une histoire pour finir par y croire. Ces jours-ci, Joseph Nye, un des experts des relations internationales les plus connus de la planète, a bien peur que son pays, les États-Unis, ne soit en train de tomber dans un piège qu’il s’est tendu lui-même.

« À Washington, trop de gens parlent d’une nouvelle guerre froide, mais en mettant la Chine dans le rôle qu’occupait jadis l’Union soviétique. Malheureusement, cette métaphore est fallacieuse », dit-il au bout du fil. Fallacieuse et dangereuse, soutient le professeur émérite de l’Université Harvard et ancien proche collaborateur des présidents Jimmy Carter et Bill Clinton.

Quand M. Nye parle de guerre froide, plusieurs tendent l’oreille. S’il est connu internationalement, c’est qu’il a donné naissance en 1989 – l’année de la chute du mur de Berlin – au concept de « soft power » en relations internationales, qu’on peut traduire en français par la « manière douce ».

À l’époque, le concept a fait sensation. Après 45 ans d’escalade militaire et nucléaire entre les États-Unis et l’Union soviétique, il était rafraîchissant d’entendre qu’il existe un autre type de pouvoir sur le grand échiquier mondial basé sur la force de persuasion et d’attractivité d’un pays plutôt que sur une force de coercition (le « hard power »).

Cette manière douce permet à un pays d’utiliser sa culture, ses valeurs politiques et sa politique étrangère pour convaincre d’autres pays d’agir selon ses désirs. C’était l’approche parfaite pour un pays comme le Canada dans une période de tous les possibles alors que les régimes communistes tombaient les uns après les autres en Europe de l’Est et que le modèle des démocraties libérales avait le vent dans le dos.

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Trente ans plus tard, avec les tensions autour de Taiwan et de la mer de Chine, alors que la Chine et les États-Unis font aller leurs muscles militaires, Joseph Nye craint qu’une mauvaise lecture de la situation mène à de graves erreurs, notamment en tentant d’isoler la Chine.

Malgré la concurrence évidente avec le pays de Xi Jinping, il ne faut pas oublier qu’il y a plusieurs domaines dans lesquels il est essentiel de collaborer pour le bien de l’humanité entière, que ce soit la question des changements climatiques, qui nous affectent tous, ou encore la lutte contre la pandémie, qui met notre vie sens dessus dessous depuis maintenant près de deux ans, fait valoir M. Nye.

« Nous pouvons continuer à défendre nos valeurs démocratiques, notamment en n’envoyant pas de représentants de l’État aux Jeux olympiques d’hiver en Chine, mais tout en permettant aux athlètes d’y participer, c’est un compromis qui a du sens. Cependant, on ne doit pas pousser la chose jusqu’à dire qu’on n’aura plus de relations avec la Chine parce que ce n’est pas une démocratie. Ce serait une grave erreur. »

— Joseph Nye, père du « soft power »

Il note que les liens entre la Chine et les pays occidentaux sont beaucoup plus grands aujourd’hui, ne serait-ce que sur le plan économique, que les liens entre l’Occident et l’Union soviétique ne l’ont jamais été au siècle dernier. Aussi, même si la Chine cherche à avoir plus d’influence dans le monde, nous ne sommes plus devant une guerre de prosélytisme idéologique, obligeant les tiers pays à choisir leur camp.

Selon Joseph Nye, il n’y a donc plus d’intérêt stratégique à redéfinir le monde selon un modèle bipolaire avec un nouveau rideau de fer séparant le monde entre pays démocratiques proaméricains et pays autoritaires pro-Chine.

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Malgré cette mise en garde contre la calcification imaginaire d’une nouvelle guerre froide, Joseph Nye est loin d’être un homme pessimiste en cette fin d’année. Selon lui, l’équilibre du monde est moins précaire que pendant l’administration de Donald Trump. Le « soft power » américain – même s’il est à la baisse – continue de supplanter celui de la Chine et de la Russie à peu près partout dans le monde, sauf en Afrique.

« C’est mieux depuis le départ de Trump, mais ce n’est pas parfait. Joe Biden a renforcé les alliances américaines qui donnent beaucoup de stabilité au système international et il a marqué le retour des États-Unis dans plusieurs organisations multilatérales, que ce soit l’accord de Paris ou l’Organisation mondiale de la santé (OMS), mais il doit aller plus loin. »

— Joseph Nye

« Comme elle l’a dit, l’administration Biden a donné plus de vaccins contre la COVID-19 que quiconque, mais il y a encore beaucoup de travail à faire. Personne ne sera en sécurité tant que le taux de vaccination dans les pays les plus pauvres ne sera pas beaucoup plus élevé », soutient-il, espérant un nouveau plan Marshall – le programme d’aide américain qui a permis de reconstruire une partie de l’Europe après la Seconde Guerre mondiale – pour la vaccination.

L’expert de Harvard y voit un rôle pour les États-Unis, qui ont besoin de rebâtir leur réserve de « soft power », mais aussi pour le Canada.

« Le Canada a souvent été un leader dans des domaines liés au bien commun mondial. Et ça a eu un immense impact sur le “soft power” canadien. Qu’on pense à Lester B. Pearson et aux origines des missions de paix des Nations unies ou à Lloyd Axworthy et à l’utilisation des programmes d’aide internationale pour faire augmenter l’influence canadienne. Je pense qu’en prenant à nouveau le leadership sur une grande question internationale comme l’aide humanitaire ou le vaccin, le Canada ne deviendrait pas une superpuissance d’un jour à l’autre, mais pourrait peser plus lourd que son poids dans la balance mondiale », estime l’expert, qui, à 84 ans, en a vu d’autres.

Si le concept de guerre froide a peut-être atteint sa date de péremption, celui du « soft power », lui, continue de faire du chemin. La majorité des pays du monde ont aujourd’hui une stratégie pour l’accroître. Et en matière d’influence mondiale, c’est bien le seul cheval sur lequel le Canada peut miser.

Comment survivre au monde qui change

Et le Canada dans tout ça ? Comment le pays peut-il tirer son épingle du jeu dans un monde en pleine redéfinition et dans lequel l’influence des démocraties occidentales, plombée par la gestion internationale de la pandémie, est en chute libre ? Nous avons posé la question à six experts.

Un plan stratégique, vite !

« Tout le monde a un plan stratégique pour faire face au nouveau monde, sauf le Canada », tonne Justin Massie, professeur en science politique à l’Université du Québec à Montréal, estimant que notre politique étrangère est en lambeaux. « On ne voit pas de volonté du premier ministre de s’investir. On travaille sur notre stratégie par rapport à la Chine depuis 2019 ! », soupire-t-il. La ministre Mélanie Joly vient tout juste de recevoir sa lettre de mandat, trois mois après l’élection. Selon M. Massie, le Canada fait aussi montre de peu de leadership dans les grandes réunions internationales. « On se présente, on écoute et on dit que c’est intéressant, mais l’impression générale, c’est qu’on n’apporte pas grand-chose et qu’on n’articule pas nos intérêts », déplore-t-il.

Le politologue croit que le Canada a une force qu’il pourrait exploiter davantage : l’immigration. Le Canada pourrait profiter de la présence de grandes diasporas sur notre sol pour avoir une plus grande influence sur la scène internationale. « On a le monde entier au Canada et on n’utilise pas ça pour nos besoins stratégiques en politique étrangère. On l’utilise seulement à des fins électorales. »

Une aide internationale plus porteuse

Selon Rohinton Medhora, président du Centre pour l’innovation dans la gouvernance internationale, le Canada n’a pas à rougir de son apport en aide internationale dans le monde. Selon l’index du Center for Global Development de Washington, le Canada arrive en 9position pour l’efficacité de son aide, soit bien devant les États-Unis (22e) et la Chine (36e). « Malheureusement, notre aide est peu visible, peu porteuse, note M. Medhora. Nous sommes de moins en moins présents sur le terrain, certainement beaucoup moins que les États-Unis et l’Europe. » Selon lui, le Canada doit aussi mieux cibler où il enverra son aide. « On doit décider si on l’enverra dans les pays où il y a les plus grands besoins, mais où on n’a pas l’impression que les résultats sont au rendez-vous, ou bien dans les pays où cette aide sera la plus efficace », lance-t-il.

Demander des comptes et la levée des brevets

Le Canada a mis beaucoup d’argent dans la lutte contre la pandémie. Plus de 2,5 milliards ont été déboursés pour soutenir l’élaboration des vaccins ainsi que dans le programme COVAX, qui devait les distribuer. « Pour quel résultat ? Aujourd’hui, le Canada est un paria pour avoir accaparé les vaccins sans vergogne », demande Joanne Liu, urgentologue pédiatrique et ancienne présidente de Médecins sans frontières international. Selon elle, le Canada est en bonne position pour renverser la donne notamment en demandant la levée des brevets et en demandant des comptes à COVAX qui, à ce jour, n’a livré que 25 % des doses promises. « On a fait le plus difficile, on a mis l’argent sur la table, maintenant, il faut faire le suivi », affirme-t-elle.

Miser sur la recherche

Si la pandémie nous a fait prendre conscience de quelque chose, c’est bien de l’importance de la recherche pour ancrer nos décisions politiques. C’est vrai ici, mais aussi sur la scène internationale, fait valoir Jean Lebel, président du Centre de recherches pour le développement international, un organisme qui redirige 3 % de l’aide internationale canadienne vers les chercheurs en santé, mais aussi en politique sociale, économique et environnementale. « En ce moment, il y a deux grands chantiers mondiaux, les changements climatiques et les inégalités. Pour combattre ça, on a besoin d’absolument tout le monde », dit Jean Lebel, en notant que la recherche à l’autre bout du monde finit par se répercuter chez nous.

Garder nos alliés tout près

Personne ne le niera, c’est une fin d’année tendue militairement. La Chine se fait menaçante à l’égard de Taiwan pendant que la Russie masse ses troupes à la frontière de l’Ukraine. « C’est assez inquiétant, la capacité de la Chine et de la Russie de coordonner leurs gestes de provocation militaire envers l’Occident. Elles connaissent une de nos principales faiblesses : nous mettons du temps à trouver un consensus pour agir », dit Cathryn Clüver Ashbrook, présidente du German Council on Foreign Relations, jointe à Berlin. Elle croit que le Canada et ses alliés doivent renforcer leurs alliances, comme l’OTAN, qui ont été mises à mal par l’administration Trump. « La seule réponse possible aux coups d’éclat, c’est d’utiliser nos infrastructures alliées de défense que la Chine et la Russie n’ont pas », dit Mme Clüver Ashbrook.

Les deux yeux sur la sécurité de l’Afrique de l’Ouest

François Audet, directeur de l’Institut d’études internationales de Montréal à l’UQAM, est un homme inquiet. Cet ancien travailleur humanitaire, qui a beaucoup travaillé en Afrique de l’Ouest, s’indigne de voir les groupes armés djihadistes y prendre le contrôle. Devant le retrait des Occidentaux, plusieurs pays africains menacés, dont la République centrafricaine, appellent la Russie à l’aide. Cette dernière envoie des paramilitaires, travaillant pour une agence privée, en renfort. « On se retrouve avec des djihadistes d’un côté et des milices de l’autre. Personne ne suit les règles », note M. Audet, qui enjoint au Canada de se réinvestir dans la région le plus rapidement possible. « Sinon, on va voir d’autres groupes armés rentrer dans les capitales », dit-il.

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