Du soutien tous azimuts pour les PME

Innover est risqué. Sans soutien, beaucoup d’entreprises n’auraient ni les moyens ni la volonté de s’y lancer. Pour cette raison, il existe une panoplie de programmes d’aide, qu’il s’agisse d’accompagnement ou de financement, pour les soutenir. Survol des initiatives de soutien.

Alain Lavoie, cofondateur et PDG de LexRock AI, l’admet d’emblée. « Sans soutien, on n’aurait pas pu faire notre projet d’innovation, c’était trop risqué, trop novateur », dit-il. Quel projet ?

LexRock AI est une firme montréalaise qui développe et commercialise des logiciels qui utilisent l’intelligence artificielle pour automatiser l’extraction d’information à partir de documents numériques.

Il y a deux ans, elle s’est associée à Objectif Lune, une entreprise du domaine des documents transactionnels, dans le cadre du programme Prompt AI, de Prompt, un des neuf regroupements sectoriels de recherche industrielle du Québec. Le programme leur a donné accès à une subvention de 300 000 $ – le projet a coûté 795 000 $ au total –, mais leur a aussi ouvert la porte à collaborer avec l’Institut de valorisation des données (IVADO).

L’objectif de la collaboration : développer une plateforme capable d’automatiser le processus de standardisation de factures. Un objectif rapidement atteint.

« En temps normal, il faut de sept à huit heures à un employé pour faire la tâche en question. Grâce à notre plateforme, cela peut maintenant être fait en 15 minutes », raconte Alain Lavoie. Il explique que le projet a eu des retombées robustes pour son entreprise.

« On est actuellement en négociation avec un client européen pour traiter 40 000 factures par jour avec cette nouvelle plateforme, dit-il. Ça va nous apporter des récurrents énormes de l’ordre de 175 000 $ à 250 000 $ par mois. Et ça ne fait que commencer. »

Une gamme de programmes

L’écosystème de soutien à l’innovation est relativement vaste.

« On compte plus de 650 organisations et 350 programmes d’aide à l’innovation dans la province », illustre Benoit Labbé, directeur principal des partenariats et écosystèmes au Conseil de l’innovation du Québec.

Les soutiens sont généralement de quatre types : le conseil, le financement, l’appui à la réalisation, qui comprend les centres de recherche, et enfin le réseautage.

« Les PME ont besoin d’accompagnement parce qu’innover implique de l’incertitude. Elles ont besoin de soutien pour ‟dérisquer” leurs projets. »

– Benoit Labbé, directeur principal des partenariats et écosystèmes au Conseil de l’innovation du Québec

Pour le moment, les entreprises qui veulent déterminer quel programme serait le meilleur pour elles peuvent se faire aiguiller dans leur MRC ou dans un Centre local de développement, par exemple. Il n’existe toutefois pas encore de plateforme unique pour explorer les différents programmes offerts. Mais le Conseil de l’innovation y travaille : il élabore actuellement un répertoire qui permettra aux entreprises de trouver facilement l’organisation ou le programme qui est le plus pertinent pour leur secteur et leur domaine d’innovation.

« Le programme, prévu pour l’année qui vient, permettra aux entreprises d’effectuer des recherches en fonction de différents paramètres », explique Benoit Labbé. Parmi ceux-ci, on retrouvera notamment le type d’aide recherchée, la région, le type d’entreprise et le cycle de développement de leur produit, comme la recherche, le développement ou la commercialisation.

L’Association pour le développement de la recherche et de l’innovation du Québec (ADRIQ) est un autre acteur important de l’écosystème. Celui-ci offre notamment un programme d’aide d’une vingtaine d’heures visant à aider les entreprises à relever divers défis liés à l’innovation, comme ceux de la recherche et développement, de la propriété intellectuelle et de la commercialisation.

« On est d’ailleurs en train de revoir notre offre de services pour accompagner les entreprises dans l’ensemble du processus d’innovation, plutôt que pour des problèmes ponctuels », dit Pascal Monette, PDG de l’ADRIQ. Certains détails restent à être ficelés, mais la nouvelle offre devrait être en place en 2023.

L’incontournable Investissement Québec

L’offre d’Investissement Québec, un autre acteur de taille, inclut le financement et le conseil stratégique, mais également une large gamme de services d’accompagnement technologique.

« Les entreprises doivent innover pour survivre, mais elles disent souvent : “Oui, je veux bien, mais je n’ai pas de monde [qualifié]” », relate Lyne Dubois, vice-présidente chez Investissement Québec – CRIQ.

« C’est là qu’on peut aider : on devient une extension de leur capacité de se transformer technologiquement, dit-elle. On répond à leurs défis de productivité, de transformation numérique, de performance environnementale et de conformité réglementaire. »

Avec une capacité annuelle de 1500 projets d’accompagnement et une équipe multidisciplinaire de 620 experts, comme des chimistes et des ingénieurs, l’organisation est une courroie d’engagement pour l’écosystème, note Lyne Dubois.

« On a 18 laboratoires équipés de 6000 instruments, dit-elle. On peut aider les entreprises à faire de l’innovation de produits, de processus et de procédés, ou à développer ou adopter de nouvelles technologies. L’innovation, c’est vraiment dans notre ADN. »

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