Transport maritime

Le projet MARS suivi à l’étranger

Les travaux en acoustique sous-marine du centre de recherche Innovation maritime sont suivis à l’étranger. Une équipe de chercheurs établie à Rimouski étudie la propagation des bruits des navires dans l’eau, afin de pouvoir élaborer des correctifs efficaces, visant à soulager les mammifères marins. Échos.

Au large de Rimouski, une bouée sert d’oreille aux chercheurs d’Innovation Maritime (IMAR) dans leurs travaux d’analyse de la diffusion du bruit émis par les bateaux naviguant sur le Saint-Laurent.

C’est que ces sons peuvent avoir des impacts importants, en fonction de leurs fréquences et de la distance sur laquelle ils sont transportés par l’eau. « On sait que le bruit rayonné apporte du stress, des retards de croissance et des difficultés de reproduction chez certains mammifères marins », explique Alexandre Boudreau, directeur du développement des affaires chez Innovation Maritime.

IMAR mène le projet MARS, pour Marine Acoustic Research Station, qui vise à « mieux comprendre la propagation du bruit émis par les navires, et proposer des méthodes de réduction », souligne M. Boudreau. Ce centre collégial de transfert de technologie, situé à Rimouski, vise à soutenir les entreprises du secteur maritime grâce à l’innovation.

L’an passé, IMAR a déployé des stations de recherche sur le Saint-Laurent, juste en face de Rimouski. « Nous allons sur des navires pour recueillir le plus d’empreintes acoustiques possible », souligne Alexandre Boudreau. À bord, une équipe de chercheurs traque les sons, afin de trouver toutes les sources de bruits. Dans l’eau, des bouées captent les bruits qui se propagent dans l’eau.

« Nous voulons être capables de corréler les sources de bruit et leur effet dans le milieu marin. »

— Alexandre Boudreau, directeur du développement des affaires chez Innovation Maritime

IMAR mène ces travaux en partenariat avec l’Institut des sciences de la mer de Rimouski (ISMER) de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR).

À l’issue de ces recherches, le projet MARS vise à évaluer des pistes de solution pour réduire les bruits dommageables au milieu marin. Cela pourra consister en l’installation de solutions à bord, comme des systèmes destinés à réduire des vibrations, mais aussi en l’utilisation de peintures capables d’absorber le bruit. « Des pistes de solution en aéronautique, pour réduire le bruit à l’intérieur des avions, pourraient être transposées dans le secteur maritime », ajoute-t-il.

Un intérêt à l’étranger

Les recherches de l’IMAR suscitent l’intérêt d’organismes de certification et de centres de recherche internationaux, qui suivent l’avancée des travaux. Le centre de recherche vient de présenter ses recherches à la conférence internationale Seatech Week, à Brest, en France.

Cet intérêt international provient de différentes régions du monde qui sont aux prises avec les mêmes problèmes d’impact nuisible des bruits des navires sur les mammifères marins. De leur côté, les armateurs travaillent à la réduction de leur empreinte environnementale, poussés par une prise de conscience et par l’évolution de la réglementation internationale de plus en plus sévère face aux impacts sur l’environnement, précise Alexandre Boudreau.

La situation géographique de Rimouski est idéale pour mener ces travaux, en raison de la profondeur d’eau sur la voie navigable. « Des standards internationaux réclament que les mesures sonores soient effectuées à certaines profondeurs, ce qui n’est pas possible partout », relève M. Boudreau.

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