SUR LA ROUTE AVEC Kovacevic
« Une vieille fourgonnette Ford Sprinter » a logé Kovacevic et sa copine, Madelyn, pendant près d’un mois, alors que le couple parcourait plus de 3000 kilomètres le long de la côte californienne, avant de se diriger vers l’Arizona, puis le Nevada.
« Je suppose que la Pacific Coast Highway m’appelait, a indiqué le défenseur de 26 ans. On entend toujours parler de gens qui vivent dans leur fourgonnette, alors je voulais voir à quoi ça ressemblait, et je n’ai vraiment pas été déçu. »
Le voyage de 25 jours s’est amorcé à San Francisco. De là, le duo a déambulé à travers la Californie, s’arrêtant à Big Sur, Pismo Beach, Malibu et Los Angeles, Yosemite et au parc national de Joshua Tree, avant de quitter le Golden State.
L’Arizona a occasionné la visite de lieux tels que Phoenix, Sedona, Flagstaff et le Grand Canyon, puis le couple a estampé trois nuits à Las Vegas, au Nevada, à son journal de bord.
« Ç’a été un mois formidable. On n’a pas vraiment l’occasion de vivre ça très souvent. Je ne sais pas si je pourrai refaire ça un jour, a reconnu Kovacevic. On est évidemment privilégiés de pouvoir faire des voyages du genre; j’aimerais souligner cet aspect. »
Le défenseur n’en était pas à son baptême du camping, mais il admet qu’une excursion d’une telle durée était un plan de match « agressif ».
« On avait chacun campé seulement environ cinq nuits au total, dans notre vie, donc on n’était pas expérimentés, mais ça faisait partie du plaisir, d’apprendre au fur et à mesure ce qu’on devait faire et de développer une bonne routine de camping en parallèle », a-t-il expliqué.
Ils s’en sont bien sortis pour la majeure partie du voyage, mais le jeune défenseur a admis avoir commis une petite erreur de débutant.
« On a manqué d’essence une fois et ç’a été un peu problématique, s’est remémoré Kovacevic. Je ne sais pas si la musique était trop forte ou quoi, mais la lumière s’est allumée et j’ai dit : “Bon, je vais m’arrêter à la prochaine station-service.” Mais quand je suis sorti de l’autoroute pour m’y rendre, la voiture a arrêté de fonctionner. »
La morale de l’histoire : gardez à l’œil votre jauge de niveau d’essence, les amis.
Contrairement à ce qui l’attendait sur les chemins asphaltés, Kovacevic n’a pas manqué de carburant sur les surfaces glacées la saison dernière. Chez les Canadiens, seuls Nick Suzuki et David Savard ont cumulé plus de temps de jeu que le défenseur de première année. Le natif de Grimsby, en Ontario, a conséquemment profité de l’aventure pour relaxer et refaire le plein.
« C’est vraiment plaisant de pouvoir partir. Ça offre une sorte de nouvelle perspective sur ce qui est important et c’est l’occasion de réfléchir et de décompresser, ce qui a une grande valeur », a-t-il évoqué.
Kovacevic dit avoir essayé de ne pas trop penser au hockey, mais, inévitablement, la nature humaine a pris le dessus sur l’arrière de 6’4” » et 208 lb.
« Comme athlètes, on pense toujours à notre sport, c’est difficile de l’oublier, dit-il. Certains jours, j’ai l’impression de devoir m’entraîner juste pour me sentir mieux par rapport à moi-même, ma santé physique et ma santé mentale. Je dois le faire, sans quoi j’ai l’impression que je vais en perdre au niveau compétitif », a raconté le choix de troisième tour de Winnipeg en 2017.
L’entraîneur du conditionnement physique des Canadiens, Dale Lablans, a préparé des plans d’entraînement pour Kovacevic, qui les a suivis tout en suivant ce que dame Nature avait à offrir, dont notamment une randonnée de neuf heures, plus de 30 km à travers le Grand Canyon et le fleuve Colorado.
Dans sa courbe d’apprentissage de nomade inexpérimenté, Kovacevic a compris qu’il choisirait de suivre le courant plutôt que de trop planifier, si c’était à refaire.
« J’ai appris au fur et à mesure que le voyage avançait de laisser aller les choses, que ça irait, qu’on trouverait éventuellement un endroit où dormir, a-t-il retenu. Je ne m’attarderais pas autant à avoir un plan. Je pense que j’étais rendu plutôt bon avec ça vers la fin du voyage, et je me disais : “Ce sera amusant, peu importe où l’on se retrouve.” »
Un texte d’Evan Milner, traduit par Florence Labelle, collaborateurs du magazine des Canadiens