Élèves du primaire et du secondaire

Priorité à la vaccination pour une rentrée sans masque

Le gouvernement Legault mise sur une rentrée sans masque ni bulles-classes en septembre, à condition que les jeunes de 12 à 17 ans se fassent vacciner durant l’été. D’ici là, la Santé publique promet de revoir son refus de permettre les bals de fin d’études, une décision qui a causé la grogne des élèves et des parents qui terminent une deuxième année scolaire en pandémie. Bilan.

Une rentrée presque normale

Le directeur national de santé publique, le DHoracio Arruda, presse les parents de faire vacciner leurs enfants pour que la couverture vaccinale des 12-17 ans atteigne 75 % d’ici septembre. L’atteinte de cette cible permettra à Québec de mettre en place son plan de la rentrée, annoncé mercredi par le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, qui prévoit que les élèves du primaire et du secondaire retourneront en classe sans porter de masque. Cet assouplissement des mesures sanitaires sera aussi en vigueur pour les élèves de la formation générale des adultes et de la formation professionnelle.

La fin des bulles-classes

Contrairement aux mesures strictes imposées cette année dans les écoles, le plan préparé par Québec pour la rentrée prévoit que les enfants pourront fréquenter d’autres élèves de classes différentes dès septembre, mettant fin ainsi aux bulles-classes. Cela permettra aussi aux écoles de reprendre les activités parascolaires, sportives et culturelles. Le président de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement (FQDE), Nicolas Prévost, se réjouit de cette mesure, alors que les écoles prévoient ces jours-ci les choix de cours pour certains niveaux, notamment en 4e et en 5secondaire, qui nécessitent – selon les concentrations – de sortir de son groupe-classe habituel.

Beaucoup d’incertitude

Ainsi, si la pandémie reste maîtrisée, le plan annoncé mercredi par Québec devrait être mis en application dans trois mois. Mais trois mois, a rappelé mercredi le DArruda, c’est une « éternité ». Une mise à jour sera donc faite en août, a rappelé le ministre Roberge. Le président de la Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ), Kévin Roy, rappelle que « les parents et les élèves, ça fait cinq éternités qu’ils subissent » des protocoles sanitaires sévères. Il espère que les mesures d’urgence en cas d’éclosion seront ciblées à l’automne, et non uniformes à l’échelle de la province. De son côté, la présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), Josée Scalabrini, exige également que les enseignants aient suffisamment de temps, en août, pour mettre en application le plan définitif de la rentrée scolaire.

Un deuil définitif pour les bals ?

Le choix d’annuler pour la deuxième année de suite le traditionnel bal de fin d’études, qui passe mal au sein de la population, mène le DHoracio Arruda à réévaluer sa décision pour définir quand ces cérémonies pourraient avoir lieu. La Santé publique « n’est pas là pour écœurer le monde », a-t-il rappelé mercredi. « On comprend très, très bien la frustration, la colère, la déception que vivent les parents et les jeunes. Actuellement, le statut vaccinal des jeunes n’est pas suffisant pour permettre une activité, entre guillemets, de gros party sans risque important de superpropagation », a-t-il justifié. « Pour le bal lui-même, la réception festive qui pourrait avoir lieu, je m’engage à refaire une certaine évaluation très rapide avec mes équipes pour voir dans quelles conditions potentiellement et quand, c’est l’autre élément, ça pourrait avoir lieu », a-t-il ajouté. Nicolas Prévost, de la FQDE, demande pour sa part à la Santé publique de permettre aux écoles d’organiser des activités sécuritaires en présence des parents pour souligner la fin des études en dehors des heures de classe, après 16 h ou le week-end.

La tendance à la baisse se poursuit

Si le plan de la rentrée scolaire est tributaire de la situation sanitaire au Québec, la tendance à la baisse s’est poursuivie mercredi dans la province, alors que les cas de COVID-19, les hospitalisations et les décès sont en diminution. Les 288 nouveaux cas rapportés mercredi portent la moyenne quotidienne calculée sur 7 jours à 336. La tendance est ainsi en baisse de 32 % sur une semaine. Les hospitalisations poursuivent aussi leur baisse. On recense 340 personnes hospitalisées, soit 14 de moins que la veille. Du nombre, 77 se trouvent aux soins intensifs, en baisse de 9 sur 24 heures. Le Québec enregistre cinq décès supplémentaires. Le Québec a administré jusqu’à maintenant 5,7 millions de doses de vaccin. À noter, le ministère de la Santé rapporte avoir reconnu que 7701 doses ont été administrées à des Québécois hors de la province. Ainsi, à ce jour, 61,9 % de la population a été vaccinée au moins une fois. Le rythme d’administration des deuxièmes doses continue de s’accélérer.

— Avec Pierre-André Normandin, La Presse

Pas de retour en classe avant septembre en Ontario

Si les élèves du Québec sont de retour en classe et rêvent désormais d’enlever leur masque pour la prochaine rentrée, la situation en Ontario est tout le contraire. Les écoles de la province voisine ne rouvriront pas pour de l’apprentissage en personne avant septembre, alors que les élèves ont basculé en enseignement en ligne à la mi-avril. Le bilan sanitaire de l’Ontario – frappé par une importante troisième vague – s’est depuis amélioré, mais le gouvernement du premier ministre Doug Ford n’a pas inclus les écoles dans son plan de déconfinement, qui commence à la mi-juin. Beaucoup réclamaient que les écoles rouvrent pendant le dernier mois de l’année scolaire. Le médecin hygiéniste en chef de l’Ontario et la grande majorité de ses collègues régionaux estimaient que les élèves devraient retourner en classe pour leur bien-être. Indécis, le premier ministre Ford a finalement annoncé mercredi que les écoles ne rouvriraient pas pour le dernier mois de l’année scolaire. L’Ontario a signalé mercredi 733 nouveaux cas de COVID-19 et 25 autres décès liés au virus.

— Hugo Pilon-Larose, La Presse, et La Presse Canadienne

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