Immobilier

Des courtiers suggèrent aux vendeurs de ne pas hiberner

En temps normal, les vendeurs attendent le retour des beaux jours pour mettre leur bien immobilier sur le marché. Mais des courtiers nous rappellent que nous ne sommes pas dans un « temps normal ».

Alors que l’ère immobilière pré-COVID-19 était très marquée par les saisonnalités (le printemps et l’automne constituaient les périodes les plus actives, tandis que l’été et la pause des Fêtes montraient des ralentissements des transactions), le marché a beaucoup évolué depuis 2020 : une hausse et un nombre de ventes records ont été enregistrés l’hiver dernier.

Après avoir sondé son bassin de courtiers cet automne, la firme Royal LePage indique qu’une grande majorité d’entre eux recommandent aux vendeurs de chercher à placer leur propriété sur le marché à l’hiver plutôt que d’attendre le printemps. Deux raisons principales justifient cette incitation : d’une part, l’état du marché immobilier, toujours marqué par une importante asymétrie entre une offre limitée et une demande soutenue, situation qui reste favorable aux vendeurs ; d’autre part, la perspective d’une éventuelle hausse des taux d’intérêt en 2022 qui pourrait venir jouer dans les plates-bandes des acheteurs.

L’entreprise immobilière note que cette recommandation adressée aux vendeurs n’est pas spécifiquement québécoise : elle se retrouve aux quatre coins du pays, tout particulièrement en Colombie-Britannique.

À l’échelle du Canada, 79 % des courtiers sondés à l’interne par Royal LePage conseillent de vendre à l’hiver plutôt qu’au printemps (au Québec, ils sont 83 % à le suggérer), alors qu’ils n’auraient été que 64 % à le faire dans le contexte qui précédait la pandémie.

Même constat pour Serge Brousseau, propriétaire de Re/Max Du Cartier, qui pointe le peu de propriétés disponibles, ce qui devrait continuer de créer des situations de surenchères cet hiver : « C’est l’occasion pour un vendeur d’aller chercher le maximum pour sa propriété, indique-t-il. D’une année à l’autre, ça peut être différent, rappelle M. Brousseau, c’est un bon temps effectivement pour vendre sa propriété, ce qui ne veut pas dire que le printemps ne sera pas bon. Normalement, avril est le plus gros mois de l’immobilier, avec beaucoup de vendeurs et d’acheteurs sur le marché. J’ai l’impression qu’on n’en aura pas vraiment terminé avec ces surenchères, même si elles ont quand même diminué. Si ça augmente un peu ce printemps, ça ne sera pas aussi aigu que ce qu’on a vécu l’an dernier. »

Pour rappel, les ventes immobilières en décembre 2020 avaient connu une hausse de 39 % au Québec par rapport à 2019. On avait alors observé une très forte progression dans les zones périphériques montréalaises, dont la couronne nord (+ 49 %), Laval et la Rive-Sud (+ 31 %), selon les données fournies par l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec.

Pour 2022, de nombreuses variables entreront cependant en jeu, dont l’étiolement des aides gouvernementales et la tendance au retour, partiel ou complet, dans les bureaux de travail, ce qui pourrait changer la donne, notamment dans les marchés des banlieues.

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