Transformation numérique

APN : Une révolution pour être les meilleurs

APN a amorcé sa transformation numérique il y a plus de 10 ans. À petits pas, l’entreprise d’usinage de Québec poursuit sa lancée. Elle compte désormais aider les PME manufacturières à devenir plus productives au moyen de l’innovation.

L’innovation, Yves Proteau en mange. Après avoir travaillé à l’automatisation de différentes sociétés, le coprésident d’APN est rentré au bercail en 2004. « À ce moment-là, on était une entreprise traditionnelle de 16 employés et de 1,5 million de chiffre d’affaires. On a commencé à petits pas, en achetant les bons logiciels, les bonnes machines pour devenir plus performants », souligne-t-il.

La performance est d’ailleurs cruciale pour le fabricant qui joue dans un marché mondial. Pas moins de 80 % de ses clients se situent à l’extérieur de nos frontières, alors que 98 % de ses produits se vendent ailleurs dans le monde. « Quand le monde entier compétitionne contre toi, tu dois être le meilleur. On doit s’améliorer constamment en utilisant les outils disponibles. »

Un « projet jetable »

Les premiers ingénieurs ont fait leur entrée chez APN en 2006. Quatre ans plus tard, l’atelier négociait son virage 4.0.

« Ça a commencé par ce que j’appelle un projet jetable, un projet qui n’est pas assez gros pour se planter complètement. On a implanté le prototype qu’un stagiaire en génie a développé avec nous en huit mois. Ça nous a coûté 5000 $ et c’est devenu un incroyable succès. »

— Yves Proteau, coprésident d’APN

Aujourd’hui, les experts en robotique et en intelligence artificielle se mêlent aux machinistes.

« On est vus comme une entreprise hyper innovante, où tout est interconnecté, où les robots marchent tout seuls. On continue à faire de l’usinage, mais de façon complètement différente », résume Yves Proteau.

Beaucoup d'avantages

Cette transformation comporte de nombreux avantages. APN souffre par exemple peu de la pénurie de main-d’œuvre. « On devrait connaître une croissance de 30 % par année dans les trois prochaines années. C’est plus facile de croître quand on n’a pas besoin d’embaucher autant de personnel. »

Le coprésident souligne également que les produits sont plus constants et que la qualité a augmenté.

Aussi des défis

La transformation numérique a aussi amené son lot de défis. « Au début, c’était difficile d’avoir de l’argent pour de l’intangible. Le logiciel t’aide à travailler, mais tu ne le vois pas. Ce n’est pas comme une machine ou une bâtisse », estime Yves Proteau.

« L’autre complexité, ç’a été de changer notre modèle d’emploi, ajoute-t-il. On est une entreprise qui, avant, employait des machinistes à 95 %. Aujourd’hui, ils ne représentent plus que 60 % des employés et ça devrait baisser à 40 % dans deux ans au profit d’ingénieurs, de personnel d’amélioration continue ou d’intelligence artificielle. On devrait également avoir deux fois plus de machines qui fonctionnent de façon autonome. »

Après APN, le Québec

L’entreprise d’usinage et sa jeune pousse Liggo ont récemment reçu un prêt de 7,5 millions de dollars d’Investissement Québec pour poursuivre l’automatisation de leurs procédés.

« Liggo est un logiciel que nous avons développé pour intégrer toutes nos machines. On veut le mettre au point et l’améliorer pour que les autres PME puissent en profiter », explique le dirigeant.

Yves Proteau ne compte pas s’arrêter là. Il espère multiplier la croissance d’APN Global en achetant d’autres entreprises. Il veut en outre aider la société à devenir plus performante et pousser les secteurs moins technologiques, comme la santé, à être plus compétitifs. « Je ne veux pas qu’on coure plus vite, juste qu’on coure mieux », illustre-t-il.

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