Moonage Daydream

Bowie en immersion

En 2017, Brett Morgen a eu accès à des milliers d’heures d’archives inédites et personnelles de David Bowie, rendues disponibles par sa succession. Morgen, qui avait réalisé le documentaire Montage of Heck sur Kurt Cobain en 2015, rend hommage au Thin White Duke, six ans après sa mort.

Moonage Daydream, présenté en primeur en mai dernier au Festival de Cannes, est tout sauf un documentaire classique ou un film biographique traditionnel. C’est une immersion dans l’œuvre musicale et picturale de David Bowie, à travers son parcours artistique, philosophique et spirituel.

Brett Morgen a créé une œuvre éclatée, décalée, colorée, psychédélique, pas tout à fait chronologique, en phase avec l’artiste avant-gardiste et prolifique qu’était Bowie. À 33 ans, Bowie avait déjà enregistré 17 albums, exposé de nombreuses toiles et sculptures, joué dans deux films et une pièce de théâtre sur Broadway. « Je suis un généraliste », aimait-il dire.

Moonage Daydream, c’est « Bowie par Bowie » ou encore « La vie selon Bowie ». On entend sa voix du début à la fin, hors champ ou à l’écran. Il n’y a aucun autre intervenant. Que Bowie, ses dessins, ses sculptures, des séquences de ses entrevues, de ses vidéoclips, de ses films et de 48 de ses chansons remastérisées, en versions studio et en spectacle.

Morgen a eu accès à plus de cinq millions d’éléments d’archives, dont des carnets, des dessins et de rares enregistrements. Il a travaillé pendant quatre ans à ce projet, dont deux ans à passer les archives au peigne fin, puis dix-huit mois seulement sur le son et les images d’animation et de synthèse qui illustrent les propos de Bowie.

Le montage de Moonage Daydream, fruit d’un travail colossal, est un tour de force. Morgen y a intégré des extraits de films qui ont inspiré Bowie (Le voyage dans la Lune, Metropolis, Nosferatu le vampire, A Clockwork Orange, etc.) et ceux dans lesquels il a joué (The Man Who Fell to Earth, Labyrinth, Merry Christmas, Mr. Lawrence). Il a aussi puisé dans ses vidéoclips, dont il a notamment extrait ses célèbres pas de danse avec la Québécoise Louise Lecavalier pour la chanson Fame.

En résulte un film impressionniste sur la vie et l’œuvre de l’un des artistes les plus influents des 50 dernières années. En 2 h 15 min, Morgen ne couvre pas tout et en saute des bouts. Des pans de la carrière de Bowie ont été mis de côté, en particulier à partir des années 1990 (toute l’aventure Tin Machine, notamment).

Brett Morgen propose un portrait forcément flatteur, qui évite généralement le piège de l’hagiographie. Il montre le Bowie au visage émacié dépendant à la drogue, au milieu des années 1970. Et dans les mots de Bowie toujours, on revient sur son virage commercial du milieu des années 1980, alors que l’argent semblait avoir pris le dessus sur la pertinence artistique. On le rappelle avec les images d’une pub de Pepsi avec Tina Turner, sur la chanson Modern Love.

Bowie se révèle énormément dans ce film où il est beaucoup question de sa philosophie de vie. « Je déteste gaspiller une journée », dit-il en entrevue. On sourit en pensant que des artistes comme Harry Styles ou Timothée Chalamet font réagir aujourd’hui parce qu’ils s’amusent avec les codes androgynes de la mode. Quand on voit Bowie en attirail de Ziggy Stardust, en entrevue à la télé britannique il y a 50 ans, on se dit qu’on a la mémoire courte.

Moonage Daydream, dont le titre est tiré d’une chanson célèbre de The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars, s’adresse autant aux irréductibles de Bowie qu’à ceux qui ne le connaissent que par ses chansons les plus connues. C’est une formidable tornade d’images, d’idées et d’inoubliables chansons, d’un artiste immense et immortel. Le plus cool à avoir jamais mis les pieds sur Terre ou sur Mars.

Documentaire

Moonage Daydream

Brett Morgen

2 h 15

En salle

8/10

Printemps éternel

Un portrait vibrant et percutant

Le piratage des ondes de la télévision d’État chinoise par le mouvement spirituel Falun Gong le 5 mars 2002, tel que le raconte et l’illustre des années plus tard le bédéiste Daxiong.

Printemps éternel (Eternal Spring est le titre anglais) est ce long métrage qui représente le Canada aux Oscars dans la catégorie du meilleur film international. À la fois documentaire et film d’animation – un peu comme Valse avec Bachir (Ari Folman) en son temps –, cette production canadienne, tournée en langue mandarine, relate un épisode marquant de la vie du dessinateur chinois Daxiong, aujourd’hui installé à Toronto.

Sans avoir participé directement à l’opération de piratage à laquelle le récit fait écho, le dessinateur fut néanmoins pourchassé par les autorités chinoises à cause de ses accointances présumées avec des membres du mouvement spirituel Falun Gong. Vingt ans plus tard, Daxiong retrace l’histoire de cette opération au cours de laquelle des militants ont voulu contrer la propagande diffamatoire du gouvernement chinois en piratant les ondes de la télévision d’État à Changchun, ville de plus de 7 millions d’habitants située dans le nord-est du pays. Le coup d’éclat fut spectaculaire, mais la répression fut sanglante.

Sous la caméra de Jason Loftus (Ask No Questions), Daxiong met son talent de dessinateur à profit (l’animation est remarquable) pour replonger dans l’histoire, tout en retrouvant quelques-uns des survivants, maintenant exilés en Corée, au Canada ou aux États-Unis. Le choix de l’animation et l’enrobage sous forme de bande dessinée permettent ainsi la stylisation d’un récit qui, autrement, aurait sans doute été trop difficile à montrer tant il comporte son lot d’horreurs.

Printemps éternel comporte d’évidence une forte connotation politique en dénonçant la répression du régime chinois pour toute forme de liberté spirituelle ou religieuse. Au-delà de ce constat, ce long métrage emprunte aussi la forme du portrait vibrant d’un homme contraint au déracinement, qui réévalue sa propre perception d’une opération dont il a déjà douté de la pertinence.

Printemps éternel est à l’affiche en version originale mandarine avec sous-titres français.

Documentaire

Printemps éternel

Jason Loftus

Avec Daxiong, Jin Xuezhe et Wei Lisheng

1 h 26

En salle

8/10

Athena

De bruit et de fureur

Après la mort de son plus jeune frère à la suite d’une prétendue intervention policière, un jeune homme, déchiré entre son propre désir de vengeance et celui de ses deux autres frères, essaie de calmer les tensions. L’explosion est pourtant inévitable…

Ce troisième long métrage de Romain Gavras (Notre jour viendra, Le monde est à toi) s’impose grâce à la virtuosité d’une mise en scène constamment sous tension, mais aussi par sa capacité à saisir un état d’esprit pouvant mener à tous les dérapages.

Le choix de nommer « Athena » le complexe immobilier dans lequel s’entassent des familles d’immigrants de deuxième et troisième génération dans une banlieue parisienne n’est pas innocent. Ce long métrage emprunte en effet la forme d’une tragédie grecque contemporaine à travers le destin d’une fratrie. La disparition du benjamin d’une famille de quatre garçons, mort – à l’âge de 13 ans – après avoir été apparemment tabassé par des policiers, sera l’étincelle qui mettra le feu aux poudres. Un climat de véritable guerre civile s’installe.

On pense évidemment aux Misérables d’il y a trois ans, d’autant que Ladj Ly, signataire du film, a participé à l’écriture du scénario d’Athena. Fort de son savoir-faire, Gavras a opté pour une approche immersive qui ne laisse aucun répit au spectateur. Un plan-séquence vertigineux, de plus de 10 minutes, ouvre d’ailleurs ce drame explosif qui, même s’il fait écho au sentiment d’injustice que ressentent depuis longtemps ces citoyens français marginalisés, évite les écueils de la démagogie. La tension découle en outre des différences marquées entre les moyens que comptent prendre les trois frères pour exprimer leur indignation et se faire justice.

Au-delà des prouesses de réalisation, Athena est un drame social puissant, qui parvient à traduire de façon très percutante les mécanismes d’une colère collective.

Lancé à la Mostra de Venise, Athena est offert en exclusivité sur Netflix.

Drame

Athena

Romain Gavras

Avec Dali Benssalah, Alexis Manenti et Anthony Bajon

1 h 37

Sur Netflix

7,5/10

Blonde

Le sombre destin d’une icône

De son enfance tumultueuse à son ascension fulgurante et à ses histoires d’amour complexes – de Norma Jeane Baker à Marilyn Monroe –, Blonde brouille la frontière entre réalité et fiction pour explorer l’écart entre la vie publique et la vie privée de celle qui, 60 ans après sa mort, demeure une icône.

En s’inspirant d’une biographie fictive qu’a publiée Joyce Carol Oates il y a une vingtaine d’années, Andrew Dominik s’immisce dans les sphères privées de la vie de Marilyn Monroe, par définition non documentées. Le cinéaste dispose ainsi de l’espace requis pour inventer sa vision des choses, n’étant pas tenu d’être fidèle à la réalité.

Comme Spencer l’an dernier, allégorie sur la princesse Diana, Blonde n’a rien du biofilm traditionnel, encore moins du documentaire. C’est d’ailleurs ce qui en fait l’intérêt. Cela dit, le cinéaste insère dans son récit éclaté, parfois en couleurs, parfois en noir et blanc, les épisodes les plus célèbres de la vie de celle qui, 60 ans après sa mort, reste présente dans l’imaginaire collectif mondial.

Pour saisir le mieux possible l’esprit de Marilyn Monroe, Andrew Dominik (The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford, Killing Them Softly) a choisi une approche impressionniste. Blonde ressemble ainsi à une enfilade de fragments d’une mémoire qui s’entrechoquent.

L’un des axes principaux du récit est le rapport à la maternité. Le premier acte est consacré à dépeindre la relation violente que sa mère (Julianne Nicholson) a entretenue avec elle, lui imputant tous ses malheurs, y compris l’abandon du mari (et père), qui ne voulait pas d’enfant.

En misant sur le contraste entre l’adulation dont Norma Jeane fera l’objet plus tard, quand elle deviendra Marilyn Monroe, et le vide intérieur laissé par cette blessure incicatrisable, Andrew Dominik trace le portrait d’une femme à la fois forte et fragile, confrontée à ses amours tumultueuses et à son propre désir de maternité. La vedette est aussi constamment tiraillée par l’image qu’ont les admirateurs de Marilyn Monroe, qui ne correspond en rien à la vraie nature, beaucoup plus sombre, de Norma Jeane Baker. La vision d’Andrew Dominik est claire : cette femme fut une victime dans tous les aspects de sa trop courte vie, broyée de surcroît par la machine hollywoodienne.

Ana de Armas s’est jetée corps et âme dans le personnage, avec l’abandon de celle qui, comme l’icône en son temps, aspire aux plus grandes partitions. L’actrice offre une performance remarquable dans un film trop long, dont l’audace sera célébrée par les uns, décriée par les autres.

Lancé à la Mostra de Venise, pendant laquelle une première version de ce texte a été publiée, Blonde est à l’affiche à Montréal à la Cinémathèque québécoise et au Cinéma Moderne. Netflix le déposera sur sa plateforme le 28 septembre.

Drame biographique

Blonde

Andrew Dominik

Avec Ana de Armas, Bobby Cannavale et Adrien Brody

2 h 45

En salle dès ce vendredi et sur Netflix dès le 28 septembre

7/10

Don’t Worry Darling

Au-delà des controverses, un film quand même intéressant

Une femme au foyer des années 1950, qui vit dans une communauté expérimentale utopique fondée par l’entreprise secrète pour laquelle son mari travaille, soupçonne que cet univers glamour cache des secrets inquiétants.

Avant même son lancement, la réputation de ce long métrage était déjà entachée par des controverses dont les journaux spécialisés ont fait leurs choux gras, notamment à propos d’une mésentente présumée entre l’actrice principale, Florence Pugh, et la réalisatrice, Olivia Wilde. Des histoires de coulisses, dignes d’un téléroman, ont aussi marqué le tournage, au point que celles-ci ont pris le pas sur tout le reste.

Sans être une grande réussite, Don’t Worry Darling reste pourtant un long métrage intéressant, ne serait-ce que grâce aux parallèles qu’on peut facilement établir entre l’époque évoquée dans le récit – les années 1950 – et la nôtre, particulièrement à propos de la condition féminine. À cet égard, on peut assurément y voir un film social et politique.

La promotion est beaucoup axée sur Harry Styles, superstar de la musique pop qui tient pour la première fois un rôle important au cinéma (de façon plus ou moins convaincante, disons-le), mais ce long métrage est d’abord et avant tout l’affaire de Florence Pugh. Cette dernière excelle dans le rôle d’une jeune femme qui tombe dans un monde en apparence parfait, mais qui, sous le vernis, en cache un autre beaucoup plus sinistre.

Dans cette petite communauté construite en plein désert à la faveur d’un projet mystérieux, pour lequel tous leurs maris travaillent, les femmes, entièrement dévouées à leur homme, sont tenues dans l’ignorance et doivent suivre des règles très strictes. Certains territoires leur sont carrément interdits. Même si cette histoire se déroule il y a sept décennies, les discours prônant le retour aux valeurs « traditionnelles » ressemblent étrangement à ceux qu’empruntent aujourd’hui certains leaders ultraconservateurs un peu partout dans le monde.

Après l’excellent Booksmart, Olivia Wilde offre à titre de réalisatrice une production ambitieuse, très léchée (la direction artistique ramène l’iconographie de l’époque dans tout son éclat), minée cependant par une pirouette scénaristique qu’on voit trop venir de loin.

Lancé à la Mostra de Venise, pendant laquelle une première version de ce texte a été publiée, Don’t Worry Darling (Ne t’inquiète pas chérie en version française) est maintenant à l’affiche.

Drame

Don’t Worry Darling (V. F. : Ne t’inquiète pas chérie)

Olivia Wilde

Avec Florence Pugh, Harry Styles et Chris Pine

2 h 02

En salle

6/10

Rumba la vie

Indéniablement sincère

Un chauffeur de bus scolaire ayant abandonné femme et enfant 20 ans plus tôt s’inscrit incognito au cours de danse que donne sa fille dans l’espoir de reprendre contact avec elle.

Très associé en France au personnage qu’il a joué dans la série de films Camping, une trilogie de Fabien Onteniente ayant connu un succès monstre outre-Atlantique (beaucoup moins en nos terres), Franck Dubosc a choisi de moduler cette fois une tonalité différente. Rumba la vie, son deuxième long métrage à titre de scénariste et réalisateur (quatre ans après Tout le monde debout), s’aventure en effet davantage dans l’émotion, à la faveur d’une comédie dramatique où l’humoriste ne s’est pas donné l’obligation de faire rire à tout prix, mais plutôt celle d’entraîner le spectateur entre sourires et larmes.

À cet égard, il y réussit plutôt bien. Franck Dubosc se glisse dans la peau de Tony, un homme mûr, obsédé par l’Amérique, qui ne connaîtra jamais autre chose que la France profonde de laquelle il est issu et l’époque dans laquelle il semble être figé. Se dessine ainsi le portrait d’un quinquagénaire dont les convictions seront quand même un peu bousculées après un malaise cardiaque.

Sans rien réinventer, celui dont la notoriété au Québec est principalement due à ses prestations sur scène propose une jolie histoire, parsemée parfois de belles idées. On savourera la présence inattendue de Michel Houellebecq dans le rôle d’un cardiologue, tout autant que celle de Marie-Philomène Nga en voisine bienveillante apprenant à Tony les rudiments de la rumba congolaise. Jean-Pierre Darroussin assure aussi dans le rôle d’un ami peu certain de son orientation, et Louna Espinosa est très crédible dans celui de la fille encore inconnue.

L’histoire baignant dans une atmosphère mélancolique, l’émotion semble parfois un peu forcée, mais l’exercice est indéniablement sincère.

Comédie dramatique

Rumba la vie

Franck Dubosc

Avec Franck Dubosc, Louna Espinosa et Jean-Pierre Darroussin

1 h 43

En salle

6/10

Robuste

Cœurs tendres, corps robustes… et après ?

Lorsque son bras droit et seul compagnon doit s’absenter pendant plusieurs semaines, Georges, star de cinéma vieillissante, se voit attribuer une remplaçante, Aïssa. Entre l’acteur désabusé et la jeune agente de sécurité, un lien unique va se nouer.

Constance Meyer a choisi une formule assez conventionnelle pour son premier long métrage, trop souvent exploitée au cinéma français : la rencontre incongrue entre deux personnages dont les dissimilitudes intriguent est au cœur de Robuste.

D’un côté, Georges (Gérard Depardieu), vieil acteur ronchon dégoûté de son métier, et de l’autre, Aïssa (Déborah Lukumuena), jeune lutteuse et agente de sécurité disciplinée et prévenante. Lorsque cette dernière se voit affectée à la garde rapprochée du colosse désabusé, une sorte de magie opère entre ces deux solitudes, rapprochant graduellement les protagonistes jusqu’à ce qu’ils développent une amitié improbable.

Dans un rôle taillé pour lui – pour ne pas dire calqué sur lui –, Depardieu est impeccable. Mais qui s’étonne encore de le voir briller dans les rôles de grincheux ? Déborah Lukumuena crève l’écran, renvoyant la balle aisément à la montagne sacrée avec qui elle partage la vedette. César du meilleur second rôle féminin en 2017 dans Divines, la jeune comédienne confirme ici son talent.

Le tandem d’acteurs fonctionne à merveille. Mais leur complicité empreinte de tendresse ne pallie pas les faiblesses du scénario, sorte de coquille vide aux bonnes bases, mais dont l’âme ne se révèle jamais. Même si l’écriture de Constance Meyer sert bien le talent de Depardieu et de Lukumuena, qui livrent des dialogues le plus souvent subtils, on a l’impression que la scénariste et réalisatrice n’a pas trouvé le brin de folie qui aurait propulsé son histoire dans les hautes sphères.

Saluons toutefois la direction photo habile, le choix de la sobriété permettant de s’attarder aux regards et à l’affection discrète que se portent Georges et Aïssa. David Babin (alias Babx) signe une bande sonore remarquable, dont l’onirisme nourrit la dimension intime du film.

Au fil des sous-intrigues inutiles et des scènes insignifiantes, l’intérêt pour ce tandem surprenant laisse place à l’ennui. Est-ce que la robustesse évoquée dans le titre, point commun entre les protagonistes, serait finalement le thème de cette œuvre monotone ? Poser la question, c’est proférer que Robuste n’atteint pas sa cible.

Comédie dramatique

Robuste

Constance Mayer

Avec Gérard Depardieu et Déborah Lukumuena

1 h 35

En salle

5,5/10

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.