Immobilier / Le tour du propriétaire

Luxe insulaire

Des propriétaires nous ouvrent les portes de leur demeure d’exception, offerte sur le marché de la revente

On avait très hâte d’en savoir plus sur cette maison de style néo-Tudor. Les photos laissaient imaginer que de grands travaux avaient modernisé les intérieurs de cette demeure, bien assise sur l’île Morris à Boisbriand.

On n’a pas été déçue.

Les résidants, et la designer qui les a aidés, avaient une foule d’histoires à raconter sur la propriété qu’ils chouchoutent (et rénovent) depuis 20 ans. On serait restée plus longtemps si on avait été moins polie !

Il y a, dans l’île Morris, quelques dizaines de maisons. De grandes propriétés installées au centre, mais aussi le long de la rive de cette île de la rivière des Mille Îles qui fait à peine 400 mètres sur 700 mètres. Pour s’y rendre, on doit emprunter un joli pont en bois où il est interdit de pêcher. On peut en effet difficilement concevoir une voiture et un piéton partageant la voie étroite au même moment !

De l’autre côté, on est ailleurs. Loin de la grande ville, pourtant à 30 minutes de là, loin de l’autoroute 15, pourtant visible du côté est, et loin du brouhaha des centres commerciaux, pourtant à quelques kilomètres. C’est encore plus vrai quand on arrive au bout du chemin qui mène à la propriété.

Le terrain de quelque 44 000 pieds carrés donne directement sur la rivière. Avec, en prime, aucun voisin dans les îles avoisinantes.

André Gagné a acheté cette propriété en 2003. « Je connaissais l’endroit parce qu’on visitait des amis qui vivaient ici, explique le jeune sexagénaire. On faisait du ski nautique avec les enfants. J’attendais qu’un terrain se libère pour l’acheter. » Celui qu’il a choisi est particulièrement bien situé. On n’entend que le murmure des voitures venant de l’autoroute et on reçoit la nature dans chaque pièce à travers les grandes fenêtres de la maison.

Un intérieur rafraîchi

À l’intérieur, elle avait besoin d’être rafraîchie. Un euphémisme, précisent les proprios. « La décoration était figée circa 1990 », se souvient Jacinthe LeBlanc, designer qui a accompagné le couple depuis le début. « Avec Pascale, la conjointe d’André, on a travaillé pour l’actualiser et la rendre plus chaleureuse. » Et plus luxueuse, a-t-on envie d’ajouter.

Dans le vestibule, une pièce de grande taille adjacente au bureau et menant aux pièces communes du rez-de-chaussée et à l’escalier vers les chambres, la designer a fixé le fil conducteur de la maison : du presque noir (Off-Black, du fabricant britannique Farrow & Ball) peint sur les boiseries, le plafond, les portes. Partout, on retrouve au moins un élément de cette teinte. « C’est une couleur qui s’apparente à l’ardoise, plus douce que le noir de jais, explique Jacinthe LeBlanc. Elle donne de la profondeur, de la classe. »

Le noir s’apparente aussi au piano qui trône au salon et qu’on voit sitôt le seuil passé. Le magnifique piano à queue n’est pas que décoratif. André joue depuis la petite enfance. Le Bösendorfer 290 est un cadeau qu’il s’est offert. C’est un grand modèle qui prend beaucoup d’espace. Le salon a été agrandi pour l’accommoder. « On en a profité pour changer toutes les fenêtres du rez-de-chaussée », explique André. Une décision qui propulse le regard vers l’extérieur. On a visité la maison l’hiver au lendemain d’une bordée de neige où le blanc dominait.

Mais avant de passer au salon, il faut traverser la cuisine rénovée en 2011. « On a fait appel au cuisiniste Steam qui a respecté le design imaginé par Pascale et Jacinthe », raconte André. Le résultat est une pièce conviviale, remplie de rangements et d’appareils haut de gamme. Malgré ses 12 ans, elle n’a pas vieilli. Elle pourrait avoir été assemblée le mois dernier.

Tout dans cette maison a été repensé, démoli et rebâti. Par exemple, la salle de bains adjacente à la chambre principale a connu une refonte complète.

La grande douche a été coiffée d’une tête de pluie de 24 po sur 24 po avec aromathérapie et luminothérapie. Le sol et les murs sont recouverts de grandes plaques en porcelaine Maxfine Calacatta avec plancher chauffant. On pourrait se croire dans un hôtel de luxe, si ce n’était du rangement conçu pour les proprios sous les lavabos et dans la penderie.

Dehors, la façade a conservé son look, mais on l’a éclaircie en retirant certaines des planches en pruche qui constituent les éléments décoratifs du style Tudor. En fait, toutes les planches qui ont survécu ont été remplacées. « J’aime la perfection, confie André. En 2019, j’ai construit un nouveau garage avec l’artiste Mario Adornetto. J’en ai profité pour arracher tout le sol, de la rue jusqu’à la rivière ! » Les travaux ont duré six mois durant lesquels le couple en a profité pour ajouter de nouveaux milieux de vie à l’extérieur : des terrasses en béton pour remplacer les anciennes en bois, une nouvelle canalisation qui amène l’eau de pluie de la rue vers la rivière, un sauna, une piscine d’entraînement, une fontaine, etc. La liste est longue et a coûté plus de 1 million de dollars.

Pourquoi partir ? Parce que, vous l’aurez deviné, André et Pascale sont des gens d’action et de projets. Après 20 ans à bonifier cette maison, ils rêvent déjà à la prochaine. On a hâte de voir la suite des choses.

La propriété en bref

Prix demandé

4 700 000 $

Année de construction

1988

Pièces

18 pièces comprenant 4 chambres, 3 salles de bains, 2 salles d’eau, 2 foyers au gaz, 2 garages. En bordure de la rivière des Mille Îles, système de drainage.

Superficie du terrain

44 002 pi2

Évaluation municipale

1 690 000 $

Impôt foncier

9122 $

Taxe scolaire

1249 $

Courtiers

Marie-Claude Bergeron et Samuel Larocque, Engel & Völkers

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