Le président russe, Vladimir Poutine, a rencontré jeudi à Pékin son homologue et « cher ami » Xi Jinping, avec l’espoir de le convaincre d’apporter un soutien plus appuyé à l’effort de guerre russe en Ukraine.
Xi Jinping l’a reçu dans la matinée lors d’une cérémonie d’accueil en grande pompe, devant l’immense Palais du peuple qui donne sur la place Tiananmen.
Les deux hommes se sont serré la main, tandis qu’une fanfare jouait les hymnes russe et chinois, selon des images de la télévision d’État CCTV.
Cette visite de deux jours constitue le premier voyage à l’étranger de M. Poutine depuis sa réélection en mars et son deuxième en Chine en un peu plus de six mois.
Ce géant asiatique est une planche de salut économique cruciale pour la Russie, en proie à de lourdes sanctions occidentales prises pour la punir de son offensive militaire en Ukraine.
Quelques heures avant son départ, Vladimir Poutine s’est félicité des avancées en Ukraine de l’armée russe, qui a revendiqué la prise de plusieurs localités dans la région de Kharkiv (nord-est du pays) : « Nos troupes améliorent constamment, chaque jour, leurs positions dans toutes les directions », a-t-il assuré.
Tout juste de retour d’une tournée en France, en Serbie et en Hongrie, Xi Jinping y a défendu le droit de maintenir avec son voisin russe des liens économiques normaux. La Chine bénéficie notamment d’importations d’énergie russe bon marché.
« C’est le premier voyage de Poutine après son investiture et il est donc destiné à montrer que les relations sino-russes montent encore d’un niveau », dit l’analyste russe indépendant Konstantin Kalachev.
« Sans oublier l’amitié personnelle visiblement sincère entre les deux dirigeants. »
Ligne rouge
Mais ces liens étroits sont vus avec une suspicion croissante chez les Occidentaux. Les États-Unis menacent ainsi de sanctionner les entreprises étrangères, en particulier les banques, qui travaillent avec la Russie.
Le Kremlin a dit cette semaine que les deux présidents évoqueraient notamment « les domaines clés de développement de la coopération russo-chinoise, tout en échangeant aussi leurs points de vue sur les questions internationales et régionales ».
Dans un entretien avec l’agence de presse officielle Chine nouvelle paru mercredi, Vladimir Poutine a salué le « désir sincère » de Pékin d’œuvrer au règlement de la crise ukrainienne.
La Chine appelle régulièrement au respect de l’intégrité territoriale de tous les pays (sous-entendu Ukraine comprise), mais exhorte aussi à prendre en considération les préoccupations de sécurité de la Russie.
Washington a fixé une ligne rouge à Pékin – ne pas fournir directement d’armes à la Russie – et dit n’avoir à ce jour pas eu la preuve du contraire.
— Agence France-Presse