La réussite est dans les détails

C’est en prenant soin des mille et un détails de cette maison que le constructeur Écohabitations boréales a atteint une qualité écologique élevée. La durabilité et l’économie d’énergie relèvent d’une démarche méticuleuse, dans le choix des matériaux et à chaque étape de construction.

Durabilité

La durabilité du bâtiment, un élément écologique de poids, a été maximisée par une quarantaine de mesures, explique Julie Hudon, responsable de la logistique chez Écohabitations boréales. Mesures de stabilisation, notamment : plaques de renforcement à la jonction de certaines poutres, ainsi que béton armé dans les semelles et les murs de fondation. Entre autres mesures : des moulures antirongeurs bloquant l’accès à la couche d’air entre les murs et le revêtement ; drain français supérieurement protégé, membrane d’étanchéité en plastique (Delta) sur les fondations, plus durable que le goudron ; fibre géotextile dans les murets de pierre, contre l’érosion.

Énergie

La performance énergétique est capitale dans le bilan environnemental d’une maison. Ici, le bâtiment, orienté plein sud, profite de la chaleur solaire. Sa grande étanchéité (0,7 CAH au taux d’infiltrométrie) est un véritable tour de force, compte tenu de la présence d’un foyer et de pignons. La température de confort est abaissée par le chauffage radiant. Ajoutons : des vitrages triples, des murs dotés d’une double membrane pare-air et pare-vapeur, un échangeur d’air supérieur et une pompe ultraperformante pour l’eau de puits. Résultat : une cote ÉnerGuide (mesure de Ressources naturelles Canada) de 83, ce qui est très élevé.

Matériaux

Les matériaux, sujet d’innombrables courriels avec les fournisseurs, ont été choisis pour protéger la santé des occupants comme celle de l’écosystème. Quelques exemples : les portes intérieures, en fibre de bois recyclée (Emerald Core, de Masonite) ; les armoires de cuisine, aux caissons en panneaux NU Green (d’Uniboard, sans urée formaldéhyde ajoutée) et aux portes en érable local certifié FSC ; les 2 X 6 de la charpente et les panneaux de sous-plancher, en bois certifié FSC ; les coulis et scellant non toxiques (Mapéi, société québécoise). Les quantités ont été minimisées par un logiciel d’optimisation des matériaux, et 67 % des déchets de chantier ont été portés au recyclage.

Eau 

La gestion écologique de l’eau se manifeste ici par un réseau de plomberie compact, qui minimise le trajet de l’eau chaude : les deux salles de bains sont l’une au-dessus de l’autre et à côté de la cuisine. Un récupérateur de chaleur des eaux grises préchauffe l’eau avant son arrivée dans le chauffe-eau électrique, et toutes les conduites d’eau chaudes sont isolées. Enfin, les salles de bains arborent des toilettes à double chasse, ainsi que des robinets et une pomme de douche à très haute efficacité (respectivement de JL Baril et de Riobel, deux entreprises québécoises).

Terrain

L’aménagement paysager apporte lui aussi des points écologiques. Dans le cas présent, le déboisement a été minimisé par une conception adaptée à la topographie et par la précision du pelletage mécanique (Excavation Ogilvie et fils). Par ailleurs, l’érosion est contrôlée par des barrières à sédiments, notamment des murets de pierre munis de fibre géotextile. La superficie déboisée non occupée par la maison a été aménagée à 90 % avec des végétaux, et à 10 % avec un matériau perméable (de la pierre concassée), qui laisse l’eau percoler le sol et non former des ruisseaux destructeurs.

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