Voyage

Où voyage la clientèle canadienne fortunée ?

Les destinations les plus prisées des Canadiens aisés, selon Virtuoso, réseau mondial de tourisme de luxe ? Les États-Unis, la France, l’Italie, le Royaume-Uni, le Costa Rica, la Barbade, Anguilla, les îles Turks et Caicos, le Mexique et l’Indonésie. Parmi les destinations en croissance, il y a la Thaïlande, le Japon, la Jamaïque et les îles Cayman.

— Olivia Lévy, La Presse

Voyage

Montréal se positionne comme destination de luxe

Les voyageurs de luxe cherchent avant tout l’authenticité… version cinq étoiles, et Montréal semble avoir tous les atouts pour attirer cette clientèle haut de gamme.

Montréal est une destination de luxe accessible. Ce n’est pas New York, Paris ou Rome, mais la clientèle de luxe aime découvrir de nouvelles destinations, et Montréal semble attirer, notamment par ses festivals et sa gastronomie. Même le Washington Post conseillait récemment à ses lecteurs de visiter Montréal plutôt que New York, en vantant les différents quartiers au caractère unique de la ville, comme la Petite Italie ou le Plateau, et le parc du Mont-Royal, notre « Central Park ».

Vivre Montréal

Yves Lalumière, PDG de Tourisme Montréal, estime qu’il ne faut pas avoir de complexes, car les touristes de luxe aiment Montréal pour son offre diversifiée. « Il faut le vivre pour le croire [slogan de Tourisme Montréal] ; les gens ne visitent pas Montréal, ils vivent Montréal. On n’est pas une ville ultra-luxe comme Paris ou Londres, mais notre gastronomie est réputée, tout comme nos festivals, nos cirques et parcs. Les croisières de luxe veulent s’arrêter à Montréal, car on a une façon de vivre qui attire les touristes », dit-il.

Mais que font nos touristes haut de gamme à Montréal ? Ils logent quelques nuits au Ritz-Carlton, au Four Seasons, au Mount Stephen ou au Fairmont Reine Elizabeth. Ils soupent chez Vin Mon Lapin, Maison Boulud, Toqué !, Joe Beef, Monarque, Europea. Ils passent la soirée au Cirque du Soleil, profitent d’un spectacle au Festival de jazz ou se rendent au Centre Bell pour aller voir un match du Canadien. Ils adorent se promener dans les rues du Vieux-Montréal, et vont même aller en BIXI jusque dans le Mile End pour déguster nos célèbres bagels, sans oublier la marche jusqu’au sommet du mont Royal.

« Montréal est considéré comme une ville européenne en Amérique du Nord, il y a donc une curiosité pour la culture francophone et l’histoire de Montréal », explique en entrevue Katia Piccolino, directrice du marketing du Ritz-Carlton. « Nos clients, en grande majorité des Américains, explorent aussi les environs, c’est un des grands avantages de Montréal, car tout est à proximité. Le fait d’être une destination quatre saisons est aussi un avantage. Nos visiteurs iront par exemple faire du ski au mont Tremblant pour la journée, de la motoneige ou du traîneau à chiens. C’est ce qui fait qu’on offre une expérience unique. »

« On n’a pas de grandes équipes de basketball ni de baseball, mais on a du hockey, du soccer, le Grand Prix de Formule 1, des cirques, des festivals comme le Jazz ou Osheaga. »

— Katia Piccolino, directrice du marketing du Ritz-Carlton

Se démarquer avec une offre abordable et diversifiée

Matthew D. Upchurch, président de Virtuoso, réseau mondial de tourisme de luxe, pense beaucoup de bien de Montréal. « Ici, le rapport qualité-prix est imbattable. Il y a ce je-ne-sais-quoi à Montréal qui fait qu’on revient enchanté de son séjour. Il y a cette vibe et nos clients qui sont curieux aiment votre hospitalité. Montréal offre quelque chose de différent dans le marché nord-américain », dit-il. Il constate que la demande du tourisme de luxe est en pleine croissance, et que les prévisions de l’industrie démontrent que les voyages internationaux reviennent à des niveaux prépandémiques, et même seront plus élevés pour le tourisme de luxe.

Dimitar Stoyanov est concierge au Four Seasons à Montréal depuis l’ouverture de l’hôtel en avril 2019. Il a travaillé comme majordome à Paris à l’hôtel de Crillon pendant 13 ans, un des palaces parisiens où logent des milliardaires qui viennent d’Arabie saoudite, de Dubaï et, avant la guerre, de Russie. La différence entre Montréal et Paris ? « La clientèle du Grand Prix à Montréal, c’est trois jours par année alors qu’à l’hôtel de Crillon, c’est toute l’année. Ces milliardaires dépensent énormément d’argent, et ils veulent tout dans l’immédiateté », dit-il.

À Montréal, il constate que les touristes qui logent au Four Seasons sont bien informés et ont effectué, avant leur arrivée, leurs réservations dans les meilleurs restaurants de la ville. « Ils souhaitent aussi essayer des restaurants de quartier comme Le Chien Fumant sur le Plateau, Ayla dans Griffintown ou Le Pied de Cochon. Ils veulent vivre Montréal comme les Montréalais ! Pendant l’été, j’organise des visites privées historiques dans le Vieux-Montréal, il y a aussi des cours de cuisine avec Jérôme Ferrer, certains profitent d’une journée dans les Cantons-de-l’Est pour faire une visite dans les vignobles. J’ai déjà privatisé la basilique Notre-Dame pour deux clients qui sont allés voir Aura, le spectacle de lumières », confie-t-il.

Pour mettre en valeur notre ville, Tourisme Montréal présente des photos léchées représentant la diversité que la métropole offre aux touristes du monde entier. « L’été sera spectaculaire. La clientèle de luxe vient de partout dans le monde à condition qu’il y ait un vol direct, que ce soit de Paris, de Londres, de Dubaï, de New York, de Los Angeles, de San Francisco, explique Yves Lalumière. Le marché français, c’est 100 vols par semaine à Montréal, et la clientèle américaine, c’est 60 000 sièges par semaine ; 550 vols par jour au total pour Montréal, c’est énorme », dit-il.

Nos touristes sont-ils éblouis par la beauté du Vieux-Montréal au point de ne pas voir les cônes orange ? Le PDG de Tourisme Montréal reconnaît qu’il faut améliorer la fluidité de la circulation et que la mobilité est un enjeu. Et la propreté ? « Il y a toujours place à l’amélioration, il y a beaucoup d’investissement et de chantiers, il y aussi un effort collectif à faire en tant que citoyens. »

« Quand les clients restent deux ou trois jours, ils ne voient pas les cônes orange, mais quand ils séjournent cinq ou six jours et se déplacent dans la ville et en dehors, c’est là qu’ils se rendent compte qu’il y a beaucoup de travaux et qu’il est parfois difficile d’aller d’un endroit à un autre », dit Dimitar Stoyanov, concierge au Four Seasons à Montréal.

+ 16 %

Hausse du nombre estimé de nouveaux millionnaires dans le monde pour les cinq années à venir

Source : Credit Suisse Global Wealth Report 2022

9,5 millions

Nombre de touristes attendus à Montréal cette année

Source : Tourisme Montréal

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.