Croissance

Déjouer la pénurie de main-d’œuvre

Alors que l’économie tournait au ralenti et que la pénurie de main-d’œuvre était déjà bien présente, le concepteur de produits numériques et physiques NOVO a trouvé le moyen d’embaucher 25 employés pour répondre à la demande de ses clients à l’international.

« À vrai dire, nous avons poursuivi notre expansion. Nous avons même accéléré le recrutement d’employés compétents et qualifiés », explique Alexis Bilodeau, 41 ans, PDG de la PME de Trois-Rivières.

L’entreprise de 72 employés qu’il a cofondée en 2007 avec Christian Tiffault emploie des ingénieurs, des designers et des développeurs de logiciels. « On développe des produits pour nos clients qui évoluent [principalement] dans le secteur médical, précise l’ingénieur électrique diplômé de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Nous offrons notre expertise. »

De mandat en mandat

Entre autres réalisations, son équipe a été appelée à concevoir, à la demande d’un client canadien, un appareil d’oxygénothérapie. « Cette fois pour le compte d’un client américain, nous avons développé un test diagnostique rapide qui sera bientôt commercialisé », souligne-t-il tout en évitant, pour des raisons de confidentialité, d’en révéler les détails.

Il fait valoir que l’entreprise trifluvienne ne manque pas de mandats par les temps qui courent. « On travaille sur divers champs thérapeutiques, qu’on pense à l’oncologie, la cardiologie, l’ophtalmologie, énumère-t-il. On a des projets pour des clients américains, européens, asiatiques, et même en Australie. »

La PME réalise 20 % de son chiffre d’affaires aux États-Unis et parvient à se faufiler parmi les acteurs importants au sein de l’industrie des instruments médicaux.

« Nous sommes en progression du côté américain, relève-t-il. Nous misons sur le talent de nos employés pour nous démarquer et ça nous réussit bien jusqu’à maintenant. »

« Les défis technologiques sont nombreux dans ce secteur de pointe. Et nous réussissons, en innovant, à maintenir notre croissance. C’est valorisant. »

— Alexis Bilodeau, PDG de NOVO

Le télétravail et le bureau

Le jeune PDG ne cache pas que les exigences des clients sont de plus en plus élevées, et pour y répondre, il s’assure que l’entreprise respecte à la lettre les normes de qualité tout en se conformant aux exigences réglementaires.

Cela demande bien sûr la collaboration et la participation de tous les employés qui travaillent au siège social et au laboratoire de recherche de Trois-Rivières, ainsi qu’à Laval, où NOVO s’est installée en 2013. Depuis peu, en vue de la reprise postpandémie, l’entreprise a ouvert un bureau dans le nord de Montréal, dans le quartier Ahuntsic.

« Il y a un retour progressif au bureau [après 19 mois en télétravail]. On a des employés qui habitent à Montréal et qui n’auront pas envie de passer des heures dans le trafic pour aller travailler à Laval. On a donc décidé d’amener le bureau à eux. »

— Alexis Bilodeau, PDG de NOVO

Il voit cela comme une façon de « retenir » les employés, dans un contexte où les entreprises ont de plus en plus de difficulté à recruter de la main-d’œuvre.

Pas étonnant, dans ces conditions, qu’un poste de « responsable de l’expérience-employé » ait été créé il y a deux ans à peine par la direction de la PME.

« Nous avons une structure [de travail] aplanie, expose- t-il. Cela a favorisé une proximité entre les membres de la direction et les employés. »

Chose certaine, Alexis Bilodeau n’a pas oublié les débuts de l’entreprise de la rue Royale, au centre-ville de Trois-Rivières.

« On était deux collègues d’université, se souvient-il. Tout ce qu’on possédait, outre nos diplômes d’ingénieur électrique, c’était un ordinateur portable. On a démarré dans un sous-sol. C’était une folle aventure ! »

De toute évidence, l’aventure se poursuit de plus belle.

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