Cinéma

Sébastien Ricard en quelques rôles marquants

Ayant fait son entrée dans le monde du cinéma il y a 20 ans, dans 15 février 1839, de Pierre Falardeau, Sébastien Ricard revient sur quelques rôles marquants qu’il a tenus au grand écran et au théâtre.

Dédé, à travers les brumes (2009)

Scénario et réalisation

Jean-Philippe Duval

Pour son premier grand rôle au cinéma, Sébastien Ricard a eu un défi de taille à relever : incarner André « Dédé » Fortin, leader du groupe Les Colocs, moins de 10 ans après sa disparition tragique. « Je n’en retiens que du bon, que du bien. André Fortin a occupé une place importante dans le cœur de beaucoup de monde et on me parle encore souvent de ce film. Ce rôle m’a aussi beaucoup apporté comme comédien de cinéma. En plongeant dans l’univers de Dédé, j’ai eu l’occasion de découvrir un grand artiste et je crois même que cette expérience a eu un impact sur ma propre façon d’écrire, de concevoir la chanson, de comprendre le Québec. »

La nuit juste avant les forêts (2010)

Texte

Bernard-Marie Koltès

Mise en scène

Brigitte Haentjens

Pendant une cinquantaine de minutes, seul sur scène, l’acteur a livré ce texte exigeant de Bernard-Marie Koltès, écrit comme une phrase qui n’en finit jamais, et confie que cette pièce pour un homme seul constitue l’une des deux plus grandes expériences théâtrales qu’il ait vécues. « La scène est toujours un endroit dangereux, surtout quand on est seul en permanence sur scène. Je vois cette pièce comme une expérience immersive, et ce défi d’acteur m’a changé, dans la mesure où j’ai pris conscience de ma capacité à le relever ! »

Richard III (2015)

Texte

William Shakespeare

Mise en scène

Brigitte Haentjens

« Le défi était tout à fait à l’opposé de celui de La nuit juste avant les forêts, mais il m’a marqué autant. Tenir le rôle principal sur une grande scène, dans une pièce où j’étais entouré d’acteurs que j’admire, à jouer l’une des plus grandes partitions de la dramaturgie occidentale. Avoir le premier rôle dans une grande production amène une responsabilité un peu plus grande parce que tu as le sentiment de devoir tenir la troupe aussi, avec le même engagement. Je travaille avec Brigitte [Haentjens] depuis une quinzaine d’années. Un vrai plaisir de travailler avec elle. »

Avant que mon cœur bascule (2012)

Scénario

Stéfanie Lasnier et Sébastien Rose

Réalisation

Sébastien Rose

Dans ce quatrième long métrage de Sébastien Rose (Comment ma mère accoucha de moi durant sa ménopause, Le banquet), Sébastien Ricard incarne un personnage trouble et brutal. « J’ai adoré jouer dans ce film, et l’univers de Sébastien m’a toujours beaucoup interpellé. Il ne tourne pas assez, d’ailleurs. Il y a dans ce film un côté “Amérique qui pleure sur le bord des autoroutes” qui me plaît bien. »

Une jeune fille (2013)

Scénario et réalisation

Catherine Martin

Dans ce drame campé au fin fond de la Gaspésie, Sébastien Ricard incarne un homme taciturne et solitaire, qui développe un lien inattendu avec une jeune fille en quête de repères (Ariane Legault). « C’est l’un des films que je préfère et il n’a malheureusement pas eu l’écho qu’il aurait dû avoir. Catherine Martin est une cinéaste dotée d’une très grande profondeur et elle est capable de l’exprimer. Ça passe à l’écran. Le scénario en donnait déjà une belle idée, mais le film est encore plus fort, au point où j’en ai été surpris quand je l’ai vu. Catherine aussi mériterait de tourner davantage ! »

Antoine et Marie (2014)

Scénario et réalisation

Jimmy Larouche

Une femme porte plainte pour viol sans avoir de souvenirs précis de son déroulement. Face à Marie (Martine Francke), l’Antoine du titre est incarné par Sébastien Ricard, troublant à souhait. « Jimmy [Larouche] est un monstre de volonté, imbattable, qui a fait le pari de tourner un film autoproduit au Lac-Saint-Jean, dans lequel la communauté a participé. C’était presque du cinéma d’intervention sociale. Ça fait de Jimmy un personnage qui ne ressemble à personne d’autre. Et ses films aussi. »

Chorus (2015)

Scénario et réalisation

François Delisle

Dans Chorus, Sébastien Ricard se glisse dans la peau d’un père de famille exilé au Mexique, qui revient auprès des siens quand le corps de son fils, disparu 10 ans auparavant, est enfin retrouvé. « François [Delisle] est un cinéaste qui pousse sa démarche très loin. L’histoire qu’il raconte m’a bouleversé, et le travail sur l’image en noir et blanc est fabuleux. J’étais aussi très heureux d’avoir l’occasion de travailler pour une première fois avec Fanny Mallette, qui était étudiante à l’École nationale en même temps que moi ! »

L’acrobate (2020)

Scénario et réalisation

Rodrigue Jean

Dans ce film conjugué au masculin, Sébastien Ricard incarne un homme habité par la force brute d’une attirance incontrôlable, dont la nature va bien au-delà du sexe et de la raison. « J’aime tellement les films de Rodrigue [Jean] que je ne peux qu’être heureux s’il m’offre quelque chose. Un rôle comme celui que j’ai joué dans L’acrobate, ça passe une fois dans une vie. Tu peux choisir de ne pas le faire, mais tu peux aussi choisir d’aller voir ce que ça peut changer en toi. Je pars du principe que je joue, que je me mets au service de l’œuvre. Plus j’expérimente, plus je vais loin, plus je m’approfondis comme être, et plus je peux en donner encore plus à cet art. C’est ça, mon métier. »

Sang (2020)

Texte

Lars Norén

Mise en scène

Brigitte Haentjens

Une réécriture du mythe d’Œdipe, par le dramaturge suédois Lars Norén, disparu il y a deux mois. « Pour moi, le théâtre est un espace politique. On assiste ici à une conjonction des grands mythes. L’auteur laisse entrevoir que le théâtre est loin d’avoir fini de donner ce qu’il a à donner et il fait une démonstration exemplaire de la puissance éternelle de cet art. Cette pièce redonne ses lettres de noblesse au théâtre. Je trouve extraordinaire qu’elle ait été écrite par un de nos contemporains. » Une captation de Sang, réalisée en février 2020, est offerte sur la plateforme de webdiffusion Scéno.tv jusqu’au 30 mars.

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