Le vélo cargo à la rescousse des familles

Une solution pour remplacer la deuxième voiture

L’utilisation d’un vélo cargo, à plus forte raison s’il est muni d’un moteur à assistance électrique, est une option efficace pour les foyers québécois qui souhaitent se départir de leur deuxième – voire de leur première – voiture pour des raisons économiques, mais aussi environnementales. « La contribution de l’automobile dans les émissions de GES a augmenté de 60 % depuis 1990, pour atteindre 34 % du total des GES émis au Québec en 2019 », rappelle Magali Bebronne, directrice des programmes de Vélo Québec. Ce mode de transport actif, qui peut être utilisé en complément des offres de transport collectif, fait ainsi partie des solutions de mobilité durable.

« Des enquêtes démographiques révèlent que 36 % des travailleurs habitent à moins de 5 km de leur lieu de travail, ce qui représente un trajet de moins de 15 minutes avec un vélo à assistance électrique, et de 20 minutes avec un vélo classique. »

— Magali Bebronne, directrice des programmes, Vélo Québec

À la recherche du vélo parfait

Geneviève Le Bel Beauchesne et son conjoint Raynald Brochu, de Saint-Jean-sur-Richelieu, sont parents de deux fillettes de trois et six ans, Élie et Rose-Aimée. Pendant son deuxième congé de maternité, Mme Le Bel Beauchesne était à la recherche d’un vélo pour adultes pour transporter ses filles. « J’avais déjà essayé le vélo avec le porte-bébé à l’avant et la remorque traditionnelle à l’arrière, mais comme je n’ai pas un grand équilibre, je me sentais moins habile. Je voulais me sentir plus à l’aise », explique-t-elle. Au fil de ses recherches, elle a découvert un modèle de vélo qu’elle ne connaissait pas : le vélo cargo.

Ne sachant pas si l’expérience leur plairait, son conjoint et elle ont misé sur un vélo de seconde main déniché sur les petites annonces. « C’était une petite famille qui déménageait à l’extérieur de la province et qui devait se départir de son vélo cargo. Le couple n’était même pas certain de vouloir le vendre tellement l’objet était attaché à l’enfance de leurs petits », se rappelle Mme Le Bel Beauchesne. Mais en voyant le sourire se dessiner sur le visage des potentiels acheteurs lors de l’essai, les vendeurs ont passé au suivant le cœur léger.

Rouler en toute sécurité

Geneviève Le Bel Beauchesne s’est sentie en sécurité dès le premier coup de pédale. Selon son conjoint, l’expérience à vélo cargo est très différente de celle d’un vélo standard. « À vélo, le conducteur est le centre de gravité. Pour tourner, on doit s’incliner. Avec le vélo cargo, le centre de gravité est la coque au sol. Pour tourner, on reste droit », nuance-t-il.

« J’aime que mes filles soient assises à l’avant et qu’elles voient la même chose que moi. C’est plus facile de leur parler, puis d’intervenir au besoin. »

— Geneviève Le Bel Beauchesne

Du plaisir, été comme hiver

Depuis quatre ans, la famille utilise son précieux vélo de quatre à six fois par semaine pour reconduire les enfants à l’école, faire l’épicerie ou aller à la piscine. L’hiver dernier, grâce aux températures clémentes, elle a même atteint son objectif de l’utiliser à l’année. La maman remarque d’ailleurs que ses filles sont toujours pressées d’y embarquer, et que les sorties lui apparaissent moins lourdes à vélo cargo qu’en voiture. « Les filles ont toujours adoré embarquer dans le vélo, elles n’ont jamais eu peur. Quand je reconduis la plus vieille à l’école, la petite profite de la balade avec ses lunettes de soleil », confirme leur père.

« Quand on est à vélo cargo, les gens sur le trottoir nous lancent des sourires. Ils sont curieux, émerveillés. Beaucoup nous demandent si on l’a construit nous-mêmes ! »

— Geneviève Le Bel Beauchesne