COVID-19

Sept jours d’angoisse

Louise Lemieux Bérubé a passé le test de la COVID-19 le 16 mars. Elle est toujours dans l’attente du résultat une semaine après. Elle ne cache pas le stress enduré et la peur de contaminer son mari « qui n’est pas très en forme ».

Voilà sept jours que Louise Lemieux Bérubé, 76 ans, attend son résultat de test de dépistage de la COVID-19. Sept jours d’angoisse. « Je ne comprends pas que ça prenne tant de temps. Ils ne prennent pas conscience du stress qu’on vit », dit-elle.

Malade, confinée dans son logement de L’Île-des-Sœurs avec son mari de 84 ans, elle n’en peut plus de ne pas savoir. « C’est l’attente qui est le pire. J’ai peur de le transmettre à mon mari. »

« Il ne faudrait pas qu’il l’attrape. On ne se touche pas, mais on est ensemble. Dans un logement, c’est difficile de s’éviter. »

Son histoire fait écho à celles de plusieurs autres Québécois rapportées dans les médias dernièrement.

Dimanche, lors de son point de presse quotidien, François Legault a indiqué que 2000 personnes attendaient un résultat actuellement, et que 9700 avaient reçu un résultat négatif. 

Interrogé par un journaliste sur les délais d’attente rapportés par des citoyens, il a offert la réponse suivante : 

« Je pense que demain [lundi], on pourra dire que ça va être maximum deux jours avant d’avoir un résultat. […] Il y a certaines régions où, peut-être, il y a des gens qui attendent depuis plus de deux jours, là, mais à partir de demain, ça devrait être deux jours. »

— François Legault en conférence de presse dimanche

Le premier ministre a aussi annoncé une accélération du nombre de tests au Québec. Il a d’ailleurs prévenu que la population devait s’attendre à une hausse marquée du nombre de cas. « Depuis hier [samedi], on a accéléré le nombre de tests, donc c’est normal que le nombre de cas augmente, même que la plus grosse augmentation, on s’attend à ce que ça arrive demain [lundi], parce que les résultats de tests vont arriver demain. »

« J’aimerais le savoir »

Deux jours, c’est aussi ce qu’on avait promis à Mme Lemieux Bérubé.

Le 8 mars, elle est revenue d’un congrès à Saskatoon. Elle a fait escale à Toronto avant d’arriver à Montréal. « Le lendemain soir, j’ai commencé à avoir des quintes de toux. »

Le 10 mars, elle a contacté le 811 afin d’obtenir un rendez-vous pour un test. Après plus de trois heures d’attente, elle a abandonné. Toujours malade, elle a rappelé le 13 mars, obtenant la ligne au terme de quatre heures d’attente. Elle a passé son test à la clinique de l’Hôtel-Dieu à Montréal le 16 mars.

« Ils m’ont dit que j’aurais le résultat en 24 à 48 heures. » Depuis, rien. Et Louise Lemieux Bérubé angoisse. Pour elle, qui souffre d’une maladie cardiaque, mais aussi pour son mari, « qui n’est pas très en forme ». « Il ne faut vraiment pas qu’il l’attrape », répète-t-elle.

« Je tousse toute la journée. J’ai des maux de tête. Des fois, j’ai des serrements à la poitrine. J’ai une baisse d’énergie. C’est moi qui fais la nourriture à la maison et faire un repas, c’est énorme. Si c’est juste une grippe, j’aimerais ça le savoir. Ça diminuerait le stress. »

— Louise Lemieux Bérubé

Alors que le gouvernement annonce encore plus de tests, Mme Lemieux Bérubé s’interroge. « Le backlog n’est pas réglé. Ça donne quoi d’ouvrir de nouveaux centres s’ils ne sont pas capables de faire les tests ? »

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