Vaccination dans les écoles

Laval mise sur l’esprit grégaire des jeunes

Montréal — Les élèves qui ont plus de 12 ans seront nombreux à relever leur manche pour se faire vacciner au cours des deux prochaines semaines. À Laval, on mise sur l’effet d’entraînement entre jeunes et on vaccine directement dans les écoles secondaires.

Le gymnase de l’école secondaire Georges-Vanier de Laval n’hébergeait pas de cours d’éducation physique, lundi, jour du lancement de la vaccination en milieu scolaire. « Les jeunes sont stressés, je les observe depuis trois quarts d’heure et on voit qu’ils ne sont pas sûrs », observait avec amusement le directeur de l’école, Jean Godin.

Il faisait chaud dans le gymnase, lundi, mais les élèves faisaient patiemment la queue au son de la musique dans cette clinique de vaccination temporaire, sorte de modèle réduit d’une clinique de vaccination de masse. Même quelques secondes seulement avant de se faire vacciner, les élèves étaient, du moins en apparence, relativement calmes.

« J’ai peur des aiguilles, mais je vais survivre, je le fais pour la cause. »

— Alice Boily, 16 ans

Tout juste derrière elle dans la file, Alain Azimov, 15 ans, jugeait que le fait que la vaccination se fasse à l’école était rassurant. « Je vois d’autres compagnons qui font la même chose », a-t-il dit.

Laval est une des rares régions au Québec à avoir choisi de tenir des cliniques directement dans les écoles plutôt que de transporter les élèves en autobus vers des centres de vaccination de masse.

« On voulait miser sur l’entraînement par les pairs. Si le jeune prend un rendez-vous dans un centre de vaccination de masse, peut-être qu’il n’aura pas envie d’y aller seul. Si 12 amis de sa classe y vont, il va peut-être suivre », explique Isabelle Parent, directrice de la vaccination au CISSS de Laval.

Dix écoles, deux semaines

Ces cliniques temporaires requièrent une quarantaine d’employés et s’installent dans une école pour deux jours. Au total, c’est dix écoles du centre de services scolaire de Laval qui seront ainsi visitées, en plus de quatre écoles des réseaux privé et anglophone. Environ 20 000 jeunes doivent être vaccinés à Laval, dont quelques milliers qui proviennent du primaire.

L’école Georges-Vanier avait accueilli lundi matin des élèves de 6année venus en autobus. « C’est sécurisant pour eux. Pour la plupart, ce sont des écoles secondaires qu’ils vont fréquenter l’an prochain », explique le directeur général du centre de services scolaire de Laval, Yves-Michel Volcy.

En retrait de la zone où on vaccinait lundi, de grands paravents avaient été installés pour accueillir en toute discrétion ceux qui auraient ressenti un malaise à cause du vaccin. Car « l’effet d’engouement » recherché chez les jeunes peut se briser à la simple vue d’une personne qui « tombe dans les pommes », dit Isabelle Parent en riant.

À l’école Georges-Vanier, on estimait qu’environ un jeune sur cinq ne voulait pas se faire vacciner. Les réticences chez les élèves sont à l’image de celles de la société en général, explique Mme Parent.

« C’est beaucoup en raison de croyances, culturelles, entre autres. Ce qu’ils entendent dans les médias, la fausse information qui leur parvient. Parfois, ils vont se fier à un gars qui a dit son opinion sur un site internet », illustre la directrice de la vaccination au CISSS de Laval.

Des infirmières habituées à faire de la vaccination scolaire sont donc présentes dans les écoles, prêtes à appeler des parents pour répondre aux questions qu’ils pourraient avoir avant de donner leur consentement.

En recevant leur première dose de vaccin, les jeunes se font donner un deuxième rendez-vous dans un centre de vaccination de masse, quelques semaines avant la rentrée scolaire. Si le taux de vaccination pour la deuxième dose n’est pas suffisant, on envisage à nouveau de vacciner dans les écoles lavalloises à la rentrée pour rejoindre le plus de jeunes possible.

Rappelons que Québec a posé une condition pour un retour dans les écoles en septembre sans le port du masque, sans la distanciation physique et sans les bulles-classes : que la couverture vaccinale des 12 à 17 ans atteigne 75 % d’ici septembre.

Les deux tiers des Québécois vaccinés

La vaccination chez les jeunes prend de la vitesse au moment où 65 % des Québécois ont reçu au moins une première dose, soit 5,6 millions de personnes. Du nombre, 575 000 ont reçu deux doses, soit 6,7 % des Québécois.

Pendant que la vaccination s’accélère, la COVID-19 continue à perdre du terrain. Le Québec a rapporté lundi 193 nouveaux cas, portant la moyenne quotidienne calculée sur sept jours à 234. Cela représente une diminution de 35 % sur une semaine.

La baisse des cas se fait sentir dans les hôpitaux, où la pression est nettement en diminution. On recense présentement 265 personnes hospitalisées en raison de la COVID-19, soit une centaine de moins qu’il y a une semaine. De ce nombre, 58 se trouvent aux soins intensifs.

Le bilan humain aussi est en diminution. Depuis une semaine, le Québec rapporte en moyenne trois décès par jour, contre cinq la précédente.

– Avec Pierre-André Normandin, La Presse

Canicule

Canicule
Le masque ne sera plus obligatoire en classe

En raison de la canicule qui fait monter le mercure dans plusieurs écoles, les élèves ne seront plus obligés de porter le masque en classe à compter de ce mardi. « En raison de la chaleur extrême, en plus de permettre les ventilateurs et climatiseurs, la Santé publique autorisera, dès demain [mardi] et jusqu’à la fin de l’année, les élèves à retirer leur masque lorsqu’ils sont en classe », a annoncé le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, lundi soir sur Twitter. La Direction de la santé publique de la Montérégie avait déjà pris une décision en ce sens et permettait, si la température n’est pas « acceptable » dans une classe, que les élèves enlèvent leur masque une fois assis à leur place. Plus tôt lundi, les directions d’école de Montréal avaient demandé à la Santé publique de Montréal d’assouplir les règles sur le port du masque. L’Association montréalaise des directions d’établissement scolaire a rappelé que plusieurs écoles de la métropole, surtout au primaire, sont ventilées naturellement.

— Marie-Eve Morasse avec Louise Leduc et Alice Girard-Bossé, La Presse

Devancement de la deuxième dose… pour Pfizer seulement

Confusion et frustration lundi matin pour les personnes de plus de 80 ans qui ont tenté de devancer leur deuxième dose de vaccin, alors que seules celles qui ont reçu le vaccin de Pfizer peuvent actuellement le faire. « Le devancement des doses est possible selon l’arrivage des vaccins. Actuellement, seules les personnes ayant reçu le vaccin Pfizer peuvent devancer leur rendez-vous », peut-on lire sur le site de Clic santé. Dans un communiqué diffusé lundi en fin de journée, le ministère de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a confirmé que « compte tenu des livraisons prévues, pour l’instant, l’option de devancement de l’administration de la deuxième dose n’est possible que pour les personnes qui ont reçu une première dose du vaccin de Pfizer ». « Les prochaines livraisons de vaccins de Moderna ou d’AstraZeneca seront confirmées sous peu et devraient permettre de devancer également l’administration de la deuxième dose via le site web », a-t-il ajouté. À compter de ce mardi matin, les personnes de 75 ans et plus ayant reçu une première dose du vaccin Pfizer pourront à leur tour modifier leur rendez-vous pour la deuxième dose.

— Élizabeth Fleury, Le Soleil

Ville de Québec

Ville de Québec
Le Vaccin-O-Bus prend la route

Le Vaccin-O-Bus tant attendu dans la Capitale-Nationale a pris la route lundi après-midi. La vice-première ministre, ministre de la Sécurité publique et ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale, Geneviève Guilbault, a inauguré les services offerts par le Vaccin-O-Bus. Le bus se rendra ainsi dans des quartiers précis, à la rencontre de gens moins enclins à se faire vacciner ou à comprendre les consignes sanitaires. Des lieux de rassemblement et des évènements publics seront également ciblés. « Les gens à Québec travaillent fort, ils sont créatifs, imaginatifs et font preuve de solidarité. Notre objectif était d’être plus flexible, de s’adapter. Le Vaccin-O-Bus c’est exactement ça », a déclaré la ministre Guilbault. « Pour rejoindre des clientèles plus désaffiliées ou les jeunes de 16 à 30 ans, peut-être moins enclins à prendre rendez-vous, on va aller les chercher directement dans leur milieu. On souhaite rapprocher le vaccin de l’usager », a expliqué Patricia McKinnon, directrice de la vaccination au CIUSSS de la Capitale-Nationale. Le Vaccin-O-Bus est aménagé en îlot de vaccination avec six places. Cent trente personnes pourront s’y faire vacciner par jour. Quatre intervenants prendront part à la mini-clinique qui se promènera de 10 h à 18 h, sept jours sept.

— Érika Bisaillon, Le Soleil

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.