La bière coûtera encore plus cher d’ici la fin de l’année
Mauvaise nouvelle pour les amateurs de houblon, il en coûtera plus cher pour savourer sa « p’tite frette » préférée d’ici la fin de 2022.
Molson Coors a annoncé une nouvelle augmentation du prix de ses produits de l’ordre de 3 à 5 % aux États-Unis d’ici la fin de 2022. Et tout indique que les consommateurs canadiens ne seront pas épargnés.
« Je n’ai pas l’habitude de donner des indications sur les augmentations de prix à venir au Canada. Mais c’est clair que l’inflation a un impact sur nos coûts et c’est inévitable que ça se traduise dans le prix au niveau du consommateur », a dit Frederic Landtmeters, président de Molson Coors Canada, dans un entretien avec La Presse.
L’inflation a été de 8,1 % en juin et la Banque du Canada s’attend à ce qu’elle reste autour de 8 % au cours du troisième trimestre 2022.
Il va s’agir d’une seconde hausse de prix. En début d’année, Molson Coors avait haussé ses prix de 4 à 5 % aux États-Unis. La division canadienne avait emboîté le pas.
« Le prix de la bière a augmenté cette année. Au Canada, comme aux États-Unis, on a vu l’inflation dépasser la cible de 2 % dès 2021. On a commencé à implanter des augmentations de prix comme on le voit partout dans l’économie. Les augmentations ont été mises en place pour compenser l’inflation au niveau de nos coûts. »
– Frederic Landtmeters, président de Molson Coors Canada
M. Landtmeters a souligné que les hausses de prix de la catégorie de la bière n’étaient pas encore à la hauteur du taux d’inflation que l’on voit au Canada.
Les résultats du deuxième trimestre 2022, diffusés mardi, ont révélé que les ventes ont stagné à 2,9 milliards US au cours des mois d’avril, mai et juin (baisse de 0,6 %). Le bénéfice avant taxes a reculé de 88 %, à 47,3 millions US.
L’inflation, l’effet résiduel de l’abandon de certaines marques économiques aux États-Unis et la grève de 11 semaines à la brasserie de l’arrondissement de Saint-Hubert, à Longueuil, expliquent en bonne partie ces résultats moroses.
Action en hausse
Les investisseurs ont sanctionné l’entreprise, le titre perdant 6 % de sa valeur mardi, à 53,49 $ US. Il faut dire que l’action de Molson Coors (TAP à New York) était alors en hausse de 22 % depuis le début de l’année, une performance digne de mention dans un marché baissier, l’indice S&P 500 étant en recul de 13 % depuis le 1er janvier. Vendredi, TAP a terminé la séance à 54,07 $ US, en hausse de 2,19 %.
Molson Coors maintient par ailleurs ses prévisions pour 2022 : des ventes en croissance de 5 % environ, une hausse du bénéfice avant impôt du même ordre, et des flux de trésorerie disponibles (free cashflow) de l’ordre de 1 milliard US sur l’ensemble de l’exercice.
« Pour le Canada, on suivait une trajectoire vraiment positive sur le plan de la croissance des revenus et, franchement, même si le conflit de travail à Longueuil a mis en pause notre élan, j’ai très bon espoir qu’on va y revenir et qu’on est déjà en train d’y revenir six semaines après la fin du conflit de travail », a indiqué le président de Molson Coors Canada.
Davies contre De Bruyne
Le secteur des eaux pétillantes alcoolisées et autres nouvelles boissons à base de malt continue de remplir ses promesses.
« Il y a deux semaines, j’ai vu que notre marque Vizzy était devenue numéro un chez Couche-Tard au Québec, a dit M. Landtmeters. On s’est concentrés sur les marques Vizzy et Coors Seltzer, deux marques dans le top 10. Aujourd’hui, on en a ajouté une troisième avec Topo Chico au Canada anglais. Je prévois la lancer sur le marché du Québec d’ici la fin de 2023 probablement. »
Molson entrevoit un meilleur quatrième trimestre par rapport à celui de 2021 qui avait souffert de la fermeture des bars et restaurants. Il y a aussi la Coupe du monde de soccer qui va se dérouler à cette période. « Typiquement, novembre n’est pas un gros mois de vente de bière », fait remarquer le patron originaire du plat pays de Stromae.
M. Landtmeters a déjà marqué à son calendrier la date du 23 novembre, jour de la rencontre entre les équipes de ses deux ports d’attache : le Canada et la Belgique.